Max • Daniel

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Il devait être aux alentours de deux heures du matin quand Max trouva enfin le sommeil. Pourtant, il était dans son lit depuis près de trois heures, mais ses yeux n'avaient pas réussi à rester clos plus de deux minutes.

Hier, il avait abandonné sa course, et cela l'avait mis hors de lui. Il devait gagner, c'était sa seule raison de vivre. Comme s'il vivait en apnée et que seul le moment où il gravissait les marches du podium lui permettait enfin de respirer.

Le seul point positif de cette journée, c'était la victoire de son ancien coéquipier et actuel meilleur ami. Après de longs mois de bataille acharnée avec son équipe et son coéquipier, Daniel Ricciardo avait enfin gravi la première marche du podium de Bahreïn. Max était fier, car si ç'avait été une autre personne que lui à cette place, il n'aurait probablement pas fermé l'œil de la nuit.

Il se repassait chaque détail de ce week-end, chaque instant passé près de sa voiture et à son bord, mais rien n'expliquait son abandon. Et cela avait le don de le frustrer au plus haut point.

Alors qu'il était enfin résigné à s'endormir, il entendit la porte d'entrée s'ouvrir, suivie de chuchotements. Au moins quatre personnes, estima-t-il.

Max se leva de son lit et se dirigea vers la passerelle de l'étage, qui faisait office de couloir mais aussi de pont reliant les deux parties de la maison. À l'abri des regards, il observa la scène d'en haut : trois grands gaillards venaient de jeter Daniel sur son canapé.

Max toussa trois fois pour attirer leur attention. Les hommes sursautèrent avant de lever la tête vers lui.

— Oh mon Dieu, Max, tu nous as fait peur ! s'exclama presque le plus grand des trois en sursautant.

— Je pense plutôt que c'est vous qui m'avez fait peur, là, rétorqua Max d'un ton sec, croisant les bras sur sa poitrine.

— Ah oui, désolé, excuse-nous... On était à la fête avec Daniel, mais on n'a pas bu, ne t'en fais pas ! expliqua calmement le blond, qui soutenait toujours Daniel. On l'a ramené ici parce qu'il n'arrêtait pas de pleurer en t'appelant. Les mecs de la sécurité nous ont laissés passer, donc... voilà.

Max les fixa un instant, analysant leurs visages et la posture chancelante de Daniel. Il n'avait pas la patience pour ça, pas ce soir.

— Ok, c'est bon, vous pouvez partir, lâcha-t-il simplement.

— D'accord... Au revoir, et encore désolé !

Les garçons ne demandèrent pas leur reste et quittèrent rapidement la maison, refermant la porte derrière eux dans un bruit sec.

Max soupira longuement avant de descendre lentement les marches, son regard se posant sur Daniel, toujours affalé sur le sofa. Son ami sanglotait doucement, les épaules tremblantes, murmurant parfois des mots inaudibles.

La maison qu'il louait lors des Grands Prix de Bahreïn était habituellement un havre de paix, un endroit où il pouvait se retrouver seul avec ses pensées. Mais ce soir, l'ambiance était tout autre.

Max s'approcha, silencieux, et observa un instant Daniel, perdu dans son propre chagrin.

— Bon... Qu'est-ce qui t'arrive, toi ? murmura-t-il finalement.

Arrivant à sa hauteur, le blond s'assit sur le canapé, jetant un regard à Daniel. Ce dernier était affalé devant le sofa, assis sur ses propres jambes, la tête posée sur ses avant-bras croisés contre le rebord du coussin. Son corps semblait lourd, abandonné à l'épuisement, comme s'il avait lâché prise dès l'instant où ses amis l'avaient laissé là.

— Daniel ? chuchota Max à son oreille, tentant de le tirer de sa torpeur. Réveille-toi, tu ne vas pas dormir ici.

Un simple grognement lui répondit.

FORMULA 1 • One Shot Where stories live. Discover now