. Le souffle de la joie oubliée .

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Le bruit de l'eau était apaisant. Je soupirais en fermant les yeux. Ça faisait longtemps que je n'avais pas prit de bain, je privilégiais toujours la douche. Je laissais couler l'eau entre mes mains jointes, appréciant la sensation douce. Ça faisait une semaine, que je suis dans ce lycée , Je n'aimais pas le lycée ici, tout était bruyant et bizarre. Je m'étais fait cassé la gueule en insultant une fille, une certaine Rose Je ne me souvenais même plus son visage, je savais qu'elle était dans ma classe mais... Son cousin avait envoyé deux gars, j'avais fini à l'infirmerie, les deux autres aussi. J'étais plutôt fort au corps à corps sans avoir jamais pratiqué d'art martial quelconque. Je posais la main sur le haut de ma joue, ça tirait et ça faisait mal mais c'était supportable. Je ne me rappelais même plus de ce que j'avais dit à cette fille.

Une semaine que je m'efforçais de penser à autre chose qu'à l'indifférence de Louis . Je l'avais cherché bon sang ! Alors pourquoi est-ce que son absence m'affectait autant ! ? Je tapais dans l'eau, agacé contre moi même. Ce gars avait passé son temps à me hurler aux oreilles et à me suivre partout comme un toutou ! Et ça pendant quatre jours ! Est-ce qu'on pouvait s'habituer à ça en seulement quatre jours ?

Non... Bien sûr que non. Alors pourquoi est-ce que je me sentais si déçu ?


- Arrête de te mentir, murmurais-je.


Si je me sentais déçu, c'était parce que j'avais voulu qu'on soit amis. J'avais voulu le croire quand il avait dit qu'il était certain que nous deviendrions des amis. J'étais déçu qu'il ait abandonné aussi vite. Je claquais ma tête contre la céramique de la baignoire, souhaitant pouvoir penser à autre chose.



J'avais fini par changer de place. J'avais vu qu'il restait une table libre au fond de la classe près de la fenêtre. Les professeurs passaient leurs temps à dire aux autres de s'avancer aux places de devant, mais ils ne me firent pas de remontrances et me laissèrent où j'étais. Je regardais par la fenêtre, écoutant le professeur de mathématiques parler des vecteurs et expliquer à cette Perrie de malheur le principe de certaines formules. Cette fille était nulle en math, elle passait son temps à demander des explications. Nous avions rendu le DM, j'avais eut vingt sans vraiment forcer.
La sonnerie retentit, je rassemblais mes affaires et les rangeais dans mon sac avant de me diriger vers les escaliers de secours. Une fois arrivé, je m'installais lourdement sur une marche. Je ne me sentais pas bien depuis ce matin. Maux de ventre, sentiment d'angoisse.
Je soupirais en posant ma tête contre le mur tout en fouillant dans mon sac d'une main. Je sortais une petite trousse bleu et la regardais un moment sans l'ouvrir. Je n'en avais encore jamais eut besoin en plein après midi. J'ouvrais la trousse avec une sensation d'échec, j'en sortais une boite et prenais le comprimé qu'elle contenait dans la paume de ma main.
D'un coté, le prendre et être somnolent toute l'après midi. D'un autre coté, ne pas le prendre et laisser cet état de nervosité perdurer... Jusqu'à ce que je craque. Je secouais la tête et le mettais dans ma bouche, le faisant passer avec de l'eau. Je mangeais rapidement et laissais tomber la cigarette. Après avoir fini, je me dépêchais d'aller dans la salle de cours, je savais que le comprimé ferait bientôt effet et je tenais à être assis avant que ça ne débute.
Il n'y avait personne dans la salle, je soupirais de soulagement et reprenais ma place, je posais mes affaires sur la table et regardais les gens déambuler dans la rue. Je ne tardais pas à sentir la fatigue rendre gourd mes mouvements. Je fermais un moment les yeux.


Merde, jurais-je mentalement.


Un boucan à mes cotés me fit relever la tête et ouvrir les yeux. Je pinçais les lèvres en voyant que Louis venait de s'asseoir à coté de moi. Dans ma précipitation, j'avais oublié de mettre mon sac à coté de moi, chose que je n'avais jamais oublié de faire jusqu'à aujourd'hui. Je détournais les yeux de lui et sursautais légèrement quand la sonnerie se fit entendre. Nous avions Français.

J'espérais au moins tenir une heure. Mais je me sentais si fatigué... Mon corps semblait peser une tonne sur la chaise et j'avais l'impression de devoir faire des efforts démesurés pour ne serait-ce qu'écrire une phrase de ce qui était marqué au tableau sur ma feuille. Je posais ma tête au creux de ma main, espérant repousser cet état d'endormissement dans lequel je m'étais sciemment plongé.


- Harry, si ce que je raconte ne vous intéresse pas, vous pouvez sortir.


Je me redressais et marmonnais une excuse au professeur. Je me mettais dans le fond de ma chaise pour tenir un minimum debout mais mes yeux se fermaient tout seul, j'avais beau me pincer la main de toute mes forces, ça ne me tenait pas éveillé. Je soupirais et grognais quand je reçus un coup de coude.


- Le prof te regarde, expliqua Louis en chuchotant.

Personnality DisorderWhere stories live. Discover now