C. Le paradis des gays

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Sortir de sa zone de confort, c'est comme jouer au loto. Les gens, pour la plupart, doivent essayer à plusieurs reprises. Tandis que les plus chanceux, remportent le gros lot du premier coup.

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Je me souviens de la première fois que j'ai mis les pieds dans un bar gay comme si c'était hier.

En effet, j'y ai été invité par l'un de mes amis du milieu homosexuel abidjanais. L'endroit est situé dans la commune de Marcory. Je pourrais le décrire comme un petit bar de moyen standing. Néanmoins, malgré le fait que ce n'est pas le coin le plus luxueux qui existe, il nous offre un cadre discret afin qu'on puisse être nous-mêmes. Et ça, je peux vous assurer que ce n'est pas négligeable dans le type de pays où nous sommes. J'ignorais l'orientation sexuelle des membres du personnel de ce bar. Tout ce que je peux dire à leur sujet, c'est qu'ils étaient très professionnels.

J'avais beaucoup d'appréhension avant d'y mettre les pieds car cela constituait une étape que je m'étais défendu de franchir. Je suis du genre à être discret. Je fais beaucoup d'efforts pour que mon orientation sexuelle reste dans mon jardin secret. Par conséquent, j'étais hyper stressé de me rendre dans ce bar. J'avais peur que quelqu'un me reconnaisse. Je flippais à l'idée que ma réputation soit entachée parce que j'étais dans un endroit réputé être fréquenté par les homosexuels.

Au fur et à mesure que le temps passait, je voyais les gens se défouler. Ils étaient libres d'être ce qu'ils sont. Il y avait des gays, des lesbiennes... La communauté était dignement représentée. En voyant la sérénité avec laquelle ils agissaient, j'ai commencé, peu à peu, à me sentir en sécurité.

J'étais avec un ami, son mec et une autre connaissance. Malgré le fait que je restais relativement en retrait, des regards se sont rapidement posés sur moi. J'avoue que cela m'a fait stresser un peu. Par conséquent, j'ai préféré éviter leurs regards. Je pense que j'avais surtout peur d'y rencontrer une connaissance qui n'avait pas connaissance de mon orientation sexuelle.

Petit à petit, le bar se remplissait. Les gens se trémoussaient ça et là. À voir certaines personnes se déhancher, on pouvait aisément deviner qu'elles avaient l'habitude de venir là. Il y avait toutes sortes de looks : des tenues ordinaires aux plus sexy et extravagantes. Les musiques allaient des plus douces (zouk notamment) aux plus chaudes. Il y a même eu l'exécution d'une choré par trois jeunes gens sur l'un des morceaux. C'était vachement impressionnant.

Finalement, contre toute attente, je me suis lâché. Je dansais juste à proximité de notre table de peur d'être palpé par des mains étrangères. J'étais un peu timide à vrai dire. Mes amis qui étaient des habitués des lieux semblaient beaucoup plus relax. On a beaucoup dansé et bu de l'alcool.

P'tite intervention de l'Auteur : L'alcool est à boire avec modération. Mais franchement, je vous conseille de ne même pas en boire.

Je voyais certains mecs twerker comme les filles dans les clips américains. D'autres s'enlaçaient sensuellement. Le DJ, non plus, n'était pas en marge. Il choisissait des chansons susceptibles de mettre les passifs dans un état d'euphorie extrême. Je peux citer, entre autres, le titre "MA WOUBI" de Ezamaforkor.

Au petit matin, une personnalité publique a fait son entrée. J'étais un peu surpris de la voir là-bas même si les rumeurs sur son homosexualité tendaient à se confirmer à chacune de ses sorties sur les réseaux sociaux. Il était avec tout un groupe de personnes.

Nous sommes rentrés quelques temps après. Mais le show était loin d'être fini. C'est au moment où on a décidé de partir qu'il allait vraiment commencer.

J'ai gardé de bons souvenirs de cette soirée et l'idée d'y repartir me traverse souvent l'esprit. Je m'y suis senti vraiment à l'aise. J'étais avec des membres de ma communauté. J'ai pu être qui je suis réellement sans être jugé. Là-bas, tu n'as pas besoin de faire attention à ta gestuelle, à l'intonation de ta voix. C'est l'un des rares endroits où les efféminés sont les bienvenus. Avant d'y aller, j'avais des préjugés sur ce type de bars et je suis content aujourd'hui de m'être fait mon propre avis. Je serai toujours reconnaissant vis-à-vis de mon ami qui m'a fait découvrir ce magnifique endroit.

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Je vais faire mon rabat-joie. Même si notre témoin du jour a eu une bonne expérience dans un bar gay, il ne faut pas occulter les risques. Je vous prie donc de ne pas y aller sans, au préalable, vous renseigner. Si votre intuition vous dit de ne pas vous y rendre, suivez-là ! Faites attention à vous !

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