Chapitre 24

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Un drame... Une tragédie... La mort avait encore frappé. Tsuki n'avait pas su comment se placer quand s'était arrivé, tout comme elle n'avait pas su aider son mentor et son amie Shinobu dans la dure épreuve qui frappait l'armée des pourfendeur.

Elle s'entraînait dans la cour avec un des sabres en bambou, le regard plus vif que jamais à cause des effets encore présent de la toxine qu'elle avait humée une heure plutôt. Elle ne sentait plus le froid des vents glacials lui courir sur la peau, celle-ci étant déjà couverte d'une fine couche de sueur. Le ciel grisé laissait tomber ici et là quelques fins flocons de neiges. Elle était tellement concentré qu'elle les ignorait, tout comme elle avait ignoré - ou pas entendu - l'individu qui était venu toquer à l'entrée. C'était les hurlements suraigus de l'homme au masque qui l'avaient sortis de ses pensées. Elle s'était tournée vers le perron pour voir l'homme parcourir le jardin, poursuivi par les deux chiens qui lui couraient après, peut-être dans l'espoir de découvrir avant l'adolescente ce que transportait l'homme dans son gros sac.

-Eh ! avait-elle crié quand Écho avait enfin réussi à mordre le mollet de l'intrus, le faisant ainsi crier. Au pied !

Ceux-ci obéirent aussitôt alors que l'homme se massait la cheville en sautillant un peu partout, couinant de douleur et jurant par moments.

-Ces sales cabots ! Aïe !

-...

-Vous n'auriez pas pu intervenir avant ?

-Pourquoi ? C'est vous qui êtes entré pas infraction ? Comment avez-vous fait d'ailleurs ?

Il la toisais un moment, croisant le regard à la fois vide, fuyant, paniqué et acéré de la jeune femme. Avec ses iris rouges aussi mouvant, il avait l'impression qu'elle cherchait à toute vitesse une faille chez lui pour le terrasser.

-Si vous pensez que je ne suis doué qu'à forgé du métal ! s'indignait-il.

-J'espère surtout que vos talents sont aussi avérés que vous l'affirmez, dit-elle en resserrant le manche du sabre en bambou.

Il déglutissait alors qu'elle ordonnait aux chiens de retourner à l'intérieur et d'attendre Sanemi.

-Ils le sont, avouait l'homme d'une plus petite voix, mais qui n'en restait pas moins beaucoup plus authentique.

Il se penchait au-dessus du sac pour en ressortir un sabre et un poignard. L'adolescente s'avançait pour observer de plus près les deux armes qui lui étaient destinées. Les fourreaux étaient dans les tons sombres et rouges : Tout ce dont elle avait besoin.

-Tenez, lui avait-il dit en lui tendant le katana.

Elle le prit dans ses mains, laissant tomber celui d'entraînement : Il était tellement plus léger que ce sabre en bambou. Lorsqu'elle entrouvrit le fourreau, elle fut face à une lame étincelante. Le bruit de la lame venant racler le cuir du fourreau, elle retenait son souffle pour ne pas se retrouver dérangée dans les premiers instants de contemplations de son arme. Arborant un air presque fasciné, mais tellement émerveillé, elle put observer la lame aussi brillante que du diamant se teindre en un noir presque opaque, mais dont les traits du tranchant furent parsemé de motifs de rayures rouges bien droites, semblable à des millier de dents parfaitement alignées. En son centre, la lame était gravé de motifs de fumée très fins et presque invisibles.

-Alors ? demandait le forgeron en jouant nerveusement avec ses doigts. Comment est-ce que...

-J'adore.

Elle l'avait murmuré, mais c'était suffisant pour satisfaire l'homme et le convaincre qu'il avait fait du bon travail.

-J'ai apporté ceci, dit-il en lui attrapant un petit sac à sa ceinture. Il vous suffit d'en verser régulièrement dans le fourreau pour réapprovisionner les lames.

Le Souffle de la mortWhere stories live. Discover now