Personnality Disorder

. Asphyxie .

Le lendemain, je fus réveillé d'une bien désagréable façon. On me poussa du lit. Je sursautais en sentant cette impression de tomber dans le vide et grognais quand je me retrouvais allongé sur mon parquet.


- Louis, si tu tiens à la vie, j'espère que tu ne l'as pas fait exprès, grondais-je.
- Je l'ai fait exprès. Ton téléphone sonne, bâtard, grommela t-il d'une voix endormie.

J'écoutais un moment. Effectivement, j'entendais bien un bruit de sonnerie de portable. Mais ça ne pouvait pas être le mien, je n'avais plus de portable. Je grognais une fois de plus parce qu'il m'avait réveillé pour rien.


- J'ai pas de téléphone, abruti.
- Si... J'ai remplacé ma puce par la tienne hier. Donc ton téléphone sonne, bâtard, répéta t-il
- Arrête de m'appeler bâtard, bâtard.


Je frissonnais. Le parquet était froid sous moi et je n'avais aucune énergie. En tout cas, pas assez pour me lever. Je levais les yeux pour regarder mon réveil sur ma table de nuit. Il affichait 6h55. En gros, dans cinq minutes je devais me lever. Je grognais à nouveau.

- Et voilà, il a arrêté de sonner, marmonna Louis 

- Il a eut pitié pour mes oreilles, grommelais-je.
- Ah... Il re-sonne, fit-il remarquer.
- Putain..., jurais-je.


Je dégageais mon pied de la couverture que j'avais entraîné avec moi dans ma chute et me traînais jusqu'à la cuisine. Le téléphone de Louis était posé au centre de la table, bien en évidence. Je m'asseyais et posais ma tête dans le creux de ma main, accoudé à la table. Le numéro était affiché mais comme je ne connaissais aucun numéro par cœur, je ne savais pas qui m'appelait. Je haussais les épaules.

- C'est sûrement une erreur, murmurais-je.

Je décrochais et fermais les yeux. Je me sentais encore tellement fatigué...

- Allô ?
- Allô Harry ? Bon sang ! J'essaye de t'appeler depuis hier, est-ce que ça t'arrive de décrocher ton putain de téléphone ?
- Gemma ? M'exclamais-je.


Je me redressais sur ma chaise, complètement réveillé à présent. Je pensais que je n'existais plus ? Que je n'étais plus rien ? Je calmais les battements de mon cœur et frissonnais en sentant une main se poser sur mon épaule, je croisais le regard de Louis en levant le regard et déglutissais difficilement.

- Oui, Gemma ! Qui d'autre enfin ! Bon je... Oh excuse moi. J'ai eut tellement peur. Je n'arrivais pas à te joindre et j'ai cru que... que tu me détestais.
- Je... Pourquoi ? Demandais-je, ébahi.
- J'ai été une vraie conne. J'étais tellement en colère que j'ai dit n'importe quoi. Je m'en voulais déjà quand j'ai raccrochée.


Je ne répondais pas. Je ne savais pas quoi dire de toute façon. Je sursautais quand Louis se pencha brusquement vers moi, me volant un baiser. Il me fit un clin d'œil, et quitta la pièce. Je fronçais les sourcils, surpris par son comportement puis reprenais mes esprits quand la voix de ma soeur reprit à l'autre bout du fil.

- Seulement... Écoute je... J'y ai repensé et je me suis dit que t'avais que six ans quand tout ça est arrivé et... Et je m'en suis voulu de ne pas avoir remarquée que quelque chose n'allait pas. Et si je l'ai pas vu, c'est parce que j'ai fermé les yeux. Tout ce temps, je savais, je pressentais que ça n'allait pas pour toi, mais j'ai fermée les yeux. Si tu savais comme je m'en veux...
- Tu... Tu étais jeune. Ça n'allait pas si mal, dis-je.
- Je t'interdit de dire ça. J'ai tout vu. J'ai vu les papiers... Les ordonnances. Si tu as eu besoin de tout ces cachets, c'est que ça n'allait pas. Je... Est-ce qu'on pourrait se voir ? J'ai beaucoup de chose à te dire et je... Je veux qu'on parle de tout ça.
- Je... Oui, d'accord, répondis-je en haussant les épaules.
- Est-ce que ça va si je passe te chercher à 11 heure ?


Je fronçais les sourcils à nouveau. Est-ce que je pouvais encore sécher les cours ? Je l'avais déjà fait la semaine dernière, ce ne serait peut être pas judicieux...


- Je voudrais bien mais je... J'ai cours, répondis-je.
- Aller, Harry. J'ai vraiment besoin de te parler. Tu pourras toujours demandé à ton... Il s'appelle Louis, hein ?