Chapitre 15

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La route n'était plus très longue, à peine cent mètres séparaient les éclaireurs du supermarché.
On pouvait encore distinguer les éclats de verre sur le sol. Les vitres qu'ils avaient cassé étaient encore brisé, ce qui étonna Alex. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait imaginé que tout serait réparé, comme par magie.

Le cadran de la montre du jeune homme indiquait treize heures et deux minutes.
Son ventre gargouillait déjà. Il avait fin.
- Avant de faire les courses on mange d'accord ? Demanda-t-ils.
Tous ces camarades acquiescèrent.
- Mais on mange quoi ?
- Julien, tu es con ou quoi ? On va dans un magasin et tu demande ce qu'on mange ?
Alex et Anthony rirent discrètement.
- Bah, je ne sais pas, on ne sait jamais...
Le silence revint. Les éclaireurs voulaient tous parler, mais personne ne disait un mot. Ils n'avaient aucun sujet de discussion...

Les adolescents ne prirent même pas la peine de rentrer par les portes automatiques. Ils passèrent directement dans le trou qu'ils avaient fait en s'enfuyant le jour précédent.

À l'intérieur, tout était calme. La fraîcheur fit frissonner les éclaireurs. Le silence régnait, et courant d'air frais poussa les garçons à avancer un peu plus dans le bâtiment.
Tout était comme à leur départ. Des bout des caisses enregistreuse éparpillé çà et là, quelques pièces de monnaie par terre et... et...
Un néon était tombé sur le sol. Il était brisé de toutes parts après une chute de plus de deux mètres.
Les adolescents savaient tous qui avaient fais ça, mais une question restait encore sans explications.
- Vous croyez que les infectés ont fais ça hier ou... aujourd'hui... ? Demanda Alex.
Celui-ci n'était pas très confiant. Il aurait voulu rester dans un coin et attendre que ses compagnons aient voir si il y avait réellement des infectés fantômes.
- Nous n'avons accès à aucunes caméras du magasin, et nous ne pouvons également pas allumer les lumières donc désolé, vous êtes un peu seul sur ce coup là les gars... S'excusa Sandra.
Alex réfléchit, il n'entendait rien et ne voyait aucun mouvements suspect dans le fond sombre du bâtiment.
- Ce n'est pas grave, on saura se débrouiller, ne t'inquiète pas.
Un ventre gargouilla. C'était celui de Julien.
- Allons manger.
Les éclaireurs avancèrent lentement. Plus ils s'enfonçaient dans la pénombre, plus ils se méfiaient.
Ce n'était pas très rassurant.
- C'est quel rayon déjà les sandwichs ? Demanda Anthony.
Alex se gratta la tête.
- Je crois que c'était le cinquième ou le sixième rayon... mais ça ne vous dis pas de faire un petit apéro avant ? Proposa-t-il le sourire aux lèvres.
Ses camarades s'esclaffèrent.
- Suivez moi ! Continua-t-il trottinant. Il passa les caisse et tourna à droite.
L'oreillette du jeune homme grésilla.
- Alex, vous ne devriez pas perdre de temps. Et pensez tous à allumer vos lampes torches, car on ne voit plus rien à travers vos caméras.
Le jeune homme chercha le fader sans regarder. Quand il le trouva, il le monta jusqu'en haut. La lumière fut tellement forte qu'il baissa de moitié.
- Merci, j'avais oublié...
La seul réponse que le garçon obtint fut le grésillement de son oreillette.
Il s'arrêta au fond du magasin et tourna à gauche.
La lumière éclairait quasiment tout le rayon. On apercevait des centaines de paquets de gâteaux pour l'apéritif.
Les autres adolescents s'arrêtèrent aux côtés d'Alex.
- Vous préférez quoi ? Demanda-t-il.
Ses camarades s'extasièrent.
- Ooooh... firent-ils.
- Des Pringles ! S'exclama Sam, sa me rappelle quelque chose...
Il prit une boîte cylindré avec d'écrits : Goût paprika.
Julien prit des "pétales", d'après ce qu'il y avait écris sur le paquet. Anthony prit d'autres Pringles, mais nature ce coup-ci. Quant à Alex, il choisis de prendre le rayon de droite et prit une bouteille de jus d'orange.
- Par contre on devrait plutôt manger au soleil, près des vitres, car là il fait trop sombre, c'est plus dangereux, fit le jeune homme en revenant.
- Je suis d'accord ! Confirma Sam.
Celui-ci semblait toujours d'accord avec son coéquipier, ils semblaient penser pareil.
- Mais ne perdez pas trop de temps les gars, plus vous serez hors de la planque, moins vous serez en sécurité !
Sam souffla.
- On sait ce qu'on fait merci ! Dit-il d'une voix provocante.
- Il t'arrive quoi ? S'étonna la jeune fille.
le garçon soupira.
- Tu es sans cesse derrière notre cul à nous dire si ce que l'on fait c'est bien ou pas, alors laisse nous faire ce qu'on veut, on est pas des gosses.
Sandra parut s'énerver. Elle respirait fort.
- Tu viendra m'en reparler quand tu te fera attaquer par un groupe d'infectés !
Alex ne prenait parti pour aucun des deux, car ils avaient tous au fond un peu raison.
Le jeune homme éternua.
- À tes souhait ! S'exclamèrent Julien et Anthony pour détendre un peu l'atmosphère.
- Merci.
Le garçon changea complètement de sujets :
- Venez, on va manger ça puis on choisira nos sandwichs après, d'accord ?
Les autres éclaireurs acquiescèrent, même Sam qui était un peu sur les nerfs.

Les adolescent retraversèrent tout le magasin, et s'assirent à même le sol. Ils descendirent le fader de leur veste et les lumières s'éteignirent.

Ils ouvrirent les deux boîtes de Pringles et se servirent.
Les fines chips étaient vraiment très bonne.
Bien qu'Alex appréciait les deux saveurs, il préférait tout de même les Pringles nature.
- Passe moi la bouteille s'il-te-plaît, demanda Sam à son coéquipier.
Ce dernier la lui tendit et il la prit.
Le jeune homme regarda la bouteille de tout les côtés avant de s'exclamer :
- Tu es sérieux ? Tu ne sais pas prendre du bon jus d'orange !
Il la jeta et elle roula cinq mètres plus loin.
- Viens avec moi, je vais te montrer ce qu'est du bon jus d'orange !
Sam se leva et tira son camarade par la manche pour qu'il se relève.
- Allume ta lampe et suis moi bien !
Alex obéit sans dire un mot. Son camarade était bizarre.
- C'est quoi le problème avec mon jus d'orange ? Demanda-t-il.
Son coéquipier le dévisagea.
- Tu as pris du nectar d'orange, et c'est dégueulasse ! Il y a moins de cinquante pour cent de fruits !
- Mais on s'en fou ! Et... comment tu sais ça ?
Sam réfléchit.
- Je ne sais pas, quand j'ai vu ça, je me suis rappelé que j'aimais beaucoup le jus d'orange cent pour cent jus de fruit...
- Donc tu te rappelles de ton ancienne vie ? S'étonna Alex.
Son compagnon secoua la tête.
- Non, c'était comme un flash, c'est tout.
Le jeune homme acquiesça en silence. Tandis qu'ils marchaient, Alex se demanda si lui aussi retrouverait des souvenirs. Il en avait envie au fond de lui...
Mais quelque chose lui disait que si on lui avait effacé la mémoire, c'était pour une bonne raison.
Peut-être tous ces adolescents et lui même étaient-ils placé en quarantaine car ils étaient malade.
Il ne savait pas, et ce n'était peut-être pas si mal...
Il avait besoin d'un tas d'informations pour savoir ce qui l'entourait et pourquoi, mais personne n'avait de réponses à ses questions.
Les deux garçons passaient à côtés des rayons en marchant lentement, chacun était perdu dans ses pensées.
Quand ils arrivèrent au dernier rayon, ils tournèrent à gauche.
- C'est ici ! S'exclama Alex.
Là, étaient alignés une multitude de bouteilles ou de canettes.
Les lumières des deux équipiers éclairaient tout le rayon, si bien que Sam scrutait tous les différents jus d'orange sans même plisser des yeux pour mieux voir.
Il faisait courir son doigt le long des étiquettes collé sur les étagères du rayon avec un petit "mh..." qui sortait de sa bouche régulièrement.
Au bout d'une minute, il prit un grosse brique de jus d'orange et s'écria triomphant :
- J'ai trouvé !
