Chapitre 3 - Aurel

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Quand je réouvre les paupières, c'est sous la douceur d'une main chaude qui soulève ma joue. Je me redresse avec surprise, les yeux à moitié ouverts, la panique affluant dans ma poitrine. Le coussin agréable sur lequel je suis lové est Léo. Ses doigts s'attardent quelques secondes sous mon menton et je rougis sous l'attention. Je regarde autour de nous, inquiet que l'on nous voie, mais tout le monde dort.

Je ne sais pas combien de temps ça fait qu'on roule ni pourquoi Léo m'a laissé m'assoupir sur lui. Quand je relève le nez, il a les traits tirés et ses yeux brillent de sommeil.

— On arrive, chuchote-t-il.

J'aurais voulu que sa main reste sur mon visage. À la place, j'acquiesce puis m'étire. J'ai bien dormi. Je me sens en sécurité, confortable dans ce bus surchauffé. Je me frotte la figure pour reprendre mes esprits. Dehors, la ville défile devant moi pendant que je range mes écouteurs. Les lumières des phares et des lampadaires rayonnent et m'éblouissent.

Dans un dernier virage, le coach se gare et tire le frein à main. Il se retourne, puis remarque que nous étions les seuls réveillés.

— Je vais chercher les clefs, réveillez les autres.

Léo grogne pour le principe puis enfonce son coude dans les côtes de Rémi. Celui-ci s'étire comme il le peut dans l'espace trop confiné. Léo continue sa tâche et le véhicule reprend vie. Tout le monde quitte le mini-bus et je suis le dernier. Je frissonne sous le froid de janvier. La chaleur de l'habitacle me manque déjà. Rémi et Billel sortent toutes nos affaires du coffre.

J'approche pour récupérer mon sac, mais encore assommé, je bouscule Léo au passage.

— Qu'est-ce que ? s'étonne-t-il.

Mon épaule a repoussé son torse plus fin que le mien sans effort.

— Merde, Léo, désolé.

L'échange attire l'attention sur nous. Je devine que les autres se demandent si nous allons nous de nouveau nous sauter à la gorge. Nos regards s'accrochent et j'appréhende sa réaction. Ses yeux ne renvoient pas de haine, mais j'ignore comment me comporter. Il se retourne finalement pour aller chercher son sac. Il n'a rien dit. Je ne vais pas mentir, je suis surpris.

— J'ai les clefs ! annonce le coach en arrivant devant nous.

Je croise le regard de Rémi et celui-ci semble tout autant étonné.

Qu'est-ce que sait Rémi ? Est-il au courant ?

— Je vais vous répartir dans les chambres, mais avant ça, quelques infos. Demain, je veux vous voir devant le bus à 8 h 30. Je ne suis pas votre père et vous êtes des adultes donc vous êtes libre de vos mouvements. Par contre, je ne tolérerai aucun retard.

Ses yeux fusillent Léo du regard et nos coéquipiers sourient en se tournant vers lui. Léo leur présente son majeur, agacé. Cela déclenche les rires de certains.

— Arrêtez ça. Doit-on mentionner ce qu'il s'est passé au dernier match, Legrand ? Je te trouve bien serein pour quelqu'un qui a lancé une bagarre.

Mon ventre se tord. Nous avons perdu la rencontre à cause de cette bagarre et j'étais furieux contre Léo. Le capitaine s'est justifié au sujet de ses actes, mais nous n'en avons pas reparlé depuis. Le silence s'installe et Léonard se renfrogne.

— Pardon de vous interrompre, coach, mais on se les pèle, dit Rémi sans laisser le temps à Léo de rétorquer. Peut-être que Léo pourrait en discuter avec vous plus tard et pas quand on est tous en train de se geler sur le parking d'un hôtel ?

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 05, 2023 ⏰

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