E. Une affaire bien préservée

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Ils disent qu'on ne mange pas une banane avec la peau. Et vous ? Vous dites quoi ?

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Je vais vous parler d'un mec que j'ai connu grâce à l'application de rencontre Grindr. On ne pouvait pas se voir parce qu'il habitait loin de chez moi. De plus, il voulait que je passe la nuit avec lui. Or, avec mes parents qui étaient là, il m'était impossible de découcher. Néanmoins, on continuait de se parler, notamment sur Snapchat. Il n'arrêtait pas de me faire comprendre qu'il était toujours intéressé par moi.

Pendant les fêtes de fin d'année, mes parents ont voyagé. Mon frère, quant à lui, avait prévu de passer la nuit dehors. Donc, j'ai demandé au gars avec qui je discutais s'il était disponible pour qu'on se rencontre. Il m'a répondu par l'affirmative. On a donc décidé de se voir. Il souhaitait que je passe la nuit chez lui. J'ai accepté et j'ai préparé mes affaires pour la circonstance. Avant d'y aller, j'ai pris le soin de lui demander s'il avait des capotes. Il m'a répondu que je n'avais pas de soucis à me faire à ce niveau-là.

Vu que j'ai déjà eu affaire à des mecs qui disaient en avoir et qui finalement, sur les lieux, me sortaient une excuse bidon pour justifier leur manque de préservatifs ou encore des mecs qui disposaient de condoms de mauvaise qualité, j'ai préféré y aller avec mes propres capotes.

C'était un vendredi soir aux alentours de 17-18h. Si je décomposais, c'est-à-dire que si je prenais plusieurs moyens de transport avant d'arriver chez lui, ça aurait été certes moins coûteux, mais ça aurait été beaucoup plus long et difficile d'autant plus que le soleil était en train de se coucher. Par conséquent, il m'a préconisé de commander un taxi. Il m'a assuré qu'il allait payer la course lorsque j'allais arriver à destination. Et il a bel et bien respecté son engagement.

Après avoir fini de régler le coût du trajet, il m'a demandé de le suivre et nous sommes montés dans son appartement. Il m'a accueilli avec un film. On le regardait et on discutait en même temps. Quand le film est terminé, il a mis un autre. Mais, même pas 5 minutes après, on a commencé les préliminaires.

Nous nous sommes rendus, par la suite, dans sa chambre pour continuer nos affaires. C'est à ce moment précis que les choses sérieuses ont commencé. Il a ouvert un tiroir et en a sorti un lubrifiant. Je l'ai bien observé et il n'avait pas pris de capotes. Je lui ai donc posé la question suivante : « Où sont les capotes ? ». Il m'a répondu qu'il allait au préalable me « préparer ». Son engin étant plutôt imposant, j'ai compris que c'était nécessaire. D'ailleurs, j'ai même bien aimé cette "préparation".

Pendant qu'il me mettait dans les bonnes conditions afin que je puisse encaisser son gros bâton, j'ai senti subitement qu'il voulait me pénétrer. Je ne comprenais pas. Je me suis donc retourné. Vous n'imaginez pas ma surprise quand j'ai constaté que son pénis est vierge de latex. Naturellement, je lui ai exigé d'enfiler la protection. Avec un sourire gêné, il me sort qu'il pensait en avoir une avant de se rendre compte que ce n'était pas le cas. Je n'ai pas hésité à lui faire savoir que je me suis déplacé muni du moyen de contraception par excellence. Je suis directement allé récupérer mes capotes avant de les lui passer.

Sans se faire prier, il a enfilé le préservatif. Mais, il y avait encore un obstacle. En effet, mon hôte se plaignait en disant que c'était « trop sérré ». Il a ajouté qu'il ne sentait pas à l'aise avec du latex autour de sa verge. Il voulait donc qu'on fasse l'amour sans condom ou sans guêbê comme disent les ivoiriens. Ayant conscience des risques qui auraient pu en découler, j'ai refusé sa proposition. Il s'est énervé et m'a dit qu'il valait mieux qu'on ne fasse rien vu qu'il ne comptait pas porter de capote. Je me suis contenté de lui balancer un « Ok » qu'il n'a sûrement pas digéré.

En effet, il a commencé à me faire des reproches. Il estimait que je me foutais de lui pour de simples capotes. Il s'est mis à me rappeler la durée durant laquelle il m'a couru après. Moi, ça m'a juste fait rigoler. On a fini par se disputer. Finalement, il m'a dit que si je ne voulais pas coucher avec lui, il valait mieux que je rentre chez moi. J'ai acquiescé avant de sortir du lit.

