Chapitre 6 : Kijani : L'Oasis Brisé

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Mopodi, un pays d'une beauté sauvage et indomptée, situé au cœur de Kibara, était notre sanctuaire. Nous vivions dans un village du nom de "Kijani", un véritable havre de la nature. Le paysage était une mosaïque de forêts denses, de rivières sinueuses, et de montagnes majestueuses. Les forêts, d'un vert luxuriant, chuchotaient les secrets de la vie, abritant une myriade d'espèces animales et végétales. Les rivières claires et pures, dont le doux murmure apaisait l'âme, serpentent à travers le paysage, nourrissant la terre et la vie qu'elle abrite. Les montagnes imposantes et majestueuses se dressent comme des sentinelles silencieuses, veillant sur le pays et ses habitants.

C'est dans ce coin tranquille que je suis né, moi, Suraken Kamau, le fruit de leur amour, le symbole de leur désir de paix. J'avais hérité de la peau ébène de mon père, mais mes yeux étaient d'un vert éclatant, un mélange unique de nos deux mondes. Mes cheveux, d'un noir profond, étaient souvent ébouriffés par mes aventures dans la nature.

Ma petite sœur Anaya est née un an après, scellant notre famille dans cet havre de paix et d'amour. Elle avait la peau d'un ton plus clair, un mélange parfait de l'ivoire de notre mère et de l'ébène de notre père. Ses yeux d'un brun profond étaient pleins de curiosité et de malice, et ses cheveux noirs comme la nuit tombaient en boucles douces sur ses épaules.

C'est dans ce cadre idyllique que j'ai passé mon enfance. A sept ans, j'étais un garçon insouciant, courant à travers les forêts luxuriantes de mon village, grimpant aux arbres, plongeant dans les rivières claires et jouant avec Anaya. Je me souviens d'une fois où Anaya et moi avons découvert un nid d'oiseaux caché dans un arbre, les petits piaillements des oisillons résonnant dans nos oreilles, la douce odeur de la mousse et des feuilles fraîches remplissant nos narines.

Avec nos amis, nous passions nos journées à explorer la nature, à découvrir les merveilles cachées de Kijani. Nous courions à travers les prairies, nos rires se mêlant au chant des oiseaux. Nous grimpions aux arbres, nos mains et nos pieds se couvrant d'écorces et de sève. Nous plongions dans les rivières, l'eau fraîche et claire nous enveloppant dans une étreinte rafraîchissante.

Chaque jour était une aventure, chaque moment un trésor précieux. Nous étions libres, nous étions heureux. Nous étions des enfants de nos parents, grandissant sous le regard bienveillant de la nature.

C'est ainsi que j'ai passé mes dernières années, dans l'innocence et la joie de l'enfance, loin des horreurs de la guerre qui avaient autrefois déchiré le monde. La vie à Kijani était paisible et pleine d'apprentissages pour moi.

Ma mère, Lien, était une forgeronne accomplie et elle m'a transmis son savoir. "Chaque métal a son âme, Suraken," elle me disait, "et c'est à toi de la découvrir." Chaque jour, après les tâches ménagères, je la rejoignais dans la forge. Elle m'apprenait à manier le marteau et l'enclume, à comprendre le métal et le feu. Sous ses yeux attentifs, j'ai appris à forger des armes, à comprendre la science derrière la métallurgie.

Mon père, Kamau, m'a enseigné l'art du combat. "La force n'est pas dans l'arme, mais dans celui qui la manie," m'expliquait-il. Chaque matin, avant le lever du soleil, nous nous rendions dans la clairière près de notre maison pour notre entraînement. Il m'a appris à être rapide, précis et déterminé. Il m'a enseigné comment anticiper les mouvements de l'adversaire, comment utiliser mes forces et compenser mes faiblesses.

Un jour, au retour d'une de nos escapades dans la forêt, Anaya et moi avons été confrontés à une découverte troublante. Sur le chemin du retour à l'orée de la forêt, gisait un homme blessé et épuisé. Son visage était marqué par la douleur et la fatigue, et son corps portait les stigmates d'un long voyage. Même si nous étions jeunes, Anaya et moi avons immédiatement saisi la gravité de la situation. Nous avons couru aussi vite que nos petites jambes nous le permettaient pour informer nos parents de notre découverte.

MiradjinnWhere stories live. Discover now