10. L'elisir d'amore (2/2)

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La dernière note du piano se prolongeait dans la pièce tandis que Suzanne récupérait son souffle

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La dernière note du piano se prolongeait dans la pièce tandis que Suzanne récupérait son souffle. Par plusieurs moments, elle avait senti sa voix vibrer et hésiter dans la tenue de certains mots. Pourtant, cet entraînement était de loin le meilleur qu'elle avait fait depuis le début. Laissant son regard se poser sur Livai, elle contemplait la concentration dont il faisait preuve jusqu'au dernier moment, ne sortant de son rôle de pianiste qu'au dernier moment, quand la note disparue dans le silence de la pièce.

— Il vous reste encore du chemin à parcourir pour que ça soit parfait, soupira-t-il en voyant le regard brillant de l'aide-soignante.

Cette dernière ne put que sourire face à cette réponse, comprenant que c'était sa manière à lui de l'encourager. Elle devait encore apprendre beaucoup de méthode et de technique, mais ses prestations ne faisaient que s'améliorer au fil du temps et de la pratique.

— Votre mère m'a dit la même chose. Je peine encore à placer mes respirations avant une longue tenue.

— Je ne doute pas que Kuchel vous entraînera jusqu'à ce que tout soit parfait. (Il regarda la femme acquiescer, avant qu'elle ne se mette à triturer ses doigts mal à l'aise.) Qu'est-ce qu'il y a ?

— Puis-je vous poser une question personnelle ?

Avant de répondre, Livai la contempla quelques secondes les sourcils froncés. Il essayait de deviner ce que pourrait bien lui demander l'aide-soignante de sa mère, alors que jusqu'ici, elle avait toujours su rester à sa place et ne lui poser des questions que quand cela concernait la musique.

— Allez-y, je vous en prie, finit-il par céder face à sa propre curiosité.

— Ne vous sentez pas obligé de répondre si vous ne le désirez pas, mais je souhaitais savoir pourquoi à certains moments, vous appeliez votre mère par son prénom. (Le regard que lui lança le pianiste l'obligea à se justifier davantage de peur qu'il ne se mette en colère ou ne se sente vexé.) J'ai déjà rencontré d'autres personne qui le faisait, mais je n'ai jamais osé poser la question, je souhaitais juste comprendre.

— Parce que je la respecte en tant qu'artiste, coupa le brun devant le flot de paroles qui devenait de plus en plus incompréhensible selon lui. J'ai parfaitement conscience des sacrifices que ce soit en tant que femme ou qu'artiste qu'elle a fait pour m'avoir, l'appeler par son prénom me permet de rendre hommage à sa carrière.

L'aide-soignante hocha la tête avant de lui faire un grand sourire. Cette raison était très belle, l'amour et le respect que Livai portait à sa mère semblait infini. Il avait parfaitement conscience de toutes les souffrances que sa mère avait dû endurer, particulièrement quand elle avait perdu sa voix ainsi que sa renommée. Par cette simple question, elle comprenait maintenant mieux le directeur artistique et son geste brutal de la poussé sur scène. Ce n'était pas par indifférence de sa détresse, mais simplement par amour pour sa mère.

𝓒𝓱𝓪𝓷𝓽𝓮 !  [Livai x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant