Chapitre 5 : Sacha

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Dimitri, déballe tout. Je veux savoir tout ce que tu as pu obtenir sur elle, dis-je ce matin, sur le chemin du bureau, dans la voiture.

- Vous n'en croirez pas vos oreilles.

- Vas-y ! dis-je, impatient.

- Ses parents sont français. Elle est arrivée aux États-Unis à l'âge de dix ans après le divorce de ces derniers. Sa mère était enseignante au lycée français de San Francisco. Elle a suivi des études dans des établissements américains et a rejoint l'université pour étudier les beaux-arts. Elle n'a fait qu'une année. Et accroche-toi bien, quatre mois après, elle est devenue la belle-fille de Monsieur Giovanni Gambino.

- La mafia italienne ?!

- Oui.

- De quel fils s'agit-il ?

- Alessandro Gambino, l'aîné de la fratrie.

- Cette fille ? Je suis sur le cul.

– J'ai déjà eu affaire à lui lorsqu'il a tenté de me priver d'un marché de construction que j'avais gagné légalement auprès de la mairie de San Francisco. Il a fait livrer un cercueil en bois dans nos bureaux, dis-je avec un grand mépris.

- Oui, je m'en souviens. Il a juste oublié qu'il avait affaire à la Bratva. Je me souviens que nous avons envoyé dix avec les noms gravés de sa famille proche.

- Exact. Il n'a pas digéré que je puisse le surpasser d'une manière légale, en plus. Mais maintenant que tu évoques cet incident, cela signifie que nous avons envoyé un avec le nom de Lilya. Et merde !

- Non, je n'ai mis que les noms des hommes, je ne menace pas les femmes et les enfants.

- Très bien, tu me rassures. Mais comment une fille comme elle a pu se retrouver dans la famille Gambino ?

- Je ne sais pas encore. Elle a obtenu le divorce au bout de quatre ans de mariage.

- Creuse encore, Dimitri. Déterre des cadavres s'il le faut, mais j'ai besoin de réponses.

- Ça va être difficile, et certainement coûteux. C'est la mafia italienne.

- Je ne veux rien savoir. Fais ton boulot, Dimitri, et le plus rapidement possible. Graisse toutes les pattes que tu peux graisser, je ne serai pas regardant.

- À tes ordres !Dit-il en se frottant les mains, content.

L'heure de la réception tant attendue a enfin sonné. J'enfile un costume grenat assorti à une élégante chemise noire, décidant de faire l'impasse sur la cravate au profit de manchettes ornées de diamants noirs. Les invités affluent par vagues, s'installant avec aisance entre le salon opulent et la vaste terrasse. Une ambiance chaleureuse imprègne l'atmosphère, et le vin coule à flot, ajoutant une touche d'euphorie à la soirée. Je salue quelques convives importants, tout en cherchant du regard Lilya.

- Tu as envoyé une voiture pour la chercher ? je demande à Dimitri, qui se tient à mes côtés.

- Oui, elle dit qu'elle ne descendait pas.

- Dis-lui d'aller frapper à sa porte, sinon c'est moi qui irai la chercher, et cela ne sera pas du tout à son avantage.

- Vous ne comptez pas abandonner vos invités tout de même !

- Je vais me gêner, tiens.

- Quand comptez-vous la rejoindre, pour que tout cela prenne fin ?

- Cette fille m'intrigue, ce n'est pas qu'une simple question de rapprochement physique.

- Il y a quelque chose que j'ai omis de vous dire.

- J'écoute.

- Elle a quelque chose de particulier.

Tu diras ouiWhere stories live. Discover now