4- La salle de musique

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12 octobre

Encore une nouvelle journée qui débute. Comme à mon habitude, je me dirige vers la salle de bain pour me préparer. Je choisis un simple pantalon noir avec un t-shirt blanc et un pull-over bleu nuit. Je passe un coup d'eau dans mes cheveux et je repasse sur certaines mèches pour reformer mes boucles. Je sors de la salle de bain et je file me préparer une tisane. De quoi bien commencer ma journée.

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J'arrive pile à l'heure, comme à mon habitude, et je me dirige vers mon premier cours : Histoire de l'Antiquité. J'apprécie beaucoup cette matière, je pourrais y consacrer des heures sans prendre de pause.

Arrivé dans ma salle de classe, je m'assois vers le milieu et j'attends que la salle se remplisse.  Je termine à 14h, c'est parfait, je vais pouvoir visiter la salle de musique. J'ai même apporté mes partitions rien que pour ça. Plus j'y pense, plus j'ai envie de les sortir pour me mettre à les travailler, mais je dois me concentrer sur les cours.

J'ouvre alors mon ordinateur et je commence à prendre des notes en attendant patiemment la fin de cette journée de cours.

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Enfin, cinq heures de cours terminées. La journée de cours la plus rapide.

Je range mes affaires et me dirige vers cette fameuse salle de musique. James devrait me rejoindre, il n'était pas venu au cours ce matin, et nous n'avons pas eu cours ensemble. C'est l'occasion de se poser et de discuter un peu.

J'ouvre la porte de la salle et je m'aperçois qu'elle est vide. Aucun élève n'est dedans. Tant mieux pour moi. Je pose mes affaires sur un tabouret et j'en profite pour faire le tour de la salle. Guitares électriques, classiques, acoustiques, un piano, des flûtes, une batterie, etc... cette salle est vraiment bien équipée avec de nombreux instruments différents. Je sens que je vais passer énormément de temps dans cette pièce.

Je récupère mes partitions dans mon sac, attrape une guitare classique, et je me mets à composer tout en jouant.

Je passe une bonne demi-heure à vérifier chaque note lorsque la porte s'ouvre brusquement :

-      Coucou l'artiste ! me salue mon ami en balançant son sac au sol.

-      Bonjour James, quelle énergie tu dégages là... dis-je en continuant de gribouiller des notes. D'ailleurs, sans vouloir te fliquer, où étais-tu ce matin ?

James prend la première chaise qu'il voit et la fait glisser près de moi pour s'avachir dessus.

-      J'avoue, j'avais la flemme, donc sans faire exprès, j'ai éteint mon réveil. J'aurais pu venir à la deuxième heure, mais mon réveil s'est éteint comme par magie, en conséquence, je suis venu qu'à 10h.

Je le regarde en ricanant.

-      Ça ne m'étonne même pas, mais bon, par pitié, la prochaine fois, viens. Trop de gens me regardent sans aucune raison, je ne comprends pas pourquoi, dis-je en me grattant la tête.

-      Parce que t'es beau gosse, voilà tout, me lance-t-il en toute sincérité tout en scrollant sur son téléphone.

-      Par pitié, James, répondis-je gêné.

-      Bah quoi, si j'avais été gay, je me serais jeté à ton cou, Oli, dit-il en haussant les épaules, mais ce n'est pas le cas, donc je reste ton meilleur ami...

Je pose mon crayon à côté de mes partitions et je soupire avant de répondre calmement :

-      Répète encore une fois que tu veux me faire, je te fais manger la guitare, quitte à la repayer enflure.

-      Bah quoi, mon chou, une bromance, ça ne t'intéresse pas ? me propose-t-il pour rigoler en clignant plusieurs fois des cils.

-      Eh, James, je te jure sur ma vie, je ne rigole pas, je vais te prendre en prise de catch si tu continues, balançais-je en lui montrant un doigt.

-      Roh, t'es nul, tête de con.

