Tu diras oui

Chapitre 14 : Lilya

- Il faut qu'on discute.

- Non, je ne crois pas ! Rétorquai-je, mon regard défiant fixé sur le sien.

Il penche la tête dans ma direction et murmure à voix basse près de mon oreille.

- Cela concerne ton foutu petit frère et ma nièce. Tu ferais bien d'écouter ce que j'ai à te dire.

Les muscles de mon corps se raidissent et je sens tout mon être se crisper. Ses paroles accélèrent instinctivement les battements de mon cœur, provoquant un léger vertige. Je suis dans cet état parce que je sais de quoi il est capable lorsque les choses ne vont pas dans le sens qu'il souhaite.

- Allons ailleurs.

Il se dirige vers les étables, et je le suis.

- Qu'est-ce qu'il fout avec ma nièce, ce foutu petit merdeux ? Il ne manquait plus que ça, un sacré casse-pieds comme lui, tourner autour d'un membre de ma famille ! s'exclame-t-il, levant les bras au ciel, irrité.

- D'abord, tu vas cesser de l'appeler ainsi. Tomas est un garçon intelligent et bien éduqué, et il est amoureux de ta nièce. Ce n'est pas un crime, que je sache.

- Ne me fais pas rire, s'il te plaît, ricane-t-il avant de retrouver son humeur massacrante.

Je croise les bras et attends sa prochaine attaque.

-Dis-lui de foutre le camp loin d'elle si tu veux pas récupérer son cadavre en foutus morceaux !

Je lève le bras, prête à le gifler, furieuse. Mais il bloque ma main en plein vol.

- Raisonne-le. Tu sais à quel point je suis sérieux, crache-t-il entre les dents.

Je le fixe, le cœur tambourinant dans ma poitrine.

- Ce ne sont que des gamins, sérieusement ! Ils n'ont rien à voir avec nous, notre merde, notre histoire, je crache, laissant ma rage éclater.

Et comme d'habitude, je baisse les yeux, tétanisée. Son corps se colle au mien, il pose son menton sur ma tête et ses mains sur mes épaules. Puis, il se met à humer mes cheveux.

- Putain, Lili, tu me manques. Je déteste l'admettre, mais tu me manques, souffle-t-il d'une voix rauque.

- J'en ai plein le cul de tes manigances, Lorenzo. Je le repousse, les mains tremblantes.

Il revient à l'assaut pour me déstabiliser. Mon corps se met à trembler, et je n'arrive plus à lui faire face.

- Je pense qu'elle a dit non. Sacha tapote sur son épaule avec le bout du fouet.

- Ah, voilà le garde du corps de Madame ! se moque-t-il en lui faisant face, le torse bombé, prêt à en découdre.

- Ça ne me gêne pas d'être là pour la protéger d'un fils de pute comme toi ! répond Sacha, provocateur.

- Dis le fils de la junkie la plus célèbre de la bratva ! se moque nerveusement Lorenzo.

Sacha fonce tel un lion en furie sur Lorenzo et le prend par le col de sa chemise des deux mains.

- N'ose même pas évoquer ma mère, sale con !

- Et si je le faisais ?

- Si tu le fais, je jure de brûler ta baraque avec toi dedans.

- Sacha, ça suffit, lâche-le. dis-je d'une voix tremblante.

- Il mérite bien une bonne leçon, tu es bien placé pour le savoir ?! Rage Sacha.

- Va te faire foutre, tu me reverras sale russkof ! Lorenzo le repousse violemment. Mais Sacha, tel un roc, ne recule que de quelques centimètres. Liliya, règle cette histoire avec ton foutu petit frère, j'ai tué pour moins que ça ! Il me pointe du doigt, le regard menaçant.