Un vide abyssal s'ouvrit dans la poitrine de Max. Il avait envie de crier, de frapper les murs, de renverser tout ce qui lui passait sous la main. L'impuissance l'étouffait. Il ne savait plus quoi faire.

Alors, à défaut de mieux, il s'effondra sur le canapé, le regard fixé sur le sol. Ses jambes tremblaient encore sous l'effort de sa course effrénée. Son souffle était court, saccadé. Où pouvait-il bien être ? Où est-ce qu'on allait, quand tout ce qu'on avait construit venait de s'effondrer en un instant ?

Puis, la porte s'ouvrit.

Max releva brutalement la tête, son cœur suspendu dans un battement.

Daniel se tenait là, dans l'encadrement, figé, comme s'il ne savait pas s'il devait avancer ou rebrousser chemin. Son sourire tremblait, fissuré par une douleur qu'il n'essayait même plus de cacher. Ses yeux, d'habitude pétillants, étaient noyés de larmes prêtes à déborder.

Il n'eut pas le temps de dire un mot.

Max bondit sur ses pieds et se jeta vers lui. Son corps réagit avant même que son esprit ne l'ait décidé. Il courut droit sur Daniel et s'écrasa dans ses bras avec une telle force que ce dernier vacilla en arrière.

Daniel l'attrapa au vol, agrippant son dos avec une urgence désespérée. Et alors, ils explosèrent.

Tout ce qu'ils retenaient éclata dans cette étreinte. Max s'accrocha à lui comme un naufragé à une bouée, ses doigts s'enfonçant dans le tissu du sweat de Daniel, le serrant contre lui avec toute la force dont il était capable. Daniel tremblait sous ses mains, secoué par les sanglots qu'il ne pouvait plus contenir.

Ils auraient voulu hurler. Déverser leur colère, leur tristesse, leur frustration. Mais ils ne parvinrent même pas à parler. Alors ils pleurèrent en silence, leurs larmes se mélangeant sur la peau brûlante de l'autre.

Max serra Daniel plus fort, comme s'il pouvait l'empêcher de disparaître. Ses doigts se glissèrent dans ses cheveux, les tirant légèrement avant de les caresser d'un geste fébrile. Il sentit les bras de Daniel se refermer encore plus fort autour de lui, leurs corps collés l'un à l'autre dans une tentative désespérée d'arrêter le temps.

Daniel trembla contre lui, son souffle erratique venant mourir dans son cou.

— Je suis désolé, murmura-t-il, sa voix brisée, étouffée par la douleur.

Max secoua la tête, incapable de parler. Il ne voulait pas entendre ces mots. Il ne voulait pas que Daniel s'excuse, comme si c'était de sa faute, comme si tout cela était normal. Rien de tout cela ne l'était.

Alors il resserra son étreinte encore, leurs corps s'écrasant l'un contre l'autre. Il n'y avait plus de mots, plus de logique, plus rien d'autre que le poids écrasant de l'injustice.

Daniel se détacha lentement de Max, son corps encore secoué de légers tremblements. Il resta immobile quelques secondes, comme s'il hésitait à lâcher prise, puis il glissa ses mains le long des bras de Max et prit doucement sa main dans la sienne. Il ne dit rien, se contentant d'exercer une pression réconfortante sur ses doigts avant de l'attirer avec lui vers le canapé.

Ils s'y installèrent sans réfléchir, dans une proximité instinctive, presque fusionnelle. Daniel s'assit au milieu, laissant Max s'installer contre lui. Ce dernier plia ses jambes et les posa sur les cuisses de Daniel, son dos reposant contre l'accoudoir. Il se colla à lui, cherchant sa chaleur, comme s'il pouvait ainsi empêcher la douleur de s'immiscer plus profondément encore.

Max leva une main tremblante et l'enfouit dans les cheveux de Daniel, les caressant lentement du bout des doigts. Il joua avec une mèche brune, l'entortillant doucement avant de la laisser retomber, puis il se pencha et posa un baiser contre sa joue. Ses lèvres y restèrent une seconde de plus que nécessaire, effleurant la peau chaude, savourant cette proximité qu'il avait peur de perdre.

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