Chapitre 4

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Nessibel détestait profondément sa grande sœur, cette sainte ni touche, toujours réservée et raisonnable. Mais à ce moment précis, elle ressentit un immense respect pour elle, elle avait réussi à faire pâlir ces deux gigolos, d'un coup. Un parfait strike.

Cécilia resta silencieuse, anxieuse, croisant ses mains, jouant avec comme une maniaque. Pourquoi eux étaient-ils là et pas les autres bâtards que son père avait engendrés ?

Le notaire prit la parole, interrompant la tension palpable qui régnait dans la pièce. Mais même ses mots résonnaient comme un écho lointain dans l'esprit tourmenté de Nessibel, tandis qu'elle tentait en vain de chasser les pensées amères suscitées par la présence de sa belle-sœur acrimonieuse.

Alors que le notaire entamait la lecture du testament, l'espoir teinté d'anxiété flottait dans l'air de la salle. Il allait si lentement, prononçait chaque syllabe comme s'ils étaient tous immortels.

— Abrège ! Tonna Nessibel.

Le notaire s'arrêta, sembla sonder le vide abyssal de sa vie pendant une seconde puis reprit :

— Tous les biens immobiliers de Monsieur Dubois, la société ainsi que 90 % de sa fortune, revient à Peter Dubois-Castor.

Un silence de stupeur s'abattit sur l'assemblée, brisé seulement par les cris de triomphe de Peter et Nancy, leur visage illuminé par la cupidité et la satisfaction.

— Oui ! Oui ! Tous ses efforts ont payé, toutes ses journées à lui lécher le cul ! Enfin !

— On est riches mon chéri ! Oh, je t'aime tellement !

— Oh non non, Nancy, je suis riche ! Moi ! C'est moi !

Nancy ne fit que hocher la tête. Elle connaissait son mari, il fallait juste lui faire savourer sa victoire, conforter son égo. De plus, elle savourait les regards médusés des Dubois.

Nessibel sentit la colère monter en elle, une tempête bouillonnante dans son être.

— Non, ce n'est pas possible, mon dressing, ma piscine, mon spa, ma salle de sport, ma terrasse !

— C'est impossible ! C'est un outrage ! s'écria Cecilia, son regard fulminant dirigé vers le notaire. Vous devez avoir commis une erreur, ou pire encore, une falsification !

— Vous êtes sûr ? Notre père ne nous a rien légué ? Rien ?

Tennessee tenta de calmer les esprits, mais elle n'y comprenait rien. Elle était la chouchoute de son père, pourquoi ?

— Oui, j'en suis certain. Répondit le notaire, qui pensait déjà à son déjeuner de midi avec sa femme trop jeune et belle pour lui.

— Ah ! Hurla leur mère, ce fils de pute ! Il réussit à gâcher ma vie même après sa mort !

Nessibel tapa contre le bureau.

— Revérifiez encore ! J'ai une pool party prévu demain à 14 heures, je vais avoir l'air de quoi sur les réseaux sociaux ! Comment voulez-vous que je snobe les Kardashians si je ne fais une méga pool party de luxe !

Le notaire avait arrêté d'écouter après pool party.

— Nessi, maman, restons calmes. Tout va s'arranger d'une manière ou d'une autre.

Mais la raison vacilla devant l'injustice flagrante, et Nessibel se tourna vers Peter et Nancy, les accusant du regard.

— Vous avez manigancé cela, avouez ? Vous avez manipulé notre père dans ses derniers instants !

— Non, dit Nancy, votre père est juste un connard.

Ça ce n'est pas faux.

Peter éclata d'un rire cinglant, tandis que Nancy affichait un sourire méprisant.

— Je crois donc que j'ai une pool party demain à 14 heures, et aucune de vous n'y est invité bien sûr !

Cécilia, incapable de supporter le poids de la vérité, s'évanouit dans un soupir étouffé, sa figure pâle et défaite

L'évantail aux ailes briséesHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin