Chapitre XIX - Un moment de faiblesse (Partie 2)

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   Alors que Milla venait de déposer la jeune brune chez elle, celle-ci n'avait pas ses clefs et était bloquée dehors.

   Milla resta bouche bée un instant, évidemment elle n'allait pas la laisser dehors toute seule cette nuit, mais pouvait elle réellement la convier chez elle ?

  - Je ne vais pas te laisser toute seule comme ça, disait elle par la fenêtre. Aller, monte ! l'invita-t-elle à retourner dans sa voiture.

   Alia se dirigea alors vers la Fiat 500, et rouvrit la porte pour s'installer dans la voiture. Elles prirent de nouveaux la route en silence. Milla était crispée sur son volant, elle paniquait intérieurement : avait elle le droit d'inviter ses élèves chez elle même dans des cas extrêmes comme celui-ci ? Absolument pas. Quant à elle, Alia ne savait pas où elles allaient, elle se demandait si Milla allait l'accueillir chez elle, cela la stressait quelque peu.

   La voiture tourna sur le parking de la résidence où vivait l'enseignante, elle se gara à sa place habituelle. Les deux femmes descendirent de la voiture, et Milla marchait devant vers la porte principale. Une fois entrée, la professeure appela l'ascenseur, et les deux femmes montèrent à l'intérieur.

   Milla s'observait dans le miroir de l'ascenseur, puis regarda à travers de ce même miroir la petite femme qui l'accompagnait : elle avait les mains croisées, jetait son regard un peu partout, elle semblait définitevement mal à l'aise.

  - Ne t'en fais pas, mon appartement n'est pas un QG philosophique, lança l'italienne avec un large sourire, quoi que... continuait elle avec un léger rire.

Cette remarque amusa Alia qui rit légèrement, encore timidement mais déjà plus détendue.

L'ascenseur s'arrêta au quatrième étage, Milla avança vers la porte de son appart suivie de son élève. Elles entrèrent dans ce fameux QG. Les yeux d'Alia se baladait partout.

  - Et voici le fameux ! s'exclama l'enseignante avec ironie. Mets toi à l'aise, assieds-toi dans le canapé si tu veux, continua-t-elle avec un sourire sincère.

Alors Alia s'exécuta, elle passa à côté de la petit table proche de la cuisine, s'arrêta un instant vers les fenêtres donnant sur les rues plongeantes de Gap pour observer la vue, puis se dirigea vers le canapé pour s'y installer. Mais une petite boule de poils attira son attention.

  - Il est adorable comment il s'appelle ? demandait la jeune fille d'une voix douce et enjouée, alors qu'elle caressait le félin depuis déjà quelques secondes.

  - Euh tu devrais, commença l'italienne en se retournant alors qu'elle cherchait quelque chose dans la cuisine, faire attention, finit elle d'une voix plus faible voyant que son conseil était inutile. Eh bah alors Sekhmet, tu joues les sociables maintenant ? interrogea-t-elle son animal.

La petite boule de poils n'y prêta guère attention, et ronronnait sous les caresses de la jeune brune.

  - Oh, elle ne paraît pas aussi sauvage que tu veux nous le faire croire ! lança Alia avec malice.

- À croire que lorsque deux sauvages se rencontrent ça fonctionne, répondit l'italienne davantage taquine.

Alia se retourna vers celle qui la charriait, et lui tira la langue, sous le rire amusé de Milla.

  - J'ai beau regarder dans chaque recoin de mes placards mais il ne reste pas grand chose à manger... reprit l'hôte de la soirée.

  - Oh mais ça ne fait rien, je n'ai pas très faim ! répondit la jeune femme, en continuant de câliner Sekhmet.

  - Oui et tu crois que moi, Milla Santini, je vais accepter de te laisser le ventre vide ce soir alors que je ne suis même pas certaine que tu ais mangé à midi ? demanda-t-elle rhétoriquement. Non sérieusement, ça ne fait rien, on va commander une pizza ! reprit elle enchantée.

Plus que ma moraleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant