B. Dans les annales

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Un proverbe africain dit qu'une personne qui avale une noix de coco fait confiance à son anus. Je pense que ce proverbe ainsi que le titre de ce témoignage en disent déjà beaucoup sur ce que vous allez lire.

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Aujourd'hui, je vais vous expliquer comment j'ai échappé à une mort certaine.

Quand j'ai commencé à explorer ma sexualité, j'étais loin de me douter que je pouvais contracter des lésions hémorroïdaires. J'étais comme tous ces passifs novices qui avaient soif de rapports sexuels. Je ne me préoccupais, ni des conditions dans lesquelles elles se déroulaient, ni des risques auxquels j'étais exposé. Par conséquent, je couchais de gauche à droite. Je faisais l'amour avec le premier venu sans me soucier de ma santé.

Un jour de l'année 2020, j'ai ressenti une douleur extrême au niveau de mon anus. Lorsque je me tenais debout, j'avais mal. Il était difficile, pour moi, de bouger. Donc je restais, bien souvent, allongé dans mon lit durant toute la journée.

Issu d'une famille de nombreux infirmiers, j'ai eu l'idée d'en parler à l'un de mes aînés. Il m'a informé, à travers la sémiologie de la maladie, que je souffrais d'un abcès rectal (inflammation au niveau du rectum). Grâce à l'aide de son ami médecin, il m'a prescrit des médicaments à prendre urgemment. Cela m'a aidé car une semaine plus tard, tout allait beaucoup mieux dans le meilleur des mondes.

Quelques mois plus tard, je me suis retrouvé, une deuxième fois, avec les mêmes symptômes. Pour moi, c'était clairement parce que j'avais replongé dans le vagabondage sexuel. Si j'en parlais, je risquais de me faire démasquer par mes parents. J'ai donc pris la décision de le garder pour moi. Je me disais que la douleur allait tôt ou tard finir par s'estomper. En gros, j'ai eu deux abcès rectaux en un an. Cette pathologie fait partie d'un ensemble de crises hémorroïdaires. J'avais forcé sur mon anus. En effet, je me suis fait pénétré de façon sauvage par un gros engin sans lubrifiant.

Suite à cet incident, plusieurs années se sont écoulées et tout allait bien. La douleur s'était estompée. Subitement, en Mai 2023, j'ai eu une indigestion à cause d'une alimentation qui n'était pas saine. Mais avant cet épisode, j'avais eu des rapports sexuels avec un ami qui a joui en moi ; chose que je déteste, car cela me cause des douleurs abdominales.

Quelques jours plus tard, j'ai commencé à ressentir une douleur atroce au niveau de la zone anale. Un bouton énorme situé en plein milieu du sphincter est apparu. Pour ceux qui ne savent pas, le sphincter anal est un muscle qui permet l'ouverture et la fermeture de l'anus. Je ne pouvais plus me tenir debout. Il m'était même impossible de simplement marcher. Allongé, comme debout, la douleur ne s'arrêtait pas. Pire, elle s'amplifiait. Je traînais les pieds dans la maison, je ne pouvais pas m'assoir, je ne pouvais pas non plus coller les jambes. J'étais obligé de ne rester qu'avec un morceau de pagne durant la journée car je ne pouvais pas faire de mouvements brusques. Chaque action était devenu un supplice.

J'étais obligé de me coucher pour manger et c'était très inconfortable. Je ne pouvais me coucher, ni sur le dos, ni sur le ventre. Je ne restais allongé que sur le côté. Prendre une douche, me brosser les dents... tous ces éléments nécessaires à une bonne hygiène étaient devenus un luxe pour moi.

Pendant cette dure épreuve, je me disais : "Seigneur ! Encore moi. Je suis démasqué et c'est bientôt ma fin."

J'ai appelé mon père pour lui faire part de mon état de santé. Je lui ai avoué que j'avais la même maladie que j'ai eue en 2020. Je lui ai dit que cette fois, c'était beaucoup plus grave car il m'était quasiment impossible d'effectuer des mouvements sans souffrir. Mon père qui est un homme bienveillant de nature s'est mis à appeler tous mes frères pour avoir leurs avis. Tout le monde, à savoir, mes amis, ma famille, mes connaissances m'ont appelé pour me rassurer. Ils me disaient que c'était juste un "cohoco" (hémorroïdes dans l'argot ivoirien) et que ça allait passer. De mon côté, je n'arrivais plus à dormir car la douleur persistait. Finalement, mes parents m'ont apporté de l'argent pour que j'aille voir un médecin et que j'achète des médicaments.

Toutefois, le mari d'une sœur ainsi qu'un grand frère m'ont prescrit des médicaments et une démarche thérapeutique. Les matins et soirs, je massais la partie infectée avec de l'eau tiède et de la vapeur. J'appliquais une crème, je prenais un suppositoire en plus de prendre des antidouleurs, des antibiotiques et des médicaments contre les crises hémorroïdaires. Je ne citerai pas le nom des médicaments pour ne pas qu'ils soient utilisés sans avis médical.

Malgré tout cela, un jour, la douleur est devenue insupportable. Et ce jour, je me suis senti obligé d'aller à l'hôpital. J'y ai été hospitalisé et on m'a fait quelques injections. L'infirmière, ne sachant pas quoi faire par la suite, a appelé le médecin pour lui faire savoir qu'il y avait une urgence. Et aussitôt que le médecin m'a consulté (c'était une mémé bienveillante), elle a tout suite dit que certes, je n'ai pas l'anus dehors, mais que cette infection est grave et que c'était une trombose hémorroïdaire externe.

Ensuite, elle m'a conseillé d'arrêter la sodomie car elle était sûre et certaine que c'était dû à cette pratique. Elle m'a expliqué l'histoire de Clarisse, ce jeune homme homosexuel travesti qu'elle aimait bien. Selon ses propos, il s'en est allé après avoir caché cette infection à son entourage. Eh oui, la trombose hémorroïdaire l'a apparemment tué. Devant elle, j'ai nié que j'étais gay. Mais en mon âme et conscience, j'étais persuadé que c'est la sodomie qui a déclenché cette infection chez moi.

Grâce aux soins médicaux, j'ai été complètement débarrassé de cette maladie. C'est ainsi que j'ai échappé à la mort.

Pourquoi j'ai décidé de partager mon expérience ?

Je raconte mon expérience pour éduquer et sensibiliser à une pratique sexuelle responsable pour éviter d'avoir ce genre de maladies qui peuvent être mortelles, comme ça l'a été avec Clarisse.

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Vu qu'on parle aujourd'hui de santé, je me suis permis de faire des recherches. Et il en ressort que les hémorroïdes ne sont pas causées par la sodomie. Par contre, si on en souffre, il vaut mieux éviter de se faire pénétrer par derrière. La sodomie peut être à l'origine de beaucoup d'autres infections, mais pas le cohoco ! Voilà, j'estime qu'il était important de le préciser.

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