Tomber et se relever.

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Prompt : Aussi sombre que le Chaos

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Bakugo avait su très jeune que les enfants ne naissaient pas tous égaux. Il était plus intelligent, plus fort que les autres, sans parler de son Alter qui était extrêmement génial ! On le mettait sur un piédestal, ses « amis » l'enviaient et en même temps voulaient passer du temps avec lui. La seule chose qui le dérangeait c'était Deku. Cet idiot de nerd sans Alter, qui continuait pourtant de le suivre. Bakugo le gardait pour lui, mais s'il repoussait Deku, s'il se moquait de lui, s'il le rabaissait c'était parce qu'il savait au fond de lui, au plus profond, que Deku ferait un meilleur super-héros que lui, même sans Alter. Personne ne le voyait sauf lui, cette façon qu'avait Deku à vouloir aider coûte que coûte même quand cela le mettait en danger.

Deku était comme un caillou dans sa chaussure.

Un talon d'Achille.

Pour le reste ?

Il n'y avait aucun problème.

Bakugo faisait en sorte d'être le meilleur et de le rester. Depuis son entrée dans le collège et sans doute même avant ça, son rêve était d'entrer à UA, de faire ses preuves, de devenir un super-héros reconnu, encore plus que son idole : All Might. Rien ne pourrait l'arrêter, parce que c'était son objectif et qu'il en avait les moyens, qu'il s'en donnait les moyens.

Arrivé en deuxième année de collège, tout se passait plutôt bien. Bakugo avait les meilleures notes, il maîtrisait assez bien son pouvoir, il était admiré par tous les nazes de sa classe. Deku passait toujours pour un minable – même s'il continuait à suivre Bakugo malgré leur relation houleuse. Bakugo était sûr de s'en sortir, que rien au monde ne pourrait le dévier de sa route.

Rien au monde n'aurait dû le dévier de sa route.

Bakugo se chopa une grippe de l'Enfer, le genre qui vous met à plat, au point de difficilement pouvoir se traîner hors du lit rien que pour aller aux toilettes. Une maladie, ça pouvait arriver, ce n'était pas la première fois – l'adolescent se rappelait de sa varicelle quand il était gamin – et sans doute pas la dernière, mais ce n'était jamais agréable d'être malade. Surtout qu'il suait beaucoup et sans le vouloir, faisait des étincelles. Sa mère faisait de son mieux et finit par l'emmener voir un médecin, inquiète par ses poussées de fièvre qui ne disparaissaient pas. Bakugo fut examiné, on lui donna une ordonnance de médicaments à prendre et fut renvoyé chez lui.

Il aurait dû sentir à ce moment-là que quelque chose n'allait pas. Il aurait dû le voir. Mais il était trop fiévreux, trop fatigué, pas assez présent dans son corps et son esprit. Il voulait seulement dormir en espérant qu'en se réveillant, cette maladie de merde serait passée.

Et elle passa. La fièvre se calma, Bakugo arrêta de cracher ses poumons chaque fois qu'il toussait. Il se sentit petit à petit beaucoup mieux, mais même en pleine forme, il eut l'impression que quelque chose clochait. Comme quand vous rentrez dans votre chambre et qu'un objet n'est plus à sa place, mais que vous n'arrivez pas à trouver lequel.

Bakugo fut soulagé de pouvoir retourner en cours, il ne voulait prendre aucun retard. Quand on visait une école comme UA, il fallait mettre toutes ses chances de son côté.

Au collège, ils apprenaient les cours généraux. Maths, littératures, histoires, etc., mais ils avaient aussi des cours plus spécifiques notamment en sport où ils pouvaient utiliser leurs Alters et s'entraîner. Bakugo était bon partout, et il admettait que Deku n'était pas loin derrière lui. S'il avait eu un Alter, il l'aurait sans doute dépassé – ce qui effrayait Bakugo (même s'il ne l'admettrait jamais à voix haute).

— Prêt à te faire exploser en sport le nerd ? se moqua-t-il en passant à côté de Deku.

Ce dernier avait les jambes flageolantes, mais il regarda quand même Bakugo droit dans les yeux. Ce qui énerva le blond, qui ronchonna et avança plus vite.

Trente baisers BakuDekuWhere stories live. Discover now