Chapitre 11 : Aux côtés de Maman !

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Utilisé à bon escient, le silence peut être fatal !
AMK_Rassoul
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Adja Mberry PÈNE s'en souvenait encore comme si c'était hier de ce fameux jour où elle fit part à sa mère des intentions de son futur mari. Sur le coup, Adja n'était focus que sur son objectif de s'unir à l'homme de sa vie et rien d'autre n'avait d'attrait à ses yeux amoureux.
Ce jour-là, elle fit, limite, preuve d'insolence vis-à-vis de celle qui l'avait mise au monde pour défendre le choix de son cœur. Il fallait toutefois avouer que Mère Yacine MBOW ne cachait nullement son aversion pour son futur gendre et pour cause !
Combien de fois par la suite cependant, Adja Mberry aurait souhaité pouvoir revenir sur cette fameuse conversation et refaire le cours des choses mais surtout, prêter oreille aux mises en garde de sa mère. Hélas pour elle, on ne dévie pas le destin. Ce que Mère Yacine MBOW, le vieillard, assise à la racine de l'arbre, avait aperçu au loin, elle, Adja Mberry PÈNE, l'enfant têtue et bornée, assise sur la branche la plus haute de ce même arbre, ne l'avait même pas vu de près ! Mais ainsi va la vie hélas ! La vie est telle un ruisseau coulant sur son lit, elle dévie rarement de sa trajectoire. Les choses suivent leur cours tracé. Nul se saurait échapper aux péripéties de son destin !

Ce jour-là, Mère Yacine MBOW venait de rentrer d'une de ces sempiternelles cérémonies familiales où elle se devait de faire acte de présence. Baay Modou PÈNE était encore à son travail mais ne devrait pas tarder. Baay Modou tenait, en effet, un magasin d'alimentation générale dans un marché à Golf. Les jumeaux, eux, étaient à leur quotidienne séance de foot dans le terrain vague du quartier. Adja Mberry retrouva ainsi sa maman sous la véranda où celle-ci se prélassait sur une natte à même le sol, un oreiller sous la tête, s'éventant vigoureusement, se plaignant d'une fatigue surtout au niveau des articulations de ses jambes. On était en fin d'après-midi au lendemain de l'altercation entre Garmi FALL et Junior PÈNE.

-*Adja Mberry, PÈNE Ngala kay bëssël sa Yaay tankkam yi tutti way Néné Yaayam... dama sóon Yaay bòoyam* = Adja Mberry, viens masser un peu les jambes de ta petite maman... Je suis tellement fatiguée ma fille !

-Sama Yaay, il faut aussi arrêter de courir les cérémonies là ! Sermonnait Adja Mberry en s'exécutant à la requête de sa maman.

-*Numay déf Adja, mbook dé doom mo ñu sonal. Sunu askan wi dé da yàatu mash'Allah té Ñéeño gii doom daño bëggum xéw aki langg* = Comment faire Adja ? Tu sais bien que pour nous autres Ñéeño, notre goût prononcé pour les fêtes grandioses est un secret de polichinelle et notre famille est très grande, je touche du bois... Je le voudrais que je ne pourrais me soustraire à certaines obligations familiales... bienséance oblige ! Se défendit Mère Yass.

-Et dis aussi que tu aimes bien ces grandes fêtes là, avoue rék Sama Yaay !

-Adja, à mon âge, on a que ces fêtes là comme activités mondaines. On en profite pour fuir la sédentarité en cultivant notre jeunesse et éviter ainsi le piège de la vieillesse !

-Cultiver ta jeunesse pour éviter que Baay Modou ne prenne une petite minette en seconde épouse, tu veux dire ! Taquina Adja en scrutant la réaction de sa jalouse de maman.

-*Ñaréel jàmm, Subóohun ma sa gémiñ gii* = Seconde épouse ? Ta bouche là Adja ! Conjurait Mère Yass le mauvais sort avec un geste au niveau de ses oreilles en jetant son éventail, se redressant brusquement comme mordu par un serpent venimeux. Wa arrête ce que tu fais Mberry et éloigne-toi de moi avec tes idées poisseuses là, tshiiip ! Se releva derechef la jalouse.

Ah ces femmes, jeunes ou vieilles, quasi toutes les mêmes quand il s'agit de potentielles rivales !

-*Ayi Sama Yaay, máageet bu tolni yaw di ragal wujju* = Maman, une vieille dame comme toi à craindre encore une coépouse ? S'offusqua la jeune fille.

Entre le Sang et l'EnclumeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant