Chapitre 19 : Sacha

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- Vire tout le monde, c'est l'heure de se coucher. Je fulmine en m'adressant à Dimitri.

- C'est tôt, répond Dimitri d'un calme presque agaçant.

- Dimitri! Je le foudroie du regard, la mâchoire serrée.

- Ok, ok, j'ai compris.

J'ai une envie folle de meurtre.

- Elle pense vraiment que je vais me contenter de son adieu. Moi, me comparer à cet abruti de Lorenzo...

Je déambule dans ma chambre avant de me débarrasser de mon pull et de le jeter loin par terre. Prendre un bain chaud semble être la meilleure option pour éviter d'attraper froid.

Une heure plus tard, je sors, l'esprit plus calme. Toujours vêtu de mon peignoir de bain et avec une serviette sur la nuque, je rejoins Dimitri dans le bureau.

- J'ai gentiment viré tout le monde, dit-il avec un large sourire. Et j'ai envoyé le petit frère de mademoiselle Lilya avec un de nos chauffeurs.

- Merci.

- Et maintenant ?

- Et maintenant, il faut qu'on cause, Dimitri, car je suis sur ma faim. Donne-moi ce que j'ai demandé. Ma colère est telle que lorsque je frappe sur le bureau de mes deux poings, je renverse presque la moitié de ce qu'il y a dessus.

- Elle a fait quatre fausses couches, la troisième était suivie d'une longue hospitalisation, Causée par une chute de cheval.

- Je suppose qu'elle ne savait pas.

- Certainement. A mon avis, les Gambino ont exercé sur elle une pression anormale pour qu'elle donne naissance à un petit Lorenzo. Un héritier, quoi !

Je me lève pour nous servir deux verres de whisky.

- Putain de merde ! J'ai envie d'aller lui casser la gueule à ce connard de Lorenzo.

- Son beau-père a payé un million de dollars pour sa liberté.

- Il a payé ce divorce ?! Je suis incapable de croire ce que j'entends.

- Il paraît qu'elle a fait une tentative de suicide quelques mois avant le divorce.

- Sa famille a dû trouver cette solution pour la retirer des griffes des Italiens.

- La connaissant, elle doit culpabiliser d'avoir fait dépenser autant d'argent à son beau-père. Putain, cela ne me facilitera pas les choses.

Trois mois plus tard.

Le lendemain de mon retour de Saint-Pétersbourg, après l'enterrement de ma grand-mère, je me prépare à accueillir les personnes de notre entourage de San Francisco qui viennent présenter leurs hommages. Mon grand-père et mon petit frère près de moi, nous accueillons nos invités à l'entrée du manoir.

Au bout d'une heure, mon grand-père fatigué rejoint sa chambre à l'étage, et mon frère et moi continuons cette tâche. Soudain, Lili arrive dans la maison. Elle porte une jolie robe portefeuille beige avec des motifs de fleurs violettes, un parka jaune canard et des bottes de pluie violettes. Je ne comprends pas son choix de couleurs, mais ce mélange lui va à ravir et elle illumine littéralement cette maison morose remplie de noir.

- Mes condoléances. Elle tend la main vers mon petit frère, puis vers moi.

- Merci. Comment as-tu su ? Je demande sans lâcher sa main.

- Je... Je revenais de chez ma mère, je lui rendais visite, et j'ai vu du monde, la plupart portant du noir alors...

Je m'approche légèrement de son oreille : J'aimerais qu'on discute, nous avons des choses à clarifier", je dis à voix basse. Je passerai chez toi ce soir.

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