Alex • Carlos [1/3]

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Carlos attendait ses coéquipiers de l'année. Une saison s'achevait, marquée par des amitiés renforcées, mais aussi par des rivalités plus féroces que jamais. Cette année, cependant, avait une saveur particulière. Il s'apprêtait à dire au revoir à l'un de ses meilleurs amis, à un ancien flirt aussi. Et ce soir, il allait devoir saluer un nouveau coéquipier.

Viré de chez Ferrari, remplacé par un septuple champion du monde, Carlos avait dû rebondir. Il avait choisi de rejoindre une écurie en pleine reconstruction, déterminé à la ramener au sommet, à lui redonner son lustre d'antan. Cette équipe autrefois légendaire avait vu défiler certains des plus grands noms de l'histoire de la Formule 1, et il voulait écrire, à son tour, un nouveau chapitre de cette épopée.

Mais ce soir, avant de penser à l'avenir, il y avait une tradition à honorer. Comme chaque année, les pilotes s'étaient relayés pour organiser le dîner de fin de saison, et cette fois, c'était à lui que la tâche était revenue. Il avait choisi l'un des meilleurs restaurants de Valence et réservé pour vingt couverts. Il avait hâte. Hâte de retrouver ces visages familiers, de partager des souvenirs, bons comme mauvais, et de profiter une dernière fois de certains avant qu'ils ne prennent des chemins différents.

Arrivé le premier, il attendait. Peu à peu, la salle se remplissait. Pierre Gasly et Esteban Ocon furent les suivants à faire leur entrée. Étrangement complices, ils riaient et se frôlaient plus souvent que d'habitude. Carlos arqua un sourcil amusé mais ne fit aucun commentaire. Rapidement, d'autres pilotes les rejoignirent, et la table se combla. Les conversations fusaient, les verres se remplissaient, ne manquaient plus que les retardataires.

Charles et Alex.

Le passé et le futur de Carlos.

Il porta son verre de vin à ses lèvres avant de le reposer, puis se leva et s'éloigna de la table pour passer un appel. Il voulait profiter de ce dîner pour mieux connaître son nouveau coéquipier, et ce n'était pas en attendant éternellement qu'il y parviendrait. Carlos sentit son téléphone vibrer dans sa paume tandis qu'il le serrait légèrement, hésitant encore sur ce qu'il allait faire. Autour de lui, la grande tablée était animée, les conversations fusaient, les rires éclataient, et le tintement des couverts contre la vaisselle remplissait l'espace d'un fond sonore constant.

Il laissa échapper un soupir et se redressa, s'extrayant doucement de son siège. Il jeta un rapide coup d'œil autour de lui, mais personne ne semblait prêter attention à son départ. Son regard s'attarda brièvement sur le siège vide à sa gauche—celui de Charles—puis il détourna les yeux et se dirigea vers un coin plus calme du restaurant, près d'une baie vitrée qui donnait sur la ville illuminée.

Son téléphone toujours en main, il hésita un instant avant de faire défiler ses contacts. Charles ou Alex ?

Il passa un doigt sur le nom de Charles, puis, après une seconde de réflexion, remonta légèrement dans sa liste et appuya sur celui d'Alex.

Le téléphone sonna une fois. Puis une deuxième. Il patienta, le regard perdu dans les lumières du dehors, tandis que la tonalité résonnait doucement contre son oreille.

Mais avant qu'Alex ne décroche, une sensation légère effleura son épaule.

Carlos sursauta légèrement avant de se retourner, surpris.

Et il tomba nez à nez avec Alex.

L'autre se tenait là, un sourire éclatant accroché aux lèvres, habillé d'une chemise en lin verte, légèrement ouverte sur sa clavicule, et d'un jean noir parfaitement ajusté. Il semblait frais, détendu, impeccablement apprêté, comme s'il n'avait pas eu à traverser la ville pour venir.

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