Chapitre 36 : Sacha

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- J'ai besoin d'un verre, t'es où bordel!

- J'arrive, je suis au village.

- D'accord, je commence sans toi.

- Comment se sont passées les retrouvailles ?

- Comme je l'avais imaginé, elle me déteste.

- Elle finira par comprendre, j'en suis convaincu. Et puis, elle a fauté aussi. Je suppose que vous êtes quittes. Me rassure Dimitri.

- Je n'arrive pas à déterminer lequel de nous deux était le plus monstrueux... Je serre mon verre de whisky.

- En discutant, vous finirez par démêler la situation.

- Il faudrait déjà la convaincre de me parler.

Quand Dimitri me rejoint au bar, je suis déjà bien entamé, en train d'enfiler mon sixième verre, ou peut-être le septième. À vrai dire, j'ai cessé de compter après le quatrième.

- Vous avez déjà bien arrosé le jardin, on dirait. De la vodka, sérieusement ?

- Eh, tu... tu n'es pas mon père ! Je me lève en essayant de lui donner un coup de poing sur l'épaule, mais je rate lamentablement. Merde, tout est en double, putain !

- Allez, il est temps de monter vous reposer.

- Elle croit vraiment que... que je pourrais lui faire du mal... Elle... Putain de merde !

- Calmez-vous, Sacha.

- J'y retourne. Elle doit... Elle doit penser que je suis un foutu monstre.

- Tu n'iras nulle part, ok !

- Tu me tutoies maintenant ! Je feins l'étonnement.

- On s'en bat les couilles, pas vrai ?

- Oui, on s'en bat les couilles. Aide-moi.

- Tu dois y aller doucement, tu lui as brisé le cœur, tu comprends ! Dimitri m'entoure de son bras, glissant doucement le mien autour de sa nuque pour me soutenir dans ma démarche.

- Et moi  alors ? Je suis dévasté, bordel !

- Chut ! Je sais, ce n'est pas à moi que tu dois l'expliquer, mais à Lilya, il faut qu'elle le sache.

- Alors là, tu peux toujours rêver !

Ce mariage avec Nathalia était une véritable torture. Bien qu'il n'ait duré qu'un an, chaque jour semblait être une épreuve insurmontable. Je me sentais prisonnier, étouffé par des liens que je ne voulais pas, incapables de vivre la vie que je désirais vraiment. Mon esprit était constamment envahi par des pensées de Lili, de sa présence qui me manquait cruellement, et de la manière dont elle devait me haïr pour l'avoir blessé.

Dimitri marque une pause près des énormes marches en pierre menant aux étages.

- Tu vas devoir le faire, il arbore un air très sérieux. Tu vas devoir écraser ta putain de fierté, Sacha. Dit-il discrètement.

- Putain... cette fierté ! Je répète machinalement, les mots lourds dans ma bouche.

Au réveil, je suis accueilli par une douleur lancinante qui martèle mon crâne, m'immobilisant pendant de longues minutes. Ma bouche est pâteuse, comme si j'avais avalé du sable pendant la nuit, et chaque mouvement pour avaler ma salive est un effort.

- Allez, beau gosse, il faut se bouger. Tu as un rendez-vous important, lance Dimitri, affalé dans le canapé du salon attenant à la chambre.

- Depuis quand t'es là ? je demande, le regardant avec une pointe de surprise.

Tu diras ouiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant