Tu diras oui

Chapitre 10: Lilya

Alors, as-tu choisi une robe ? Me demande maman, assise dans le lit, alors que je sors du bain.

- Maman, tu ne peux pas entrer comme ça dans ma chambre.

- Désolée, j'ai frappé à plusieurs reprises et j'avais peur qu'il te soit arrivé quelque chose.

- Qu'est-ce qui pourrait bien m'arriver ?

- Lilya, assieds-toi.

- Maman, je ne veux pas de conseils, s'il te plaît.

- D'accord, alors une suggestion.

- Bon, ok, dis-je après un moment de silence.

- Amuse-toi ce soir, profite pour rencontrer du monde.

- J'essaierai, je tente d'être convaincante en fixant son regard avec un léger sourire.

- J'ai ajusté cette robe pour toi. Elle est simple et confortable, tu as toujours privilégié le confort au reste.

Elle me montre une longue robe rouge fluide aux fines bretelles, fondue à la cuisse droite.

- Tu sais que je n'aime pas cette couleur, maman!

- C'est le thème, rouge pour les femmes et noir pour les hommes.

- Ils ont de la chance! je roule des yeux exaspérée.

- Je l'ai ajustée.

- Merci, je force un sourire. Maintenant, j'aimerais me changer. J'ajoute rapidement.

- Je te laisse, on se voit tout à l'heure.

- Oui.

Elle pose un léger baiser sur mon front avant de quitter la chambre.

Je me prépare rapidement et me maquille très légèrement. Puis, je me remets au dessin en attendant l'heure du commencement de la fête. Je déteste être là avant tout le monde. J'attendrai que la maison soit gorgée des invités, comme ça je pourrai me noyer dans cette masse et passer inaperçue.

Lorsque l'agitation de l'extérieur atteint mes oreilles, je prends une profonde inspiration et quitte ma chambre.

- Je pensais que tu ne descendrais jamais ? me dit Tomas debout en bas des escaliers.

- Pourtant, je suis là.

Il me prête son bras et nous avançons tous les deux vers le salon. Les regards se fixent sur moi. Des regards accusateurs, interrogateurs. Après tout, je suis celle qui osée demander le divorce dans la famille Gambino.

- Ne fais pas attentions, ce ne sont que des hypocrites. Me chuchote Tomas à l'oreille.

Pourquoi continuent-ils à les inviter alors ?

- Les affaires.

- Oui, les affaires. Je répète, désespérée.

Ma mère et mon beau-père papillonnent entre les invités, leur souhaitant la bienvenue et les remerciant de leur présence.

Tomas m'abandonne un moment pour accueillir ses copains, et je me retrouve soudainement seule. Je prends une coupe de champagne et retourne à l'intérieur, m'isolant dans un coin. Mais alors que je me dirige vers cet endroit, mon regard croise celui de Lorenzo.

- Non, non... il ne peut pas être ici!

- Lilya. Il s'approche avec son assurance habituelle. Grand et beau dans son smoking noir.

- Qu'est-ce que tu fous ici. Je dis les dents serrées de colère.

- J'ai reçu une invitation.

- Et toi? Il me regarde avec dédain.