Le Souffle de la mort

Chapitre 5

Comme il l'avait dit, l'entraînait avait débuté aux aurores. Il l'avait retrouvé sous les draps de son petit lit, mais n'avait pas bataillé pour la faire sortir. Au moins, elle savait dans quoi elle s'était engagée et ne semblait pas avoir besoin de beaucoup de discipline. 

À l'extérieur, le temps s'était encore refroidie, bien que beaucoup plus doux que la veille. Le terrain n'était cependant pas très propice à l'entraînement, la boue recouvrant presque la totalité du sol. Elle s'affala sur le sol à de nombreuse reprise, s'écrasant une fois le visage dans une flaque d'eau et de vase. Le chemin à suivre n'était cependant pas très ardue, mais très long et le terrain irrégulier : Normal lorsque l'on sait que son mentor a élu domicile sur le mon Yoshino. Dix kilomètres de course à tous les matins promettait d'être une activité rude pour la nouvelle recrue et amusante à regarder pour son mentor. Un petit plaisir coupable qu'il avait de voir tous ces jeunes se planter les premiers jours d'entraînement.

Il lui avait donner un ensemble de vêtements d'entraînement semblable à la tenue des pourfendeurs qu'elle avait trouvé chez son oncle. Eh bien qu'elle n'était pas très friande des motifs rayés dessus, elle avait déduit qu'il devait s'agir de sa «signature». Un moyen de le reconnaître plus facilement. Elle avait trouvé une photo de son oncle avec son mentor et deux autres hommes, dont l'un de petite taille avec une canne et un autre avec un masque rouge : Chacun d'eux portant sur lui un signe distinctif, son oncle ayant quelques doigts en moins. 

Il promettait et prenait tout de même le temps d'annoncer à Tsuki que chaque fois qu'il la verra prendre un peu trop son pied, il rendra l'entraînement plus difficile.

-Soyez créatif, je ne veux pas que ce soit trop facile.

-Tu vas souffrir, ne t'en fais pas.

Ils commençaient la course. Il lui montrait le chemin qu'elle allait devoir courir à chaque matin sans exception et la mettait en garde que le moindre doute comme quoi elle avait tricher allait être puni. 

-Je ne triche jamais, avait-elle répondu. Ça ne sert à rien sauf à nous nuire. 

Il avait rit, la trouvant bien trop coincée pour une adolescente de son âge. 

De toute façon, comment voulait-il qu'elle triche, puisqu'elle doit à chaque fois faire un aller retour en marquant une croix sur un panneau en bois à la fin de son «aller», avant de revenir pour terminer le cinq kilomètres de course restant ? Panneau qu'il allait voir à tous les matins après son retour pour s'assurer qu'elle était bien aller jusqu'au bout. 

-Est-ce que vous pouvez me montrer le chemin qui conduit au village le plus proche ? 

-Pourquoi ? Tu veux aller faire quelques emplettes ? 

Elle secouait la tête, faisant voler ses cheveux blancs rendue bruns et couverts de vase, avant de désigner une lettre qu'elle sortait de son kimono. Par quel miracle cette lettre pouvait-elle être imberbe de la moindre saleté alors que la jeune femme qu'il avait devant lui ne ressemblait déjà plus à rien ? 

-J'ai promis à mon petit frère que je lui écrirai à chaque jour. Je tiens à tenir parole. 

Il passait une main dans son dos et l'invitait à la suivre. 

-Viens, je vais te montrer le chemin qui conduit au village le plus proche. 

Elle le suivait jusqu'au village de Yoshino, un village installé dans les montagnes. Un endroit très beau dans lequel la brume et parfois les nuages très bas aimaient se perdre. Lors de la saison du printemps, bien des cerisiers se mettent à fleurir, rendant le paysage encore plus majestueux, d'après les dires de son mentor. Le village n'était pas bien loin de la maison, mais il fallait marcher et gravir beaucoup de colline et de pente rude. Lui, il les escaladait facilement. La jeune femme ne baissant pourtant pas les bras et et suivait son mentor à travers les arbres jusqu'à apercevoir la civilisation. Civilisation qu'elle ne se rappelait pas avoir vue la veille, ils avaient sûrement dû arriver par derrière, par un autre chemin.