Trente baisers BakuDeku

Un jeu de merde.

Prompt : C'est ton tour !

***

Comment, mais comment avaient-ils réussi à convaincre Bakugo de participer à ce jeu stupide ? Un jeu débile qui servait pour les soirées alcoolisées et pour en apprendre plus sur les autres. Bakugo ne buvait pas d'alcool, les autres n'avaient pas l'âge convenu, alors ils jouaient avec des jus de fruits. Le but c'était plus le moment fun et de permettre de se découvrir un peu.

Les règles étaient simples. Il fallait dire quelque chose qu'on n'avait jamais fait, comme par exemple « je n'ai jamais eu de petite amie », et ceux qui en avaient eu devaient boire.

Bakugo maugréait, mais il était là quand même. Sûrement à cause du harcèlement de Mina et ses deux acolytes Kirishima et Kaminari. Pas du tout parce qu'un sale nerd aux yeux vert émeraude se tenait assis là autour du groupe et participait à cette connerie de jeu.

— Je n'ai jamais chanté sous la douche, s'exclama Momo.

Iida, Mineta, Ochaco, et beaucoup d'autres burent. Même Izuku, ce qui n'étonnait guère Bakugo. Bien sûr que ce nerd chantait sous la douche, pour ce qu'en savait le blond, il devait même chuchoter à propos des super héros et réviser ses cours.

— Je n'ai jamais fait semblant d'être malade pour rater l'école, proposa Iida.

Les questions étaient chiantes.

Bakugo avait sommeil.

Quand est-ce que ce truc se terminait ?

Lorsque ce fut autour d'Izuku, ce dernier plongea ses yeux verts dans les pupilles rouges de Bakugo.

— Je n'ai jamais intimidé personne, lâcha l'adolescent.

Son ton n'était pas ironique ni méchant, mais Bakugo était clairement visé. Peut-être qu'Izuku voulait juste le faire participer. Il n'était pas du genre revanchard. Le blond en était sûr, le petit nerd n'avait pas fait ça méchamment.

— Je bois deux verres pour la peine, ronchonna-t-il.

Et il ne fut pas le seul à boire. Après tout, tout le monde pouvait faire des erreurs.

Le jeu continua, jusqu'à ce que tout le monde se tourne vers Bakugo :

— C'est ton tour, lui dit Izuku.

Et merde.

Bakugo n'avait pas réfléchi à ce qu'il devrait dire. Il allait devoir se creuser la cervelle et ça le saoulait. Il aurait pu lancer un truc chiant et facile. Je n'ai jamais bu d'alcool, je n'ai jamais été un vilain, je n'ai jamais rien volé...

Mais le jus de fruits lui était peut-être monté à la tête, parce qu'allez savoir pourquoi, ce qu'il sortit de sa bouche fut :

— Je n'ai jamais avoué mes sentiments.

Il y eut un long silence, personne ne s'attendait à une telle confession et surtout pas de la part de Bakugo. Izuku but son verre si vite qu'il s'étouffa et toussa, rompant le silence. Kirishima demanda :

— Mais tu as des sentiments ?

— Je t'emmerde, râla Bakugo.

— C'est qui ? insista Kirishima.

— Ta sœur, ronchonna Bakugo. Bon. Tu bois ou tu bois pas ? tenta le blond pour détourner le sujet.

Kirishima but. Mina aussi. Quel étonnement, vraiment, songea Bakugo. De toute façon la seule chose qui l'intéressait, c'était le nerd qui avait bu. Deku avait donc des sentiments pour quelqu'un lui aussi. Mais qui ?

Bakugo fit le tour des gens présents.

La cible la plus logique était tête d'œuf.

Le blond était encore plus énervé par cette soirée de merde. Il voulait se lever, mais Kaminari a qui c'était le tour, lança :

— Je n'ai jamais cru que Bakugo pouvait tomber amoureux.

Tout le monde but sauf Izuku – et ce fut tout de même très vexant.

— C'est bon, ronchonna-t-il, on peut passer à autre chose ?

Mais Mina ricanant lança :

— Je n'ai jamais pensé que Bakugo était en fait un grand romantique.

L'adolescent vira rouge :

— Je ne suis pas romantique !

Puis il se leva, pour mettre fin à ce jeu débile.

— Je vais me coucher.

Mais alors qu'il s'éloigna, Izuku prit la parole et murmura :

— Je n'ai jamais avoué mes sentiments à Kacchan.

Le silence se fit à nouveau et Bakugo s'arrêta d'un coup.

Ce jeu était absolument merdique, Bakugo n'en démordrait pas, mais il se tourna brutalement, s'approcha de ce crétin de Deku et s'accroupit en face de lui pour le regarder droit dans les yeux.

— Kacchan ?

— Vas-y, j'attends. Mais grouille-toi le cul, j'ai pas que ça à foutre.

— Il y a du monde là autour de nous et...

— Rien à foutre, j'attends !

Izuku déglutit, mais courageusement, en fixant son ami d'enfance, il lâcha :

— Je t'aime Kacchan.

Bakugo eut un sourire féroce :

— Tu l'as dit.

Puis il posa sa bouche sur la sienne, provoquant des « ouhou » de tous les côtés. Bakugo les ignora complètement. Le baiser fut court, mais Bakugo se pencha vers l'oreille d'Izuku et murmura pour que lui, et lui seul, puisse l'entendre :

— Je t'aime aussi le nerd.

Et comme ça, sur ces derniers mots, il se releva, se retourna et à grands pas pressés, quitta la pièce pour aller se coucher. Quand il se retrouva seul, il laissa son cœur battre trop vite et ses joues rougir comme ce n'était pas permis.

Puis il se laissa tomber sur son lit.

— Quel jeu de merde, marmonna-t-il pour lui-même.

Mais un jeu qui lui avait bien servi quand même.

Fin.

L'autatrice : même si je n'aime pas les jeux d'alcool, le principe de ce jeu m'amuse et je trouvais que ça pouvait être sympa.