La parenthèse.

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Prompt : Société fracturée

Note : ATTENTION ÉNORMES SPOILS DES DERNIERS SCANS

***

Bakugo était mort. Pas longtemps, mais son cœur s'était arrêté un temps. Quand il avait rouvert les yeux, bel et bien en vie, il s'était senti étrange. Il avait échappé au pire des sorts et après s'être senti vivant, la première pensée qu'il avait eue c'était « et Izuku ? ». Il s'était relevé et l'avait cherché des yeux jusqu'à ce qu'il le trouve. Izuku – son Izuku – était bien là et forcément dans un état pas terrible puisqu'il devait, encore une fois, se sentir coupable pour tous les dégâts commis par Shigaraki ou All for One. Mais quand leurs regards se croisèrent, quand Izuku réalisa que Bakugo était vivant, il sembla se calmer, reprendre un peu ses esprits.

Le moment était mal choisi pour se courir dans les bras l'un de l'autre, se soutenir, se rendre compte qu'effectivement Bakugo était bel et bien vivant. Ils avaient d'autres choses à faire, d'abord sauver All Might et puis ensuite le monde, se débarrasser d'All for One et peut-être par la même de Shigaraki.

Faire de cette société fracturée, une nouvelle société, plus juste que l'ancienne, une société où All for One ne pourrait plus venir tenter de tout détruire.

Trop de choses à faire, pas de temps pour le reste, même si autant Izuku que Bakugo, ils voulaient se serrer l'un contre l'autre, être surs et certains que tous les deux étaient bel et bien vivants.

Bon. On verrait ça après.

Bakugo se battit jusqu'à ne plus avoir de force, jusqu'à ne plus pouvoir tenir debout. Et ses derniers mots furent pour Izuku. Il s'écroula évanoui, en suppliant il ne savait quelle entité de faire en sorte qu'Izuku s'en sorte vivant, mais il s'en sortirait vivant, n'est-ce pas ?

Quand il rouvrit les yeux, il était entouré de gens qui s'occupaient de lui, pansaient ses blessures, vérifiaient son état et le conduisaient vers l'hôpital le plus proche. Il cligna plusieurs fois des yeux, ayant du mal à faire le point, ayant du mal à rester éveillé, il réussit à demander :

— Et Izuku ?

Mais sa voix ne fut qu'un filet, trop basse pour qu'on l'entende et il était trop épuisé pour parler plus fort. Il sombra à nouveau.

Il passa de l'état de sommeil à l'état de veille plusieurs fois, avant d'enfin se réveiller complètement. Vivant, soigné, affamé. Il n'y avait personne dans la chambre alors il appuya sur le bouton qui ferait venir quelqu'un. Il devait s'assurer qu'Izuku allait bien, qu'il était toujours vivant. Il ne connaissait pas la femme qui vint à son chevet, mais il demanda :

— Comment va Izuku ?

Cette dernière balaya sa question un instant pour vérifier qu'il allait bien, elle lui posa ce qui parut être une centaine de questions. L'aveugla avec une lampe pour vérifier ses pupilles, tapota son genou pour tester ses réflexes. Quand enfin, elle fut sûre que son état paraissait bon et stable, Bakugo redemanda :

— Comment va Izuku ?

— Il dort, répondit-elle.

— Je peux aller le voir ?

Elle refusa, Bakugo devait garder le lit pour l'instant, il avait quand même frôlé la mort – il l'avait même connu.

— Dormez, ordonna-t-elle, vous le verrez plus tard.

C'était mal connaître Bakugo.

Il attendit qu'elle soit sortie de sa chambre, compta jusqu'à soixante, deux fois, puis il se leva. Il attendit que le monde arrête de tourner à toute vitesse, et quand il se sentit plus sûr sur ses jambes, il prit avec lui sa perfusion, ouvrit la porte et regarda de chaque côté du couloir vide. Soulagé que personne ne soit passé le voir pour le moment. Peut-être parce qu'il faisait nuit. Il se dirigea dans le couloir au hasard, à la recherche de la chambre d'Izuku. Il fallait qu'il le voie, il fallait qu'il soit sûr. Sûr qu'Izuku s'en soit bel et bien sorti. Parce que ce serait beaucoup trop ironique qu'il ait survécu et pas Izuku, ironique et atroce.

Il finit par trouver la chambre d'Izuku, et la médecin (ou l'infirmière ?) n'avait pas menti, celui-ci dormait. Il n'y avait personne alors Bakugo entra dans la pièce et referma derrière lui. Il se précipita presque vers le lit et prit la main d'Izuku dans la sienne. Sa peau était chaude, c'était plutôt bon signe, non ?

— Izuku, souffla-t-il.

Il était rassuré. Il passa son autre main dans les cheveux d'Izuku. Il ne les avait pas imaginés si doux.

— Je suis là.

Il ne voulait pas le réveiller, il était seulement rassuré de le voir là, vivant.

— Ton Kacchan est là, murmura-t-il.

Comme s'il s'était agi d'un code entre eux, les yeux d'Izuku papillonnèrent. D'abord, il ne dut pas comprendre où il était, ce qu'il se passait, puis son regard croisa celui de Bakugo et aussitôt, il voulut se redresser.

— Doucement, lui intima Bakugo.

Mais Izuku réussit à se mettre en position assise puis tira sur le bras de Bakugo et c'est ainsi qu'ils se retrouvèrent tous les deux dans les bras l'un de l'autre. Bakugo sentit que son ami d'enfance pleurait.

— Tu es vivant, soufflait-il, tu es vraiment vivant.

Ils restèrent ainsi au moins cent ans, et quand doucement Bakugo se recula, ce ne fut que pour mieux regarder Izuku. Il posa ses mains sur ses joues pleines de larmes.

— Je suis bien là.

— Tu es bien là Kacchan, sourit doucement Izuku.

Ce fut comme un déclencheur. Bakugo appuya très délicatement sa bouche sur celle d'Izuku. Un baiser de quelques secondes. Pas grand-chose, mais suffisant pour les faire chavirer tous les deux.

Plus tard, ils parleraient de ce qu'il s'était passé, de comment ils avaient gagné, de ce qu'il fallait faire maintenant.

Là, ils restèrent dans une douce parenthèse, la main de Bakugo tenant toujours celle d'Izuku, échangeant des baisers et des sourires. Se retrouvant de nouveau dans les bras l'un de l'autre. Se déclarant doucement :

— Je t'aime.

Sans savoir qui l'avait dit en premier et en s'en fichant.

Le monde avait arrêté de tourner, pour les laisser seuls, pour les laisser profiter un peu avant que les autres débarquent, avant qu'ils ne doivent reprendre le cours de leur vie (et ils le feraient, main dans la main).

Fin.

L'autatrice : je me dis que la suite pourrait être comme ça non ? 

Trente baisers BakuDekuWhere stories live. Discover now