Chapitre VII - Faux espoir

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Alia s'était réveillée de cette dure soirée en milieu de matinée, et n'avait pas tardé à réunir ses affaires pour rentrer chez elle, prendre une bonne douche et dormir toute l'après-midi. Elle avait remercié Lucie pour cette soirée qui l'avait tout de même amusée, et avait évité les au revoir avec les autres qui dormaient encore.

Elle marchait dans les rues de Gap en pull et jogging, et appréciait la douce fraîcheur d'automne qui caressait son visage. En rentrant chez elle, elle salua rapidement sa mère, et courut presque jusqu'à la douche de sa salle de bain à l'étage.

Elle se plaisait à ressentir l'eau tiède couler le long de ses cheveux et ruisseler dans les creux de son visage, cette eau semblait bénite et la lavait intérieurement. Pour tenue de la journée, elle enfila simplement un long pull, et comme la fringale de lendemain de soirée se faisait ressentir, elle redescendit les escaliers pour retrouver sa mère dans la cuisine.

Elle la trouva en plein fourneau : purée-saucisse comme dans son enfance. Alors, le jeune fille mit la table avec bonne humeur pendant que le repas se préparait.

- Ohh, tu manges avec moi ? s'étonnait Mme Garnier.

- Eh oui ! sourit Alia.

- J'en suis ravie, répondit la mère heureuse. Tu sais, je n'aime pas trop que tu sautes des repas... c'est mauvais, voulu-t-elle l'avertir.

- Rohh, ne t'inquiète pas je me nourris suffisamment, la rassura la jeune fille, bien que la plus âgée n'en croyait pas un mot.

Et comme elle ne voulait pas insister, elle se contenta de sourire faussement, et servit le plat chaud à sa fille. Alia lui raconta brièvement la soirée, et le calme s'installa. C'était un silence agréable et reposant que Mme Garnier allait briser.

- Hum, j'ai oublié de te dire, commença-t-elle craintive, mais je pars demain en fin de matinée et je ne rentrerai que vendredi.

- Ah oui, pourquoi ça ? demanda le jeune fille en portant une dernière fourchette à sa bouche.

- Euh... c'est pour le travail, justifie la femme peu convaincante.

- Mais j'y crois pas, haussa-t-elle la voix en posant la fourchette violemment dans son assiette, ne me dis pas que tu vas voir mon père ?!

- Non, enfin... Alia ne le prend pas comme ça c'est compliqué... se défendit la mère.

- Non ce n'est pas compliqué putain ! s'énerva-t-elle en se levant de sa chaise brusquement. Je pensais que tu avais compris cette fois, mais non enfaite t'es si naïve, disait elle indignée.

- Alia... ne savait que dire l'adulte blessée.

Et Alia quitta alors la table, s'enferma dans sa chambre et s'affala sur son lit. Elle était certes énervée, mais surtout déçue.

Depuis toujours ses parents ne cessaient de se disputer, se séparer puis redevenir un couple faussement unis... D'ailleurs quand elle est née, son père avait quitté le foyer et ces derniers n'étant pas mariés à cette époque, c'est pourquoi elle porte le nom de sa mère. Son père avait trompé de nombreuses fois sa mère, qui le pardonnait toujours, et ça Alia ne le comprenait aucunement. Alia semblait avoir bien plus de rancoeur contre son père que sa propre mère : depuis qu'elle avait eu l'âge de comprendre -un très jeune âge- elle s'était éloignée de celui-ci, et le faible lien qu'ils entretenaient s'était rompu. Elle s'était d'ailleurs jurée qu'elle n'accepterai aucun faux pas par amour.

Elle avait passé le reste de la journée dans son lit, à dormir et somnoler.

Le lendemain matin, la jeune fille s'était réveillée très tôt : elle voulait partir avant que sa mère se lève, elle refusait de la croiser. Il était 6h, Alia sortait de la douche en faisant le moins de bruit possible, et enfila la tenue la plus confortable qu'elle avait. Elle se maquilla à peine et mit ses lunettes, elle avait beau avoir dormi l'après-midi entière, ce sommeil avait été loin d'un sommeil réparateur, il s'agissait plutôt de ceux qui permettent d'oublier sa vie un instant.

Plus que ma moraleWhere stories live. Discover now