Prologue

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(Ce tome se déroule cinq après la fin de Lovers)


Daël Hamilton


— Papa... Pa.Pa.

— Ferme-la un peu, soupiré-je. Je crois qu'on a compris l'idée.

— Mais il est papa ! s'exclame Stan en levant les bras en l'air pour marquer encore davantage son exaspération.

— Et toi, un adorable tonton, se fout de sa gueule Fallone.

— Tonton, murmure-t-il, abasourdi.

Cette fois, mon cousin s'arrête au milieu du trottoir. Je me retourne vers lui, hésitant entre rire et lui mettre une claque. Stan répète encore une fois « tonton », comme pour s'habituer au mot, alors que ça fait déjà trois jours qu'il s'étrangle avec celui de « papa ».

— Tonton, je suis tonton, souffle-t-il.

— Et clairement pas un cadeau du ciel, ajouté-je. Le pauvre gosse.

— Le pauvre gosse ? répète Stan d'un air alarmé. Mon pauvre frère ! rectifie-t-il. Aiden est père ! Sa vie est foutue, finie, anéantie.

Fallone lève les yeux au ciel, blasée par son dramatisme, même si je suis un peu d'accord avec Stan. Personnellement, j'ai assez de la banque et de mon copain pour avoir un bébé dans les pattes. Je ne voudrais clairement pas être à la place d'Aiden. Enfin, il a l'air heureux, c'est déjà ça.

— On peut continuer d'avancer ? enchaîne Fallone, impatience d'aller se réfugier à l'intérieur de mon appartement pour quitter le vent glacial de l'hiver londonien.

— C'est clair, il fait trop froid pour rester là, approuvé-je.

— Remercie-moi plutôt de congeler tes spermatozoïdes avant qu'il ne t'arrive la même merde qu'Aiden, rétorque Stan en reprenant sa marche pour nous rejoindre.

— Ce que tu dis n'a jamais aucun sens, souligne Fallone. Et est-il encore utile de préciser que Daël est gay ?

— Un bébé n'a aucun sens, insiste mon cousin. Ça inonde l'espèce humaine de niaiseries monumentales. Les gens sont déjà assez cons comme ça, sérieux.

Je souris, je ne peux pas m'en empêcher. Stan me fait rire à détester inlassablement ce qui l'entoure, en particulier l'humanité tout entière.

— Dépêchez-vous, grogne Fallone. On va louper le début du match.

Ma cousine a raison, alors on accélère le pas pour rejoindre mon immeuble en plein cœur de Kensington. On s'engouffre rapidement à l'intérieur du bâtiment pour se réchauffer, puis on rejoint le quatrième étage.

— Lior est là ? demande Fallone.

— C'est fort probable, dis-je avant d'entrer dans la pièce.

Lior a emménagé officiellement à l'appartement il y a deux ans, à peu près. Il nous a fallu du temps pour convaincre Grace de laisser son frère partir dans un quartier Hamilton. Enfin, un ancien quartier Hamilton. Disons qu'on ne le qualifie plus comme ça désormais, même si je vois très rarement des Rosenbach traîner par chez nous. Hormis Lior évidemment, et Lili aussi parfois. Elle s'entend bien avec Fallone. Enfin, elles se serrent les coudes et supportent ensemble l'emprisonnement de Noah. Il faut croire que le malheur rapproche bien plus les gens qu'on ne le pense.

— Je vais me changer, informé-je mes cousins. Je vous laisse mettre le match.

Stan s'affale dans le canapé et je me dirige vers ma chambre. J'entre dans la pièce. Lior est allongé sur le lit, son portable dans les mains. Il semble complètement sonné.

LOVERS - Personne d'autre que toi (Tome 3)Where stories live. Discover now