Chapitre XXVIII - Lac de Serre-Ponçon

467 20 13
                                    

   Il était samedi, le lendemain des deux jours d'examen de spécialités des terminales. Milla avait proposé à Alia de rattraper ce pic-nic au lac qu'elle avait dû annuler à cause de la météo. Alia avait accepté sans aucune hésitation, quoi de mieux pour débuter les dernières vacances de l'année !

   Milla se vêtit d'un tailleur vert d'eau et se maquilla légèrement. Elle embrassa Sekhmet et s'empressa de descendre les escaliers de son immeuble pour regagner sa voiture et aller chercher son amante pour ce pic-nic au bord de l'eau.

Elle se gara quelques maisons plus loin et attendit Alia. Elle la vit arriver dans son rétroviseur et ne put empêcher ce furtif mordillement de lèvre en la voyant ainsi apprêtée. Elle avait toujours admiré la beauté des femmes avant même d'avoir des relations avec elles, mais celle-ci la faisait complètement chavirer.

  - Désolée, ma sœur m'a retardée, lança Alia en entrant dans la voiture.

  - Ne t'en fais pas, répondit Milla avec un sourire niais particulièrement heureuse de se retrouver seule avec cette jolie brune.

Elle mourrait d'envie de déposer ses lèvres sur celles de son élève, mais se ravisa en se souvenant qu'elles se trouvaient seulement à quelques maisons de chez cette dernière. Elle se consola en se rappelant la tranquillité de ce lac, espérant que là-bas elles seraient suffisamment à l'abris des regards.

   Elles roulèrent un peu plus d'une heure, avec un fond de radio et quelques histoires amusantes. Milla avait déposé sa main sur la cuisse de la jeune brune, lui provoquant un léger sursaut, surprise mais ravie de ce geste.

   Lorsqu'elle gara la voiture, Milla notifia intérieurement que le parking était vide pour le moment et en fut pleinement ravie.

Elles prirent la couverture et le panier remplis de choses à grignoter dans le coffre de la voiture et marchèrent quelques minutes avant de trouver la place parfaite. Elles s'installèrent sur une rive en contre bas, cachée du sentier tracé.

Elles dégustaient paisiblement leur déjeuner dans ce calme agréable seulement animé du bruit de l'écoulement de l'eau et de quelques chants d'oiseaux. Elles discutèrent des épreuves qu'avaient passées Alia: elle pensait s'en tirer avec la moyenne. Elles optèrent ensuite pour des sujets plus légers.

Elles prirent chacune une dernière part du gâteau au yaourt que Milla avait pris soin de préparer.

  - Tu cuisines vraiment bien, merci pour ce repas de chef ! lança Alia à moitié allongée, appuyée sur son coude.

  - Arrêtes de me flatter ! ria l'enseignante dans une position similaire.

Alia déplaça le panier et la nourriture qui restaient sur le côté, et se rapprocha de l'italienne.

  - Je n'ai pas pour habitude de flatter les gens, chuchota la jeune brune en approchant dangereusement son visage de celui de sa professeur.

Alia tenta de l'embrasser mais Milla recula sa tête furtivement.

  - Hmm, tu me considères comme « une gente » ? l'interrogea-t-elle un sourcil haussé.

  - Non, je ne suis pas si avenante avec les gens, rétorqua Alia en approchant de nouveau son visage.

Cette fois-ci, Milla ne résista pas et se laissa volontairement embrasser. Après de chastes mouvements de lèvres, Milla quémanda de sa langue l'ouverture des lèvres de la jeune brune, qui ne tarda pas à accepter. Son rythme cardiaque s'emballait et les contractions incessantes naissaient dans le bas de son ventre. Elle aurait voulu prolonger davantage ce baiser, mais s'en retint. Alia se trouvait désormais dans ses bras et elles profitaient de cette tranquillité. Elles distinguèrent au loin de vagues silhouettes qui marchaient lentement, probablement des personnes âgées mais ne s'en inquiétèrent pas : personne ne pouvait les reconnaître à cette distance là.

Plus que ma moraleWhere stories live. Discover now