La nuit était chaude, alanguie, presque électrique. L'air vibrait d'une douceur qui donnait envie de rouler les fenêtres baissées, de marcher pieds nus sur l'asphalte encore tiède, de vivre sans contrainte. C'était une nuit parfaite pour des retrouvailles.

Comment tu comptes monter là-haut ? murmura Charles, amusé.

Je comptais plutôt t'emmener quelque part, angel.

Le surnom lui fit chaud au ventre. Il le connaissait par cœur, pourtant chaque fois, il lui donnait l'impression d'être spécial. Unique. Charles laissa un rire lui échapper avant de disparaître à l'intérieur pour se changer. Il abandonna son pyjama froissé pour un short blanc à fines rayures beiges, léger comme une caresse sur sa peau encore chaude de la journée. Son débardeur noir rejoignit le sol, troqué contre un t-shirt ample, blanc, confortable, un peu trop grand pour lui. Ses cheveux étaient en bataille, mais tant pis, Max le connaissait comme ça.

Il attrapa son téléphone, ses clés, et revint vers la fenêtre. L'excitation bourdonnait dans son ventre comme les grillons dans le jardin. Avec des gestes rodés, il enjamba l'encadrement, descendit sur le toit qui surplombait le porche d'entrée, puis laissa ses jambes pendre dans le vide. L'adrénaline d'une fugue nocturne battait à ses tempes, il se sentait vivant, vibrant sous la lune.

Max s'approcha, tendit les bras, et d'un geste sûr, saisit Charles par les hanches pour le réceptionner en douceur. Le contact de ses mains chaudes sur sa peau nue le fit frissonner, contraste délicieux avec l'air tiède de la nuit. Charles éclata de rire en s'accrochant à lui, ses bras enroulés autour de sa nuque, tandis que Max en profitait pour enfouir son visage dans son cou et déposer un baiser là, juste sous son oreille.

T'aurais pu te tuer si t'étais tombé, souffla Max, son souffle brûlant contre sa peau.

T'aurais pleuré, c'est ça ? taquina Charles, un sourire dans la voix.

J'aurais surtout trouvé ça con.

Charles lui donna un léger coup sur l'épaule, mais Max resserra son étreinte, le gardant contre lui quelques secondes de plus. Ils riaient comme deux gosses en cavale, bercés par la nuit d'été, l'insouciance au creux des reins.

Max attrapa la main de Charles, entrelaçant leurs doigts avec cette assurance tranquille qui lui était propre. Il le fixa intensément, ses yeux brillant sous la lueur pâle du réverbère. Des cœurs auraient pu jaillir de son regard que personne ne s'en serait étonné. Il y avait cette tendresse brute, cet amour évident qu'il ne cachait pas, même s'il avait parfois du mal à l'exprimer autrement.

Le silence de la nuit était dense, chargé de murmures invisibles. Charles, le cœur serré par toute la douceur que Max dégageait malgré lui, se hissa sur la pointe des pieds et déposa un baiser contre sa joue. Un baiser léger, mais prolongé, suivi d'une caresse du bout des doigts sur sa peau encore tiède du jour. Il laissa sa main glisser lentement, retraçant la ligne de sa mâchoire, effleurant ses lèvres du pouce avant de l'attirer dans une étreinte lente et langoureuse.

Où tu veux m'emmener, maxi ? demanda-t-il d'une voix douce, presque suppliant.

Max sourit en coin, un de ces sourires qui laissaient présager bien des choses.

Mmh... c'est un secret. Allez, monte.

Il tira doucement sur la main de Charles pour l'emmener jusqu'à sa voiture. Un vieux Jeep noir, robuste et un peu cabossé, qui sentait le cuir chaud et la liberté. Charles grimpa sur le siège passager pendant que Max s'installait derrière le volant. D'un geste fluide, il fit rugir le moteur et laissa la voiture glisser sur l'asphalte tiède, s'éloignant peu à peu du quartier endormi.

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