Chapitre 33 : Je Roule Sur Dakar !

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L'amour et la déception cheminent ensemble. En prenant le risque d'aimer, il faut aussi envisager la probabilité d'être déçu. Et évidemment, plus l'amour aura été intense, et plus la déception sera tout aussi puissante !
AMK_Rassoul
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Un désir compulsif de liberté et de démocratie, voilà ce à quoi aspire tous les opprimés du monde. Quand la censure devient loi, exprimer librement son opinion devient risqué. Et au Sénégal nous y sommes !

Qu'est-il advenu de notre cher pays, vitrine du vivre ensemble, loué pour sa démocratie ? Une démocratie jadis, sinon parfaite avec ses couacs et autres imperfections, mais du moins encourageante, désignée en exemple pour beaucoup.
Aujourd'hui, hélas, un nouveau Sénégal a vu le jour. Le souffle d'un vent violent, répressif et dévastateur souffle désormais sous nos cieux, jadis cléments et paisibles. Prémice, sans doute, d'une tempête que nous prions de ne jamais voir éclater.
Un Sénégal qu'on peine à reconnaître. Un Sénégal où le délit d'opinion amène plus d'un millier d'honnêtes citoyens dans des cachots déjà plus que bondés à l'extrême.

Ceci n'est qu'un cri du cœur d'un simple et humble citoyen pour ces terribles atteintes à la démocratie, ces dérives, chaque jour un peu plus poussées et sans cesse renouvelées !
Halte ! Stop ! Impasse en vue !

Je ne suis certes membre d'aucun parti politique mais je n'en suis pas apolitique pour autant. D'ailleurs personne ne devrait l'être !
Comment en effet prétendre vivre dans une cité et ne point avoir son mot à dire dans la gestion de cette cité ?
Au final, peu importe l'appartenance politique des uns et des autres, la liberté d'association et d'opinion est un droit inaliénable pour tout citoyen, constitutionnellement garanti.
Où va donc ce citoyen quand exprimer son opinion devient un délit voire un crime ?

La traque sur les réseaux sociaux devient désormais la norme dans l'ancienne cité, vitrine d'une démocratie, désormais bafouée et foulée au pied. Une démocratie de façade ! 1062 détenus politiques à minima, censurés de Facebook à Tik-tok en passant même par des messages privés WhatsApp. Le tout avec des coupures d'internet à tout va, arbitrairement, au bon vouloir d'un petit nombre, juste pour vouloir faire taire "cette masse qui gronde" !
Seulement, n'oublions pas que quand le peuple grondait à Paris il y a plusieurs siècles de cela et que Louis XVI avait choisi de l'ignorer, c'en était suivit la révolution française de 1789 et lui-même se retrouva guillotiné.
Seul le peuple reste souverain !

Quand la justice devient un appareil d'État pour régler des comptes politiques au lieu de corriger et de préparer à une réinsertion sociale, c'est que le mal est profond. C'est le cas de le dire, l'État de droit devient, de fait, définitivement mort et enterré.

Le Sénégal appartient sans conteste à l'ensemble des sénégalais à part égale et entière et sans parti pris aucun. *Sunu Gàal la ñun ñép. Kumba am Nday ak Kumba amul Nday nak mo wara jéex ci Peenc mi !* Une justice à deux vitesses, selon que l'on appartient au pouvoir ou à l'opposition. Une pseudo justice partisane et foncièrement injuste à laquelle plus grand monde n'adhère. Un acharnement visible et flagrant contre un seul homme, sur fond d'un système de corrompus, coupables jusqu'à l'os. Il est temps que cela s'arrête !
Aucun citoyen de ce pays ne possède une part supérieure à un autre.
Le Sénégal nous appartient à tous et si le Sénégal va bien, nous allons bien. Si à contrario, le Sénégal va mal, nous sombrons tous. Et moi, j'ai terriblement mal car le Jollofland va plus que mal. Mon pays va très mal !

Nous marchons à pas de géants vers une dictature qui ne dit pas son nom. Ceci me crève le cœur car le Jollofland coule dans mes veines.
Vivement que nous puissions retrouver notre cher Sénégal d'antan. Notre Jollofland du vivre ensemble. Notre pays où chacun bénéficiait d'une liberté de choisir librement sa religion, son parti politique et pouvait exprimer sans crainte ses opinions avec respect sans peur de se retrouver derrière les barreaux dès le lendemain matin.
Ô que notre très cher pays de la Téranga nous manque !

Entre le Sang et l'EnclumeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant