Fated Mates

13- Pull souillé

21 novembre

Deux semaines. Deux semaines que je l'ignore, deux semaines qu'elle m'envoie des messages auxquels je réponds à peine. Je n'ai pas peur de son sale type, loin de là, je n'ai juste pas envie d'être dérangé bêtement par de telles futilités. Je croyais sincèrement que lui reparler allait tout arranger. Finalement, ce n'est même pas le cas, quelle déception... J'ai dû avouer contre mon gré à James qu'il avait raison. Comment faire pour retourner vers elle après ça...

La journée était longue et éprouvante, heureusement que la femme de ma vie m'attend chez moi. Évidemment, c'est ma magnifique SG qui m'attend. Ma parfaite guitare rouge, j'ai tellement sué pour me l'acheter.

~

J'ai enfin fini de composer l'une de mes musiques, plus d'un mois pour atteindre une telle perfection. Enfin quelque chose de positif qui arrive cette semaine. Mais la perfection à quel prix ? Je file me coucher, mais à une heure du matin, UNE HEURE du matin, je commence à huit heures demain, pourquoi je fais ça...

Je file rapidement dans ma chambre pour pouvoir dormir, épuisé de cette semaine, mais mon téléphone se met subitement à sonner. « Elizabeth ». Hors de question, je ne répondrai pas. Mais je n'ai même pas le temps de reposer mon téléphone qu'elle me rappelle à nouveau. Je souffle un grand coup avant de répondre :

- Tu veux quoi, Elizabeth ?

- Eh Ol~ vient me chercher, tu veux ? répond Elizabeth, totalement bourrée.

- Mais ça ne va pas ? Tu es complètement bourrée ?

- Aller, s'il te plaît, j'ai besoin de toi...

- Non, tu n'as qu'à demander à ton mec ou te débrouiller toute seule, tu es adulte.

- S'il te plaît, Oliver... viens me chercher, me supplie-t-elle d'une voix plus calme, mais toujours autant bourrée.

- Envoie-moi l'adresse, j'arrive.

Je raccroche en soupirant et j'attrape un pull et mes clés de voiture avant de sortir, même en pyjama. Je ne vais pas la laisser toute seule, je ne pourrais pas. J'aurais bien trop de remords si quelque chose lui arrivait. Je ne suis pas un monstre tout de même. Une fois dans ma voiture, je me mets rapidement en route tout en mettant le GPS. Heureusement qu'elle n'est pas si loin, finalement, 30 minutes ce n'est pas rien. Je m'attendais à plus loin que ça. Tout ce qui me traverse l'esprit, c'est sa voix durant cet appel. Il y avait dix millions de possibilités et elle a préféré m'appeler alors que je l'évitais toute la semaine. J'espère bien qu'elle ne va pas m'enfoncer dans un bourbier.

30 minutes ~

Il est environ 1h40 du matin. Je me gare devant une immense maison. Le son de la musique est assez forte, je peux l'entendre de ma voiture, et je peux apercevoir plusieurs étudiants dans le jardin, mais pas Elizabeth. Un court instant de réflexion traverse mon esprit, puis je sors de la voiture pour aller la chercher.

Je déteste tellement ce genre d'endroit, ça pue l'alcool, les étudiants sont fous et le son est extrêmement fort. Je préfère éclater mes tympans avec des bons sons de guitare que d'endurer ce genre d'atrocité.

À peine ai-je mis un pied dans le jardin que certaines personnes me proposent des verres, que je refuse évidemment. Je balaye le jardin d'un coup d'œil, mais aucune présence d'Elizabeth. Je demande à quelques étudiants totalement bourrés et deux d'entre eux me répondent qu'elle est sûrement enfermée dans les toilettes à l'étage.

Je souffle alors un bon coup avant d'entrer dans la maison. Je me sens submergé de verres et de filles qui se jettent sur moi. La musique est extrêmement forte et un sentiment d'inconfort parcourt tout mon corps. Mais je suis déjà là, je ne peux pas faire demi-tour. Je fonce alors à l'étage, n'ayant aucune idée d'où pouvaient se trouver les toilettes.