Hunger Games, retour a la vie normale.

Chapitre 35 :

5h08.
Je ne dormais toujours pas.
Mes insomnies persistaient, et je devrais vivre avec ça. Je ne pensais pas que ça serait si difficile a vivre, les Hunger Games du Capitole... Ça ressasse tellement de choses...

J'en connais un qui ne doit pas dormir, vu que c'est la nuit...

Je me faufile dans les couloirs a pas feutrés, et entre-ouvre la porte de l'appartement de mon mentor. Haymitch est affalé sur le canapé, sirotant une énième bouteille de Vodka. Je me racle la gorge pour faire savoir ma présence, ce dernier le prend même pas la peine de se retourner.

- Je savais que tu viendrais tôt ou tard... Dit-il sur un ton fade, maussade, presque déçu.

- Je suis si prévisible que ça ? Je vois qu'avec le temps j'ai perdu ce petit côté farouche que vous aimiez tant...

Je provoque, j'en ai conscience mais c'est plus fort que moi.

Je prends la bouteille et bois le liquide incolore qui me brûle la gorge. Je sens qu'il descend dans mon estomac. Un vague souvenir émerge, l'annonce de l'expiation.

Je secoue la tête pour ne pas y penser.
Peut être que je suis en train de devenir comme Haymitch: Alcoolique, ivrogne et dépourvu de sociabilité. Quel joli portrait ! Mais Haymitch est loin d'être bête, il est rusé et habile.

- Tu veux que je t'aide a te saouler Trésor ?

Je lui jette un petit regard légèrement énervé, et il me répond avec un sourire amusé.

On reste silencieux, mais c'est de cette façon qu'on se soutient mutuellement. On connaît la douleur de l'autre, mais il est inutile de l'énoncer.

Qu'est-ce qui peut guérir ça ? RIEN !

Je haïssais de tout mon être ce monde, pour tout ce quil m'avait fait, et surtout, pour tout ce quil avait fait subir a ses habitants.

Le jour se levait et je retournai dans ma chambre, je n'étais pas fatiguée mais je ne savais pas quoi faire de ma peau.

Ma vie était devenue presque triste, sans les Hunger games et cette rébellion. Mais que pouvais-je demander de plus qu'une vie paisible ? Après tout, j'étais jeune et j'avais vécu beaucoup de choses qu'un certain nombre de personnes ne pourraient supporter.

Je m'allongeai sur mon lit et me mis a penser a Peeta. Je me remémorai tous ces moments ou il m'avait préféré a lui, a sa propre vie.

Je m'en voulais profondément, j'avais essayé de rembourser cette dette mais j'étais incapable de la faire.

Si Peeta m'entendait, il me tuerait pour mes pensées. Il déteste quand je parle de "dette envers lui"...

*

- Tu es prête Katniss ? Me demande Peeta d'une voix douce.

- Oui, je lui passe mon sac et le descend.

Je regard une dernière fois ces appartements qui m'ont accompagné tout au long de mon aventure, des mes Hunger Games, des pires moments de ma vie.

Un frisson parcourt mon corps, je croise alors mes bras comme pour me réchauffer, après tout je suis la fille du feu. Malgré les circonstances j'aimais ce nom, il me représentait a la perfection, comme mon costume de Geai moqueur. Je compris alors que j'aimais le combat, mais pas sanglant, juste celui qui permet d'atteindre autre chose que du pouvoir, celui qui te permet d'être toi.

Alors aujourd'hui, au nom de Rue, Finnick, Cinna, Prim, Mags, et tous les autres qui sont morts, que ce sois dans l'arène ou au Capitole, je les remercie. Parce que sans eux, ou serais-je actuellement ? Morte ? Prisonnière au Capitole ?
Et Peeta ? Et Peeta... Je ne lui aurais pas parlé... Jamais.