Mauvais Ordre

IX

- Ma puce !? Cria mon père depuis le salon.

Je sortais de ma chambre avant de passer ma tête par-dessus le garde-corps de l'étage. Je pu apercevoir mon père qui déposait des bougies sur la table basse.

- Oui ? Répondis-je.

Il leva la tête vers moi.

- Mathilde t'attend dehors. Je lui ai demandé de t'accompagner chercher une bricole. M'informa-t-il.

Je descendais les escaliers en fronçant les sourcils. Une fois devant la porte, j'enfilais mes chaussures.

- Bon bah, à tout à l'heure papa ! Dis-je en sortant.

Ma cousine attendait, adossé contre le mur le la maison. Elle se redressa quand elle me vit.

- On va où, au juste ? Mon père ne m'a rien dit. Dis-je en espérant avoir quelques informations.

- Tu verras ! Répondit-elle, simplement.

Elle commença à avancer et je fis de même. Le village était calme malgré les enfants qui jouaient dehors. Ils riaient en courant après une boule de poil qui semblait tout aussi bien s'amuser qu'eux. Nous passâmes devant une magnifique fontaine avant de s'enfoncer un peu plus dans une grande rue.

- Tu sais... Commença Mathilde après quelques minutes de marche. Je suis vraiment désolée de t'avoir menti. Je n'étais pas d'accord, je trouvais ça injuste pour toi. Mais je n'ai pas eu le choix... Et puis ta mère m'avait...

- T'en fais pas. La coupai-je, un léger sourire sur les lèvres. Tu n'y es pour rien. Je ne t'en veux pas, j'étais simplement un peu...chamboulée, c'est tout.

- Vraiment ? Demanda-t-elle en regardant le sol.

- Je te le promets. Insistai-je.

Son sourire habituel revint illuminer sont visage avant d'enrouler son bras autour du mien. Nous marchâmes encore quelques minutes avant d'arriver devant une maison semblable à toute les autres. Une allée bordée de coquelicots nous menait jusqu'à la porte, elle-même décorer par des gravures de ces même fleurs. C'était magnifique ! Ma cousine appuya sur un petit bouton qui fit retentir une douce mélodie dans la maison. La porte s'ouvrit sur une femme de l'âge de mes parents, avec des cheveux bruns coupés au carré. Les traits de son visage me paraissaient familiers.

- Les filles ! Je vous attendais ! S'écria-t-elle en s'effaçant pour nous laisser entrer.

Le coquelicot semblait être sa fleur de prédilection, il y en avait partout. Dans des vases, sur les murs. Même le dôme en verre en était gravé. Je suivi Mathilde jusqu'au salon. Un petit gadget plat et rectangulaire était posé sur la table basse. La femme le prit et me le tendit.

- Ce petit appareil va te permettre de communiquer avec tes proches à distance. Tu pourras envoyer des messages, des photos et des vidéos. Tu pourras aussi les appeler. Il se déverrouillera au contact de tes mains. Seule toi peux y accéder. M'informa-t-elle.

J'attrapais l'objet qui s'alluma directement au contact de ma peau. J'écarquillai les yeux, impressionnée.

- Merci ! Dis-je, simplement.

- MAMAAAAANN !!! Cria une voix masculine depuis l'escalier.

Je me retournais pour regarder le nouvel arrivant. Mathilde sauta dans les bras du garçon que je reconnu directement. Il passa son bras autour des épaules de ma cousine avant de lui déposer un bisou sur la tempe.

- Maddy ? M'appela-t-elle. Je te présente...

- Soane. La coupai-je. Oui je sais. On s'est croisé hier parce que... je trainais... dans la forêt.