9- Le pardon ?

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25 octobre – PDV Oliver

On s'était à nouveau regroupés pour finir ce travail. C'est la dernière séance, j'espère que tout va bien se passer. On n'a pas reparlé de ce qui s'était passé dimanche avec James. Je ne sais pas si ses excuses étaient sincères, mais je m'en fiche complètement. Je n'en ai strictement rien à faire de ce genre d'embrouille presque futile

- Elle était vraiment jolie. Je l'ai invitée chez moi hier soir, c'était absolument génial, me raconte James en sortant ses affaires.

- C'est laquelle déjà ?, lui répondis-je honnêtement.

Les filles, sa passion, pas un jour sans qu'il ne parle pas de ses conquêtes. Je joue avec mon stylo en attendant Elizabeth tout en faisant mine d'écouter James. Non, mais sérieusement, comment fait-il pour avoir autant de numéros de filles dans son répertoire ? Cela devient effrayant...

- Excusez-moi du retard, je suis passé au café avant de venir.

Je me tourne alors vers le son de sa voix. Elle avait un joli haut qui mettait son teint en valeur... Hein quoi, n'importe quoi, pourquoi je pense des trucs pareils sérieux...

Elle pose alors les trois boissons sur la table avant de s'asseoir à ma gauche en allumant son ordinateur.

- J'espère pouvoir rattraper la soirée de dimanche, je suis vraiment désolée

- Merci pour les cafés, c'est moi qui m'excuse, s'exclame James. J'ai vraiment agi comme un idiot dimanche. Mais comprends-moi, il me faut du temps pour laisser les choses dans le passé. Il lui tend sa main en signe de réconciliation. Faisons la paix.

- Je comprends parfaitement, dit-elle après lui avoir serré la main. Je regrette énormément, j'aimerais juste qu'on ait des rapports plus cordiaux.

J'étais entre les deux. Je n'ai pas pu placer un mot mis à part un merci. Je suis assez content, ils ne vont pas s'attaquer aujourd'hui, voilà une bataille de gagnée.

Après une dizaine de minutes de discussion, on se met à travailler et on réussit à boucler ce travail avant le début des cours. 

~

18h30

Enfin finis les cours. Je n'en pouvais plus. Comment je déteste les cours d'archéologie, c'est si long et ennuyant.

Je fais le chemin en bus avec James, qui lui aussi en avait marre du cours et surtout du prof ; il n'arrête pas de se plaindre. Il n'arrête surtout pas de me demander de prendre ma voiture pour aller à la fac. Selon lui, "le bus, c'est trop chiant et en plus de ça, on se retrouve collé à des lycéens avec une odeur moyennement acceptable". C'est hors de question, y'a jamais de place pour se garer et l'essence est chère. Il n'a même pas envie de contribuer pour payer l'essence, c'est mort, jamais ma voiture va rouler sur le sol de la fac. J'ai dû débattre avec lui pendant une bonne dizaine de minutes, mais heureusement, mon arrêt était proche. J'ai pu m'éclipser avant qu'il me demande à genoux

~

En arrivant chez moi, je reçois une dizaine de messages de ma sœur : "Désolée", "J'arrive dans 5 min", "À l'improviste", "Ce n'est pas grave, c'est la famille, tu vas quand même m'ouvrir", "J'ai ramené à manger, j'ai faim", "T'as intérêt à m'ouvrir". Je ne prends même pas la peine de faire un pavé, je réponds juste avec un émoji qui rit avant de mettre la table pour l'accueillir. Une fois la table mise, j'entends ma sœur s'acharner sur la sonnerie jusqu'à ce que je lui ouvre.

- Enfin, t'en a pris du temps pour m'ouvrir.

- Je t'ai ouvert, estime-toi heureuse, lui répondis-je avant de lui faire la bise.

- Comment ça va ? Tu ne sais pas à quel point j'ai trop la dalle, mais j'ai ramené des pizzas, pas mal non ?

- C'est génial, laisse-moi poser ça sur la table.

- Parfait, j'espère que t'as plein de trucs à me raconter, parce que moi, oui.

Elle tombe à pic. Je vais pouvoir lui parler d'Elizabeth, j'ai besoin de son point de vue.

On s'installe et oncommence à manger. Le choix des pizzas n'est pas si mal : chèvre-miel etbolognaise, simple et efficace. En mangeant, je me mets alors à lui racontertoute ma péripétie du début jusqu'à la fin. De la rencontre colérique à un essai de paix. Il m'a fallu plus d'une heure pour pouvoir m'exprimer et essayer d'exprimer ce que je ressentais par rapport à toute cette situation. Ce fut assez compliqué pour moi d'exprimer toutes mes émotions. Je n'ai pas vraiment l'habitude de le faire. Et j'ai bien l'impression de m'être libéré d'un certain poids. Je lui ai même raconté le fait que ses yeux m'hypnotisaient même. Évidemment, elle s'est tapé une grosse barre. Génial.

- Nèm, elle est revenue et elle a tout chamboulé... lui dis-je en passant ma main dans mes cheveux. Je ne m'attendais tellement pas à la revoir, je me suis prise une claque, je te jure...

- T'en pinces pour elle ? me demande ma sœur en nous servant de l'eau.

- Merci. Non, non, ça va pas ou quoi ? Jamais, c'était ma meilleure amie.

- T'es sûr de toi ? Après tout ce que tu m'as...

- Non, je te dis, je ne pourrais pas, balançais-je en lui coupant la parole.

- En tout cas, peu importe, fais attention. Elle est déjà en couple d'après ce que m'avait raconté Anna.

- En couple ?! Ah ouais, ok, non, ça ne compte pas arriver.

En couple ? Sérieux. Pourquoi je ressens cette chose bizarre en moi ? Je m'en fous qu'elle soit en couple sérieux, ce n'est plus rien pour moi, juste une simple amie... La phrase « elle est en couple » ne fait que repasser en boucle dans ma tête. Un fardeau...

Ma sœur me raconta alors toutes ses histoires, et franchement, en même pas dix minutes, j'avais oublié ses beaux yeux.

On resta ensemble à papoter pendant au moins toute la soirée. Elle repartit alors vers 22h, ce qui me laissa le temps d'aller me laver et de jouer un peu de la guitare avant d'aller dormir. J'envoie quelques messages à James et à ma sœur, puis je cède à la fatigue vers minuit et demi.

Fated MatesWo Geschichten leben. Entdecke jetzt