On continue de se chamailler pendant une bonne heure tout en discutant. Bien sûr, je lui ai raconté les événements du lundi soir. J'avais douté à un moment en pensant que c'était de ma faute, mais il m'a bien fait comprendre que mes parents sont totalement bornés.

Le temps a coulé rapidement au fil de la discussion. J'invite alors James à manger à la maison ce soir. Je pense que je vais faire la cuisine, mais la question est, qu'allons-nous manger ? Je pense qu'on aura tout le temps de réfléchir sur la route.

J'adore vraiment James. On se connaît certes depuis le collège, mais c'est l'un de mes amis les plus fidèles. Malgré le fait qu'il ait déménagé, on est toujours restés en contact, et je pense que cela nous a plus consolidés qu'autre chose. Je le considère comme un frère. Je suis réellement content d'être dans la même fac que lui. Je sens que je vais m'amuser sur le long terme. J'avais des amis dans mon autre fac, mais c'est plus des camarades qu'autre chose. Une fois que tu ne les vois pas pendant plus de deux mois, tu n'existes plus pour eux.

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19h.

On a dû faire un détour au supermarché avant de rentrer. Il voulait absolument prendre des desserts pour ce soir, comme si ça allait être un super repas, alors qu'on va se taper des pâtes au beurre, mais bon, il paye, donc ça me va. Et comme si le détour ne suffisait pas, il a pris 20 bonnes minutes pour choisir les pâtisseries. Tout ça pour acheter un fraisier de huit parts. Il se moque vraiment de ma gueule, ce mioche.

-      Dis-moi, James, pourquoi ne m'as-tu pas dit qu'Elizabeth était dans la même fac que nous et qu'elle suit quasiment les mêmes cours que moi ? lui demandai-je en servant les pâtes dans deux assiettes.

-      J'ai oublié, me répond-il en remplissant nos verres d'eau.

-      Non, sérieusement, je sais que tu n'as pas oublié.

-      Je pensais que tu l'avais oubliée, donc que tu n'allais pas la reconnaître, dit-il en prenant sa fourchette pour manger. Bon app.

-      Merci, bon app, répondis-je avec courtoisie. Ouais, ok, mais tu sais très bien qu'on ne peut pas oublier une personne si facilement.

-      C'est vrai ça, je me rappelle quand tu m'avais appelé en pleurant. Haha, qu'est-ce que c'était drôle.

-      Purée, enfoiré, je pensais que tu avais oublié.

-      Jamais, Oliver, jamais de ma vie, j'oublierais ce moment qui fut si drôle.

Je soupire en voyant sa tête de con se moquer de mon moi du lycée, ayant perdu la personne qui comptait le plus pour moi.

-      Honnêtement, James, je pensais qu'elle allait m'oublier. Mais quand j'ai dit mon prénom pour l'appel, ses yeux m'ont transpercé l'âme, je te jure, j'y repense sans arrêt...

-      Pas bon ça... balance-t-il en finissant son assiette. Cette histoire ne doit pas te hanter, oublie son regard. Elle t'a lâché du jour au lendemain, ce n'est vraiment pas sympa.

-      Oui, et si elle avait changé ? Et si...

-      Non, ne te lance pas dans ce débat. On était un bon trio, tu étais son meilleur ami, elle nous a lâchement laissés, et elle a presque coupé les ponts avec toi. Je ne comprends pas comment tu peux espérer qu'elle revienne après des années. Dit-il sèchement

Je ne réponds pas à sa remarque, je me contente juste de débarrasser pour passer au dessert. Au fond, il n'a pas tort, et je sais qu'il ne le dit pas pour me blesser, mais par pure prévention. Si jamais on redevient amis, je ne suis pas à l'abri qu'elle me lâche une seconde fois.

Je soupire et je passe à un sujet totalement différent.

On continue de discuter pendant deux bonnes heures avant qu'il rentre chez lui. Évidemment, il me laisse les parts de gâteau. Tant mieux, car il était vachement bon.

Je nettoie un peu l'appartement avant de prendre mes partitions pour me mettre à composer.

Fated MatesWhere stories live. Discover now