Chapitre 24

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Alex ouvrit la fermeture éclair de son sac. La première chose qu'il chercha fut son oreillette. Il sortit son T-shirt et son jean et les secoua. Le petit objet qu'il cherchait tomba par terre.
Il se pencha et le ramassa. Après l'avoir enfoncé dans son oreille, il appela ses amis :
- Allô, il y a quelqu'un ?
La réponse fut presque immédiate.
- Tu voulais parler à ton chers ami Sam ? Demanda une voix railleuse.
Le sang du jeune homme se glaça.
- Qui est-ce ?
La voix ricana. D'autres personnes autour l'imitèrent.
- Tu ne te souviens pas de moi ?! C'est dommage...
Les amis du garçon s'étaient sûrement fais attraper. Ils n'avaient pas été assez discret.
- Gaby ? Hésita-t-il.
- Bien, ironisa son interlocuteur, tu remontes un peu dans mon estime.
En enfilant son pantalon, il demanda :
- Pourquoi tu fais ça ?
Il sautilla sur un pieds pour enfiler sa jambe droite.
- Pourquoi je fais ça ? Parce que contrairement à toi, je ne suis pas un mouton ! Et personne ne l'est alors personne ne travaillera !
- D'accord, et dis moi comment tu vas faire pour manger si personne ne va travailler ?
Visiblement, Gaby ne s'était pas posé la question.
- On verra bien comment ça se passera, on ensuite on cherchera une solution.
Alex était déconcerté. Mais il ne fallait pas pour autant qu'il perde de temps en parlant avec cette imbécile. Alors, il enfila son T-shirt, et prit son sac, puis marcha vers la première maison venu.
- Tu ne tiens pas vraiment à la vie... Déjà TU nous fais tous courir un gros risque en obligeant les gens de travailler, et en plus tu ne t'occupes pas de notre survie à tous, alors que tu t'improvise chef ! C'est bien minable tout ça...
Le garçon arriva près de la porte en bois de la maison. Celle-ci était presque entièrement cassé. Il hésita un moment pour donner un grand coup de pieds pour la défoncer, seulement le bruit attirerait les infectés.
- Ta gueule ! Hurla Gaby, tu crois vraiment que ça me plais tout ça ! Tu crois vraiment que si tout n'était pas si compliqué je serais encore là ?! J'ai travaillé en tant que cartographe pendant deux jours parce que tout le monde en avait besoin pour survivre ! S'il n'y avait pas ces zombies dehors, tu crois vraiment que je serais resté ici, caché dans la planque ?
Alex resta calme. Il avait trouvé une fenêtre brisée au rez-de-chaussée et tentait maintenant de passer par là.
- Je peux savoir maintenant pourquoi tu éprouves autant de haine pour moi ? Dès le premier jour tu as faillis me tuer, ensuite pendant le repas tu t'en ais pris à moi. Pourquoi ?
Le garçon sauta à l'intérieur de la maison. Quel désordre !
Il se trouvait sûrement dans un salon. Un canapé en cuir noir était renversé et lacéré de toutes parts. Un grand écran plat télévision était tombé par terre et s'était brisé. Une table en bois était fendue en deux et on y voyait clairement de longues griffures.
Le sol était carrelé et blanc. Seulement, on pouvait y voir à certains endroits, de grandes tâches de sang séché. Les murs étaient recouvert papier peint avec toutes sortes de motifs qui ne représentaient rien de précis.
- Quand je me suis réveillé dans cette foutue boîte, la première chose que je me suis souvenu était d'avoir parlé avec un homme, il te ressemblait beaucoup, et il m'a dit que si je ne faisait pas ce qu'il voulait, j'étais sûr de mourir. Après, il m'a dit que j'avais une famille, et que si je ne le faisais pas, elle subirait le même sort que moi. Il m'a dit de travailler normalement pendant deux jours, et puis le troisième, je devais convaincre tout le monde d'arrêter de travailler. Il ne m'a pas dis pourquoi. Mais j'étais obligé de le faire. Et j'ai détesté cet homme, maintenant encore. Et quand je t'ai vu, tu ressemblait tellement à cet homme, il fallait que je me venge, et il le faut encore ! Car si tu lui ressemble ce n'est sûrement pas sans raisons, et si je dois mourir, son fils ou je ne sais ce que tu es pour lui, mourra avec moi ! Ce n'est pas contre toi, tu dois sûrement être très gentil et intelligent, mais ma vengeance se terminera à ta mort...
Alex fut choqué, d'abord parce que Gaby voulait le tuer juste parce qu'une personne lui ressemblait et qu'il voulait se venger. Et ensuite parce que cette personne était son père. Il en était presque sûr.
Le garçon ne voulait pas se l'avouer avant ça, mais son géniteur était un monstre. Bien pire que ces infectés qui n'attaquaient que pour survivre, malgré leurs actes violent.
- Mais si tu me tue, il te tuera toi et ta famille aussi ! Réfléchis deux secondes !
- Je suis déjà condamné à mourir, et je ne connais pas, enfin plus ma famille. Ils mourront tôt ou tard aussi. Alors si je dois mourir, ce mec perdra un proche aussi.
Le jeune homme désactiva la transmission et la réception de son oreillette. Il ne souhaitait plus vraiment parler.
Il traversa le salon et se dirigea vers une ouverture. Non, ce n'était pas la salle de bain qu'il recherchait. Il fit demi-tour et fouilla toutes les pièces de la maison avant d'enfin trouver la bonne: la cuisine !
Une légère odeur de pourriture se faisait sentir.
Tous les placards étaient ouvert, et il ne restait que quelques boîtes de nourriture. Tout avait été pris. Peut-être restait-il finalement une petite part d'humanité chez les infectés. Mais ce n'était pas son appétit qui avait emmené Alex ici. Le réfrigérateur était couché par terre, et sa porte trainait un mètre plus loin.
Le lavabo était en face de lui. Dans un léger espoir, Le garçon actionna le robinet. Une goûte transparente tomba. Le reste du monde avait dû couper les ponts avec la ville. Il grogna rageusement.
Le garçon se baissa et ouvrit les portes du placard d'en dessous. Et c'est là qu'il vit enfin ce qu'il espérait découvrir depuis plusieurs heures déjà. De l'eau !
Un pack entier de six bouteilles de un litre cinq lui faisait face. Il sourit.
C'est à ce moment là qu'il se rendit compte à quel point sa bouche et sa gorge étaient sèches. Il se demanda même comment il avait fais pour parler. Il n'avait même plus de salive.
Dans d'autres circonstances, il aurait hurlé de joie, seulement il ne tenait pas vraiment à partager sa trouvaille avec une tribu d'infectés fantômes.
Le jeune homme arracha l'emballage en plastique et prit une bouteille.
Après avoir dévissé le bouchon, il la vida d'une traite en moins de trente secondes. Il sentait le liquide froid couler dans sa gorge, il le sentait déjà l'hydrater. Jamais, du moins c'est ce qu'il pensait, il n'avait prit autant de plaisir et n'était aussi heureux de boire de l'eau. À cette idée, le garçon ne put s'empêcher de rire discrètement.
Il prit une autre bouteille et la fourra dans son sac à dos. Il en aurait peut-être besoin pour la suite. Car il ne pouvait pas rentrer à la planque, c'était décidé. Gaby devait sûrement l'attendre patiemment.
Alex se releva. Il devait trouver une maison pas trop loin de la planque, et où il pourrait bien se cacher. Car il devait pouvoir voir si les éclaireurs partaient ravitailler les adolescents, car ils manqueraient très bientôt de vivre. Et aussi trouver un bâtiment bien isoler et quasiment intacte pour pouvoir se cacher des infectés et être à l'aise pendant quelques jours.
Si rien ne changeait d'ici là, il serait contraint de rentrer et de faire face à Gaby, et peut-être même à la mort...
Le jeune homme retraversa toutes les pièces et ressortit par la fenêtre après avoir vérifié qu'il était seul dans les parages.
Il se trouvait près du canal et savait que le supermarché n'était pas très loin. Là-bas, il saurait retrouver le chemin de la planque.

À partir du moment où Alex était ressortit dans la rue, il s'était guidé vers le magasin grâce aux panneaux. Il n'avait mit qu'une dizaine de minutes pour le retrouver.
Il se tenait maintenant juste devant, et hésitait à entrer.
D'un côté il avait faim et voulait aller se chercher de quoi manger, de l'autre, les infectés les avaient pris par surprise à l'intérieur, et peut-être en restait-il encore.

Mais cette fois, il était seul, personne n'était là pour rigoler avec lui, ou bien juste pour parler. Mais surtout, ses amis lui manquaient car il se sentait en sécurité avec eux, il se sentait plus puissant, moins misérable.
Ça faisait plus d'une journée qu'il n'était obligé de ne compter que sur lui-même. Et pourtant, il avait l'impression que les éclaireurs l'avaient quitté il y a bien plus longtemps. Car sans eux, et sans Sam surtout, la vie paraissait si froide, si injuste et surtout si désagréable. Même si s'être réveillé dans un endroit inconnu avec des personnes tout aussi inconnues l'avait anéanti, il l'était toujours moins que maintenant. La vie auprès de ses camarades était devenu presque supportable au bout de deux jours car les liens s'étaient très vite formé.
Le garçon aurait très bien pu mourir maintenant qu'il n'en aurait rien eus à faire, mais seul une chose le retenait de se livrer aux infectés. Et cette chose là était l'espoir de pouvoir revoir ses amis et aussi de pouvoir leur dire tout ce qu'il savait, tout ce qu'il avait appris.
Pourquoi était-ce sur lui que tout ces malheurs tombaient ?
Son père était pour lui le pire des monstres, on voulait le tuer, et il s'était retrouvé seul dans un endroit inconnu durant toute une journée.
Que pouvait-il lui arrivait de pire ?
La réponse lui vint presque aussitôt quand il entendit des bruits de pas furtifs derrière lui. C'était proche, trop proche d'ailleurs...
Quand il voulu se retourner, un violent coup derrière la tête le sonna, il s'effondra.
Le jeune homme s'était trahis lui-même en se perdant dans ses pensées. Il aurait dû faire attention, mais les pas étaient tellement discret qu'il n'aurait peut-être pas pu les entendre avant. Son cerveau marchait au ralentit.

Était-ce des infectés ? Cette idée lui glaça le sang. Il était mort, c'était sûr.

Il essaya de regarder qui étaient ses agresseurs, mais un deuxième coup sur la tête le plongea dans le noir.


Survival: In the City (FR)Where stories live. Discover now