Chapitre 32 : La Grande Guerre

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Phaïp se brisa probablement une jambe pendant la chute. Ça ne l'empêcha pas de s'appuyer contre le mur pour se relever.

– Stop ! somma-t-il, haletant.

Ses trois expériences renversèrent brusquement la tête en arrière. Leurs doigts s'écartèrent, tous comme leurs muscles se contractèrent avec force. En une demi-seconde, la croyance de Phaïp en l'obéissance de ses sujets tomba à l'eau. Et ses trois œuvres lui sautèrent dessus, crocs à découvert. 

Le corps du scientifique disparut sous l'assaut brutal et sauvage des attaquants. Cette fois-ci, j'entendis son cri déchirant, tant se faire lacérer était douloureux. Ça ne me réjouissait pas. Bien au contraire, j'avais presque envie de vomir. La seule certitude que j'avais, c'était qu'il ne pourrait plus poursuivre ses folles expériences. 

Un bruit de porte s'ouvrant attira mon attention. Je crus que quelqu'un allait en sortir, mais aucun pas n'accompagna l'ouverture. Méfiante, je me glissais le long du mur pour aller jeter un coup d'œil. Le couloir était vide. Un bruit de porte coulissante s'ouvrant plus loin retentit. Et les spots de l'arène s'éteignirent, à l'instant où les lumières du couloir se rallumèrent les unes après les autres.

– J'ai compris le message, signalai-je.

Je suivis le chemin tracé par les lumières qui se réactivaient au fur et à mesure de mon avancée pour me donner la direction à prendre. Dans la mesure où je n'avais aucune idée de ma direction, et où toutes les portes blindées étaient probablement fermées à cause de l'alerte, je n'avais pas vraiment d'autre choix que suivre les indications de mon bienfaiteur. 

Son identité flottait dans mon esprit, mais je n'avais rien de certain. Je savais qu'Adam était un génie du hacking, mais il avait toujours eu des difficultés à entrer dans le système du laboratoire de Phaïp. Avait-il trouvé un moyen ? Il allait m'enguirlander en sachant que j'avais aussi bêtement sauté dans la gueule du loup. Même s'il était désormais hors d'état de nuire. 

Je poursuivis ma route, intriguée par le chemin tortueux que je prenais. Cependant, une porte se déverrouilla sur ma droite. La sortie semblait plutôt être indiquée dans la continuité du couloir, mais je décidais de laisser le bénéfice du doute à mon guide. Je passais un coup d'œil précautionneux dans la pièce, avant de repérer avec soulagement un sac à dos familier. 

La pièce était composée de tables métalliques, probablement des dissections y étaient réalisées. Les vitres des armoires laissaient entrapercevoir des centaines de flacons et substances de toute sorte. Mais celles qui m'intéressaient, c'était les élixirs disposés sur l'une des tables. Probablement avaient-ils cherché à identifier leur contenu. 

J'utilisais l'un des robinets d'une paillasse pour me rafraîchir, et boire toute l'eau dont mon corps avait besoin. Puis je m'enfilais méthodiquement plusieurs élixirs, en suivant correctement les indications que Liz avait inscrites dessus. J'eus un gain d'énergie progressif, suite à la baisse résultant de l'après-coup de mes émotions. 

Une rage profonde demeurait tout de même dans mon ventre, mais un semblant de sentiment de justice avait atténué ma colère. Je récupérais mes armes, puis continuais de suivre le chemin donné par les différentes lumières. Une nouvelle porte se déverrouilla sur ma route, cette fois je n'hésitais pas avant de l'ouvrir. Je tombais, pour mon plus grand étonnement, sur une salle de repos. Des canapés de cuir, des tables en bois lustrés, certains bossaient dans de sacrées conditions ! 

Puis je me rappelais l'environnement dans lequel ils devaient faire des expériences. Pas sûre que tous aient été consentants à travailler sur les expériences de Phaïp. Ce petit luxe n'était donc pas de refus face à l'horreur des tâches demandées. Je ne vis pas tout de suite l'intérêt de m'avoir indiqué la pièce, avant d'apercevoir mon petit Graal : un distributeur automatique.

Mutante - Tome 5Onde histórias criam vida. Descubra agora