Il jetta sa trouvaille à son camarade.
- Regarde sur le devant.
Alex retourna le jus de fruit et lut :
- Cent pour cent pur jus... OK, c'était que pour ça sérieux ?
Sam secoua la tête désespéré.
- Décidément tu ne connais pas les bonnes choses toi...
Se retenant de rire, Alex se contenta seulement de lever un sourcil.
"Scrunch, scrunch !"
Les deux garçons s'immobilisèrent. Ils se dévisagèrent en silence.
Qu'était-ce ?
"Cloc, cloc, cloc, cloc"
Ses bruits étaient étrange, on aurait dis le bruit de sabots de cheval sur le sol.
Sam et Alex se retournèrent lentement, mais il n'y avait rien. Ils abaissèrent leur fader et les lumières s'éteignirent.
"Cloc, cloc, cloc, cloc"
Les garçons avancèrent lentement.
Ils traversèrent le rayon des gâteaux apéritif et des boissons alcoolisés et s'arrêtèrent au bout.
Leur cœur battait à tout rompre, des perles de sueur se formaient sur leur front.
Il n'y avait plus aucun bruit. Sam voulut sortir du rayon mais Alex le retint avec la main qui portait le jus d'orange. Il ne savait pas ce que c'était, et ça pouvait être dangereux !
- Reste là ! Chuchota-t-il à son oreille.
Sam secoua la tête et força sur le bras de son coéquipier pour tenter de passer.
Ce dernier l'attrapa dans le dos et tira de toutes ses forces vers l'arrière.
- Imagine que ce soit des infectés !
Le camarade d'Alex sortit son couteau.
- Alors je leur ferais la peau !
Sur ces mots, il se leva et sortit du rayon.
Alex ne tenta même pas de le retenir, puis, ne le voyant plus, il sortit également.
"Cloc, cloc, cloc, cloc"
Son cœur battait la chamade. Il s'approcha discrètement de son coéquipier.
Ce qui produisait ces bruits était dans le rayon d'à côté.
Sans le regarder, Sam fit un conte-à-rebours de trois secondes avec ses doigts.
Quand le majeur se leva, ils avancèrent lentement à découvert.
Ce qu'ils virent les étonnèrent.
Une grande forme sombre avançait dans le rayon.
"Cloc, cloc, cloc, cloc"
Alex ralluma sa lampe torche. La créature se retourna et s'enfuit à toute allure.
Sam alluma aussi sa lampe.
On pouvait clairement voir la biche qui s'en allait en faisant de grands bonds sur le sol glissant du magasin.
- Elle m'a fait peur ! S'exclama Alex.
Il se laissa tomber sur les fesses et souffla un grand coup. Il ouvrit ensuite la brique de jus d'orange et bus plusieurs gorgées.
Le liquide était légèrement acide et relativement frais. On retrouvait bien le goût de l'orange...
Il n'en avait pas goûté depuis qu'il s'était réveillé, la mémoire vide, mais il se disait que la saveur était la même. C'était étrange...


Survival: In the City (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant