Chapitre 26 : Enfant Rebelle !

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Le cœur est un enfant rebelle. Il ne s'éduque pas au bras de fer !
AMK_Rassoul
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La dignité est inhérente à la vie même de l'être humain. 
Si l'excès d'orgueil est un péché pour nous autres croyants, la dignité, elle, est souhaitable jusqu'au dernier souffle. Vivre dignement et pouvoir mourir dignement !

La dignité se définit par rapport au respect. La dignité elle-même appelle le respect. 

Le Wolof dit *juddu bu rëy Nday ak Baay wayé fulak fayda borom* = Le respect et la dignité ne s'héritent pas des parents, ils s'acquièrent personnellement !
Parfois, un sursaut d'orgueil est aussi une forme de dignité. Un amour sans respect est une atteinte à la dignité.

La dignité suppose de traiter l'autre comme un sujet et non point comme un objet. Utiliser les sentiments de quelqu'un pour arriver à ses fins, c'est traiter cette personne comme un objet.
Ainsi donc, au banquet de l'amour et du mariage, il faut savoir sortir de table quand le respect n'est plus servi au menu. Une question de dignité humaine !

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Retour dans le passé 

Soxna Taahira DIÈNE est une femme d'expérience. Elle a été formée à l'école de la vie. Très posée mais le regard vif et avisé, Taahira savait lire entre les lignes. Avec ce trait de caractère, combiné à un sixième sens très développé, Soxna apercevait très souvent les choses arriver de loin.

C'était donc à cette cérémonie de mariage de la famille élargie de Mame Thierno DIOP que son couple connaîtra les débuts d'une nouvelle destinée.
Ce jour-la, brillants de mille éclats, Soxna Taahira et son mari, assorties dans leur couleur prisée vert clair se rendirent à cette somptueuse cérémonie de noces d'un des nombreux cousins de Mame Thierno DIOP.

Quand, à un moment de la soirée, Soxna Taahira DIÈNE croisa le regard un brin ambigu de son mari, elle lui servit un sourire tout ce qu'il y a de plus naturel.
En effet, Soxna avait tout de suite détecté le regard intéressé de son homme à cette jolie jeune gazelle, au teint relativement clair et au charme évident.

Lointaine cousine de Mame Thierno DIOP, Yakhara NDIAYE était alors une magnifique jeune femme de 27 ans. Très élancée, teint caramel fondant, sourire accrocheur, Yakhara était très agréable à regarder sans forcément être d'une beauté fatale. Tout le charme de Yakhara NDIAYE était dans ce qu'elle dégageait naturellement sans compter bien sûr ses formes pulpeuses et son regard de braise. 
Yakhara NDIAYE était, en effet, une de ces personnes qui, instinctivement, accrochent l'œil, sans qu'on puisse forcément expliquer le pourquoi du comment. Une certaine "aura" comme semblent en dégager certaines personnalités qui sortent de l'ordinaire.

Avec ses énormes yeux pétillants qui semblaient presque vous narguer du regard, Yakhara NDIAYE laissait transparaître une assurance certaine sur ses atouts féminins. De grands iris si hors du commun que certaines mauvaises langues y associaient volontiers une certaine dose de puissance occulte. Des yeux de djinn, lui disait-on souvent.
Un charme qui captiva tout de suite Mame Thierno DIOP au-delà du raisonnable avant de finir par lui faire perdre le nord.

Bien que cousins mais assez éloignés, Mame Thierno DIOP et Yakhara NDIAYE ne se connaissaient guère plus que ça. Finalement rien d'étonnant à cela dans cette grande famille dont le nombre de membres donnait souvent le tournis.
Mame Thierno ne voyait cette partie de sa famille, notamment son oncle, le père de Yakhara, par ailleurs papa d'une nombreuse progéniture, qu'en de très rares occasions. Généralement, tous les deux ou trois ans, à l'occasion de son *néméku tour*. Une tournée de courtoisie familiale que Borom Dàaru effectuait dans l'intention de raffermir les liens familiaux depuis toujours privilégiés chez eux.

Entre le Sang et l'EnclumeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant