Passé 2

290 24 7
                                    




7 ans plus tôt


Lior Rosenbach


— Lior, calme-toi.

Je ne peux pas. Je ne peux pas me calmer. Je vais exploser d'une minute à l'autre.

— Tu m'écoutes ?

Je n'écoute pas non plus. Je ne veux rien entendre, les mots me font mal et l'air que je tente d'inspirer est irrespirable. Tout me brusque. Je serre les poings et les frotte sur mes cuisses, rageusement.

— Arrête, putain.

Neil me serre contre lui, par derrière. Son torse se colle dans mon dos et ses bras se posent sur les miens. Il fait glisser ses mains jusqu'à mes poings et me force à les détendre, ses doigts se faufilent entre les miens. Il ramène nos deux mains liées contre mon torse, embrassant mon cou de multiples baisers.

— Calme-toi, répète-t-il.

— Pourquoi n'a-t-elle pas voulu que je vienne ? grogné-je.

— C'est ta sœur. Elle veut juste te protéger.

— Je veux être là-bas avec eux !

Je me détache de son étreinte, parce que je suis trop une boule de nerfs pour accepter un câlin maintenant. Neil me regarde m'éloigner de lui, il ne sait pas comment me gérer. Mauvaise nouvelle, moi non plus. Je sens que je suis vraiment à deux doigts de débarquer dans le tribunal pour interrompre le procès. Enfin, à deux doigts, parce qu'au fond, je n'ai pas les couilles et ça fait une heure que j'attends devant le bâtiment.

Grace m'a interdit de venir au procès, Lili et Ethan également. Trop jeunes et présence des Hamilton oblige. Seul Ian est là-bas. En même temps, il s'agit de punir le connard qui l'a foutu en fauteuil roulant.

Je me suis éclipsé en douce de ma chambre. Neil m'a accompagné. Pour me soutenir, officiellement, même si je crois que Grace lui a plutôt conseillé de me garder à l'œil. Ce qu'il fait à merveilles, puisqu'il vient se poster devant moi à l'instant.

— On devrait rentrer chez toi.

— Pas avant de savoir la sentence.

— Qu'est-ce que ça changera d'être ici ou chez toi ?

— Ta gueule.

— Toi, ferme-la ! s'énerve-t-il. Je n'ai rien à voir avec toutes vos conneries. Ne passe pas tes nerfs sur moi.

J'inspire pour tenter de me calmer. Ça ne marche pas. Rien ne marche. J'ai la tête en vrac et l'estomac en état de troisième guerre mondiale.

— On peut se faire un rail ?

— Pas maintenant, rétorque-t-il d'un ton clairement pas négociable.

— Pourquoi pas maintenant ?

— Parce qu'on est devant un putain de tribunal et que les Hamilton vont en sortir d'un moment à l'autre.

— Je croyais que tu n'en avais rien à foutre de nos conneries ? lâché-je. Ça ne devrait pas te préoccuper.

— Tu as bien raison. Il y a même toi tout entier qui ne devrais pas me préoccuper, mais manque de bol, ça me préoccupe. Alors ne fais pas chier, Rosenbach. On n'en prendra pas maintenant.

Je range les mains dans mes poches pour éviter de frapper l'arbre à côté de moi. On s'est cachés dans un parc en face du tribunal. Dans un putain de parc alors que ma famille a besoin de soutien face à ses enfoirés. Je m'assois à même le sol, mes genoux remontent instinctivement contre mon corps, comme pour me protéger de l'inévitable.

LOVERS - Personne d'autre que toi (Tome 3)Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt