PROLOGUE

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Hey ! J'espère que vous allez bien !

Maintenant que le prologue est publié, je peux vous prévenir du fait qu'il y aura quelques mots Allemand dans les chapitres. Mais pas de panique ! Les mots seront en italique et seront expliqués en fin de chapitre 😉

Sur ce, bonne lecture ! 🫶🏻

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Gabin

Deux ans plus tôt

L'orage gronde sur Berlin, déchirant le ciel d'éclairs violacés, dans un bruit sourd. Je me revois sept ans plus tôt, assis à mon bureau, un stylo à la main, couchant le premier paragraphe de Durch Den Sturm. Une musique qui faisait autant référence à ce temps qui fait rage dehors qu'à l'amour que j'éprouvais pour ce garçon. Mais ce soir, malgré la nostalgie qui m'envahit, je ne parviens pas à apprécier cette tempête. Parce qu'il y a encore quelques minutes, il ventait juste. Il n'y avait aucun signe qui montrait son approche. Mais depuis que je suis sorti de l'hôpital, le temps est contre moi. Comme s'il voulait que je comprenne que m'éloigner n'est pas la solution.

La tête posée contre la vitre de la voiture de mon chauffeur, je jette un coup d'œil à l'écran de mon téléphone. Il est deux heures trente six. Ou peut-être trente-huit. La fatigue m'empêche de nettement distinguer le chiffre qui suit le trois. Mais je me contente de cette incertitude. Dans un soupir las, j'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles afin de camoufler le bruit de la pluie qui s'abat sur le véhicule. J'appuie aléatoirement sur une playlist. Les premiers accords d'une guitare électrique et d'une batterie retentissent. Je reconnais rapidement Schrei, l'une de nos musiques. Et malgré le rythme entraînant, je ne parviens pas à me concentrer sur les paroles.

Parce que cette musique ne cesse de me rappeler à chaque phrase que dans quelques heures, nous ne serons plus à Berlin mais de retour à Leipzig et sans le troisième membre de notre groupe. Cependant, je ne cesse de me répéter qu'il n'est peut-être pas trop tard, que je peux encore arranger les choses. Un corps se vautre à mes côtés. Je n'ai même pas besoin de me retourner. Je sais déjà qu'il s'agit de mon frère Tom. Il ne m'a pas adressé un seul mot depuis que nous sommes sortis de l'hôpital. Il est encore secoué par ce qu'il s'est passé en début de soirée. Et je le comprends, les mots me manquent à moi aussi. Notre chauffeur s'installe derrière le volant et lorsqu'il fait vrombir le moteur, je réalise vraiment que nous ne serons bientôt plus à Berlin.

Mais quelque part, je m'autorise à m'en réjouir. Tom et moi avons besoin de nous éloigner de cette célébrité parfois étouffante qu'on supporte depuis deux mille cinq. Depuis que notre carrière a subitement décollé. On a besoin de souffler, de prendre du temps pour nous, loin des caméras. J'ai conscience que dès que nous quitterons Berlin, ce sera la fin d'une époque, d'une ère, d'un groupe qui a réussi à marquer les mémoires et à conquérir le cœur de milliers d'adolescents dans les années deux mille. Mais on a plus que besoin de cette pause et de repartir à zéro.

– Vous êtes sûr de vous les jumeaux ?

Notre chauffeur nous lance un coup d'œil à travers le rétroviseur intérieur et le premier réflexe que j'ai, c'est de chercher les yeux bleus de mon frère. Bien que la pression médiatique que nous subissons depuis que nous sommes gamins a été décidée d'un accord commun, quitter Berlin reste de ma volonté. Il ne donnera donc aucune réponse mais je sais qu'il n'en pense pas moins.

Ja ! On est sûr !

Je secoue la tête et notre garde du corps démarre. Schrei s'arrête au moment où nous sortons enfin du parking de l'hôpital et une autre reprend tout de suite derrière. Spring Nicht. Lorsque j'ai commencé à écrire les premières paroles, jamais je ne me serais douté qu'elle parlerait autant à nos fans. Car si j'ai décidé de l'écrire, c'est avant tout parce qu'elle nous faisait écho à nous. À notre groupe, à ce que nous avions vécus lorsque nous étions gamins. Cette musique a connu un succès que nous n'avions pas vraiment envisagé et bien qu'elle ait fonctionné, je n'ai pas réussi à m'en réjouir.

Parce que Spring Nicht, ce n'est pas Schrei. Ce n'est pas une musique que l'on hurle à s'en déchirer les cordes vocales. Ce n'est pas une musique que l'on met lors d'une fête. Spring Nicht, c'est un appel à l'aide. C'est tout ce qui résonne en moi depuis des mois, depuis des années. Comme une envie de déployer ses ailes, de sauter, et de quitter toute la noirceur de ce monde. Spring Nicht résonne dans mes oreilles et mon cœur se met à battre un peu plus vite. On passe devant notre hôtel. L'étage que l'on occupait est sombre. Je me permets de jeter un dernier regard à ce bâtiment. Il est définitivement trop tard.

Et la dernière phrase qui résonne dans mes oreilles lorsque l'hôtel m'échappe, c'est:

Bitte, Spring Nicht.

***

Voici le lexique:

Durch Den Sturm : à travers la tempête
Schrei: cri
Ja: oui
Spring Nicht: ne saute pas
Bitte, Spring Nicht: s'il te plaît, ne saute pas

Et voilà ! Nous débarquons officiellement en Allemagne avec le groupe Schrei Mania mais pour l'heure, seuls les jumeaux sont là. Gabin nous explique un peu son ressenti, sa manière de voir sa carrière, ses musiques. Ça n'a pas toujours été tout rose pour lui mais les questions et les réponses viendront au fur et à mesure....

J'espère que ce prologue vous aura plu et on se retrouve la semaine prochaine pour le chapitre 1 !

Merci de me lire et de donner une chance à ce roman dans lequel j'ai mis toute mon âme et mon amour pour la musique 🫶🏻

Schrei - Tome 1 (BxB)Where stories live. Discover now