Alter Ego

Chapitre 12- Les retrouvailles

Novembre;

Donc, Elle est revenue. Depuis hier. Elle m'est réapparue dans la salle de bain, accroupie devant moi. Elle a pris soin de moi, elle m'a aidée à dormir. Je ne sais toujours pas pourquoi elle a disparu du jour au lendemain, et pourquoi elle est soudainement revenue. Mais, je ne pose pas de questions, je suis heureuse de la retrouver, malgré ce que j'ai pu penser. Je voulais paraitre forte, même dans ma tête, en me disant que je n'avais pas besoin d'elle et qu'elle ne me manquait pas. Mais ce n'étaient que des conneries tout ça. À la seconde où je l'ai vue, je me suis sentie revivre. J'ai su à ce moment-là que j'allais retrouver mes esprits, et que j'allais pouvoir convaincre mon mari que nous allons survivre. Nous sommes d'ailleurs en train de monter un plan pour le forcer à nous parler. À me parler, plutôt.

-Bon, et si je faisais la même chose que dans la douche ? Je le chauffe, j'attends qu'il soit vulnérable et je saute sur l'occasion.

-Et ça a marché hier ? Non, je pense qu'il faut faire autrement. Tu peux le chauffer, et lui proposer de pimenter un peu les choses. Tu l'attaches au lit, et là il sera vraiment coincé.

Je la regarde, les bras appuyés contre le plan de travail de la cuisine. Elle est assise sur l'ilot central, comme à ses habitudes. Elle a la tête légèrement penchée sur le côté, lui donnant un petit côté malsain.

-Tu penses qu'il m'écoutera si je fais ça ? Je n'en suis pas sûre.

-Mais si, tous les hommes sont pareils. Toutes ses pensées seront tournées vers le sexe, et il baissera la garde.

Je fais la moue, pas convaincue. Mais si elle dit que ça marchera, alors je dois essayer. Elle a un caractère totalement différent du mien, elle me pousse en avant et m'aide à m'affirmer. J'ai déjà retrouvé ma confiance en moi en ne passant qu'une seule journée avec elle. Pourquoi a-t-elle autant d'influence sur moi ?

-Ok, je vais y penser. Mais si ça ne marche pas, qu'est-ce que je fais ?

-Ce que tu aurais dû faire depuis longtemps ; le larguer.

-Tu plaisantes ? C'est mon mari. On ne parle pas d'une petite amourette, là. Je veux arranger les choses et retrouver ma vie.

Elle hausse les épaules et ne dit plus rien. Je m'adosse contre l'ilot, pensive. Il faut vraiment que ça marche. Je dois absolument retrouver mon mari.

Je suis assise sur le canapé, vêtue d'une nuisette en dentelle. Je scrute la porte d'entrée en attendant que Kôme ne rentre. Je suis assise ici depuis plusieurs heures, à attendre. Kôme a eu une réunion de dernière minute. Soudain, je perçois des phares dans l'allée de la maison. Je prends une grande inspiration et je me redresse, impatiente. Je m'apprête à jouer ma dernière carte. Kôme ouvre la porte de la maison et pose sa mallette sur le carrelage de l'entrée. Il parut surpris quand il leva les yeux vers moi.

-April ? Qu'est-ce qui se passe ? Je ne réponds pas et me lève pour m'approcher doucement de lui à pas sensuels. Je passe derrière lui en caressant son torse, et lui enlève son manteau pour le laisser glisser au sol. Je déboutonne sa chemise, toujours placée derrière lui. Je sens sa respiration s'accélérer légèrement. Il se laisse faire, même si je le sens tendu et réticent. Une fois sa chemise retirée et au sol, je repasse devant lui et lui prends la main pour l'entrainer dans l'escalier. Il me suit sans broncher. Elle avait raison, l'appel du sexe est plus fort que tout pour un homme. Je l'emmène jusque dans notre chambre, où j'ai déjà préparé le piège ; des cordes sont attachées aux barreaux de la tête de lit. Je pousse Kôme sur le matelas, et monte sur lui à califourchon. Je lui enlève son pantalon, et tire son bras gauche en arrière avant de l'attacher à la corde par son poignet. J'en fais de même avec son bras droit, et il ne bouge toujours pas. Il respire fort, et ne me quitte plus des yeux. Ça fonctionne. Une fois que je me suis assurée que les liens étaient bien serrés, je me recule et descends du lit, pour me placer face à Kôme. Je croise les bras sur ma poitrine, et il lève les yeux au ciel en soupirant.