Pendant que je récupérais mes vêtements, il a, de nouveau, pété un câble. Il me menaçait en affirmant qu'il n'allait pas me donner d'argent pour mon transport-retour. J'ai pouffé de rire en lui déclarant fièrement que je n'avais pas besoin de son argent pour rentrer chez moi. Il m'a dit qu'il était tard et que je n'allais pas avoir de véhicule. Je lui ai répliqué que j'allais commander un taxi.

J'avais l'intention de sortir afin de récupérer mon téléphone ainsi que ma chemise qui étaient dans le salon. Pour m'en empêcher, il a fermé la porte à clé et m'a assuré que je ne bougerais pas. J'avoue que j'ai pris panique parce qu'il était plus grand que moi. Certes, je suis plutôt gros, mais je ne sais pas me défendre. Pour couronner le tout, j'avais déjà été dans ce genre de situation. Ce qui n'était pas fait pour me rassurer. En effet, un mec qui m'avait invité chez lui m'a agressé avec ses amis. C'était censé être une soirée Netflix & Chill rien qu'entre nous deux. Mais j'en suis sorti avec des cicatrices visibles et invisibles (les pires). Cette expérience traumatisante m'est revenue en tête quand il m'a enfermé à clé, et ça m'a vraiment apeuré.

À un moment, je pense qu'il l'a ressenti. Il y'a eu un moment de silence. Puis, juste après, il est venu me rassurer avec beaucoup plus de douceur. Il a tenté de m'amadouer dans le but de me déshabiller à nouveau. Il n'était pas très beau mais il était mignon, assez bien bâti et avait un certain charme. Pour être honnête, il me plaisait. Je voulais céder à ses avances. Mais, j'ai tenu ferme et je lui ai répété que je ne ferai pas l'amour avec lui sans protection. Il a essayé de me faire changer d'avis, mais c'était peine perdue.

Il a fini par accepter d'enfiler le préservatif. On a recommencé les préliminaires. Arrive à présent, le moment des choses sérieuses. Il prend l'une de mes capotes et fait semblant de la mettre. Vu que j'étais de dos, j'ignorais ce qu'il faisait. C'est quand il m'a pénétré, après quelques va-et-vient que j'ai senti qu'il n'avait pas de préservatif. J'ai essayé de l'éloigner, mais il m'a fermement retenu et serré contre lui. J'ai dû le griffer à plusieurs reprises pour qu'il me libère. Je lui ai hurlé un peu dessus et il s'est excusé. Je lui ai laissé une nouvelle chance en lui mettant moi-même une capote.

Quand on a fini de coucher ensemble, on s'est reposé un peu. Après, on voulait recommencer, mais le tube du lubrifiant était vide. Il m'a indiqué qu'il y avait un autre dans son tiroir. J'ai ouvert le tiroir en question et j'y ai découvert le lubrifiant entouré de préservatifs. Je n'ai rien dit. Nous nous sommes servis, encore une fois, de mes préservatifs.

Après notre deuxième "coup", on s'est douché avant de se coucher. Par la suite, je lui ai demandé pourquoi il a menti en m'affirmant droit dans les yeux qu'il n'avait pas de capotes. Il n'a rien trouvé d'autre à me dire que : « Tu as trop tourné avant de venir ici. Donc, je voulais jouir en toi. »

Le lendemain, je suis rentré chez moi. Je l'ai bloqué de partout. Quand je repense à lui, les sentiments qui remontent à la surface sont négatifs. Je n'arrête pas de me poser plusieurs questions. Même s'il a répondu, je me demande toujours pourquoi il voulait forcément le faire sans préservatifs. Sa réponse me laisse toujours perplexe.

Honnêtement, je suis fier de moi car je n'ai pas cédé à la tentation. La protection est hyper importante. Il ne faut faire confiance à personne car rien n'est écrit sur le visage des gens.

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Félicitations à notre témoin du jour qui a su faire preuve de résilience face à cette situation. Mes gens de l'alphabet, ce n'est pas parce que vous ne risquez pas de contracter une grossesse que vous allez faire l'économie des moyens de contraception. Il y a beaucoup trop de risques, beaucoup trop de maladies. Quinze minutes de plaisir peuvent vous coûter la vie. Protégez-vous ! Ou au mieux, abstenez-vous... le sexe, c'est surcôté !

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