Le petit fleuriste.

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Prompt : Les garçons perdus

***

Izuku tenait un petit magasin de fleurs, il avait suffisamment de clients pour que sa boutique fonctionne et ça lui convenait parfaitement. Il avait fini par faire une croix sur le métier de super-héros. Quand on n'avait aucun pouvoir, on n'avait pas trop le choix d'abandonner, malgré tous les efforts qu'on pouvait faire. Izuku se sentait nostalgique, il le serait toujours, quelque part en lui, il y aurait cette part de regret. Mais on ne pouvait pas toujours réaliser ses rêves, et Izuku aimait bien son petit magasin, il s'était habitué à cette vie.

Ce matin-là la boutique était plutôt calme et Izuku en profitait pour prendre soin des plantes, jusqu'à ce que la clochette de la porte résonne et qu'il se tourne vers son client – qui était une cliente.

— Bonjour, dit-il.

La jeune femme brune lui sourit :

— Bonjour.

Izuku était du genre timide avec les gens, ses années collège l'ayant rendu méfiant et il avait eu très peu d'amis, voire pas du tout. Pourtant quand il était dans sa boutique, il savait se montrer tout de suite professionnel :

— Vous désirez un conseil ?

— Oh non c'est bon, je vais juste regarder.

Izuku acquiesça et la laissa donc déambuler dans le magasin. Il recommença à s'occuper des fleurs, allant presque jusqu'à oublier la présence de la jeune femme qui se faisait discrète. Izuku se retourna de nouveau vers la porte quand la clochette retentit une deuxième fois. Il commença à ouvrir la bouche pour dire bonjour, mais se figea, se retrouva paralysé au milieu de son magasin, incapable de prononcer le moindre mot. L'homme qui venait de faire son apparition ne parut même pas s'en rendre compte, ses yeux trouvèrent ceux de la jeune femme et il questionna :

— Tu as trouvé quelque chose ?

La voix de l'homme provoqua des frissons à Izuku. Sans savoir si c'était agréable ou désagréable.

— Non, chéri, je regarde.

Izuku eut un hoquet en entendant le mot « chéri » et l'homme dont les cheveux blonds paraissaient coiffés comme après une explosion posa enfin son regard sur lui.

Impossible d'oublier ces yeux rouges. Ce froncement de sourcil suspicieux. Izuku le vit, le moment où l'homme réalisa qui il était.

— Deku ! lâcha-t-il.

Izuku par habitude sentit ses jambes flageoler un peu. Cela faisait des années qu'il n'avait plus entendu ce surnom, sans savoir si ça lui avait manqué ou pas. Il était souvent accompagné de brimades, surtout de la part de cet homme qui se tenait face à lui. Son corps n'oubliait pas la trouille qu'il avait pu parfois ressentir, mais son cœur se rappelait également de l'admiration qu'il avait toujours éprouvée pour lui.

L'homme le regarde de bas en haut et fit le tour de la boutique avec son regard acéré et eut un sourire mauvais :

— Alors comme ça t'es devenu un banal fleuriste ! En même temps, qu'est-ce que tu aurais pu faire d'autre à part d'être un naze sans Alter ?

Il n'avait pas changé, pensa Izuku. Mais ses mots le sortirent de sa paralysie.

— Merci Kacchan, bonjour à toi aussi, et toi comment te portes-tu ? réussit-il à dire.

Trente baisers BakuDekuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant