Toutes les pièces

0 0 0
                                    

Condamnée à en finir dans une cave, je retarde la mort par l'espoir. Tout ça pour une menace de ma part, pistolet sur la tempe.

Quelqu'un frappe à la porte comme si je pouvez interdire cette personne d'entrer. Je ne renoncerais pas. « Des gens pensent que je suis la réponse mais je suis aussi perdue que toi. » Elle me confiait. Une musique en fond, comme toujours, pour accompagner nos discussions. « J'aime mes découverte musicales ! » Elle s'exclame. On parlait de brocante lors desquels elle dénichait des disques. « Je t'emmènerais, Izzy, promis ! » Elle m'invite, sa joie est contagieuse et j'accepte.

Elle me regarde « Tu vas m'embrasser ou attendre ? » Elle me défie en reculant de son lit. Je la prends par la taille. « Notre relation ne tient que grâce à ma voix et tes talents de guitare. » Je plaisante. « Je m'en vanterais aux autres. » Elle rebondit. Elle se jetterait presque sur moi, me prenant par la taille, son odeur reste aussi agréable que les jours précédents et je l'embrasse. « Avec toi je ne mourrais que d'arrêt cardiaque. » Je glisse dans l'action. Mon cœur manquerait des sauts pour me déchirait le corps avant qu'une quelconque maladie ne se charge de moi.

Où est-ce que tout a dérapé ? Je ne m'attendais pas à un tel confort mais plutôt à une pièce humide et sombre. Pire que ma chambre, aucun meuble, aucune lumière. Je me revois lui raconter une anecdote sur ma première fois, un souvenir qui me revenais. Je ne lui parlais pas de l'exclusion de mon père dans ces souvenirs retrouvés. Durant une conversation avec lui, il m'affirmait que je me forgeais mes propres expériences et que ne pas le voir était normal.

Je ne souffre pas, les clichés ne représentent pas le vrai dans ce cas. Mes mains tremblent, je suis effrayée, mes espoirs ne tiennent qu'à un fil. A de multiples reprises, j'essayais d'ouvrir la porte de la liberté mais il n'y a rien à faire. Mes yeux s'habituent à l'obscurité pour distinguer les motifs du papier peint.

La porte s'ouvre et je crains le pire. Ce matin encore, j'écoutais de la musique avec mon père. 'Eleanor Rigby' des Beatles, la suivante 'I will follow you into the dark' de Death Cab for Cutie. Ces chansons se ressemblaient même si l'air d'une des deux était plus planante. J'avoue ma préférence pour celle-ci. Il me partageait des souvenirs comme s'il espérait en débloquer plus de cette façon. Ce qui lui était plus important que son livre, spécialement mis de côté pour moi.

« N'espère pas me voir demain, j'ai décidé de partir à sa rencontre. » Me disait Gwen, mentionnant sa mère. « J'essaierai de m'en sortir sans toi. » Je riais, alors que maintenant, cette simple blague n'en n'est plus une. « Tu me manques ♥ » Etaient les seuls mots que je gardais, tournoyant dans ma tête. Je l'imaginais me le dire au téléphone, pas dans un message parce qu'elle aussi me manquait. Ce n'était que pour un jour mais je désespérais, ennuyée.

Pour atteindre ce qui ne l'était, après avoir gaspillé une bonne partie de ma journée, j'essayais de crocheter la serrure de la chambre de mon père, celle qui m'empêchait le passage pour me faire taire. Je ne pensais à rien, j'avais soif de curiosité. Elle partait loin, trop loin. M'accordant l'accès pour la première fois, la condamnée entrait.

Sans m'attarder sur les détails, son lit était fait, sa chaise portait une de ses chemises alors que le bureau rangé, en face montrait un ordinateur à code à moitié fermé. Son armoire à côté de son lit, observait, punie dans son coin. Je soulevais un coussin, pourtant, il ne revenait que dans dix minutes. Un cadre montrant une fois de plus le visage familier de ma mère se cachait là-dessous. En retirant la photo et en la retournant, je lu une date et son nom de jeune fille à côté de son prénom. « . Mary HARRISONEST novembre 2004 » Si la date ne correspond pas à celle de ma naissance ou de la sienne alors, elle est morte à cette date.

En ouvrant un placard de son bureau, je trouvais un bouteille d'un alcool fort. Il nous perd toutes les deux, c'est un remontant et la raison pour laquelle cette porte m'est interdite. Non, il y a plus. Ses volets filtrant la lumière, m'obligeant à allumer la lumière et le code sur son ordinateur me le confirment. J'essaie la date de mort, elle fonctionne.

Un programme se lance automatiquement, avant de ne le voir, je fais un tour dans ses mails. Il parle avec Paul, son fils, qui le recherche. Quoi ? En me plongeant dans leur conversation, je comprends qu'ils se fixaient un rendez-vous et les messages s'arrêtent après. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? En baissant l'onglet pour apercevoir ce qui s'était lancé au démarrage, je découvre la face caché de l'iceberg. Je connais Paul Weaver, rien n'était un rêve.

En temps normales, les gens croient en leur médecin, grâce à ses airs, sa gentillesse, ses conseils, rien n'est vrais. Il m'empoisonne et je n'ai rien vu. Je n'aurais pas le temps d'appeler à l'aide, mon téléphone disparait au pire moment. Pas d'échappatoire, je me confronterais à l'homme qui bloque mon instinct, sa voiture se gare, je l'entends, je reconnais le bruit. Dans son armoire, je trouve un revolver, je regretterais mes actions mais je ne m'en sers que pour me défendre de ce psychopathe.

Souriant, il me salue et me demande comment ma journée s'est passé, je reste vague en parlant de mon ennuie. Il semble deviner que je ne lui dis pas tout mais il en fait l'impasse et s'installe sur un fauteuil, au fond du salon, un livre en main, après s'être hydraté. Il ne prend pas la peine d'insister. J'ai envoyé un mail pour la police, de son adresse mail à Paul, pour survivre. J'indique l'adresse sans trop en dire, glissant un SOS. Il insiste pour que je boive, je cède et obéit, une dernière fois.

Je me place devant lui, pistolet derrière le dos, il se concentre sur sa lecture jusqu'à ce que je ne termine cette phrase :

« Quel genre de psychopathe es-tu ?

-Redis-le moi, il demande sans lever les yeux.

-Quoi ?

-Redis-le moi, il répète en séparant les mots, laissant apparaître un étrange rictus.

-Tu sais ce que j'ai vu.

-Prenons le chemin de l'honnêteté, tout de suite, oui.

-Ce n'était pas une putain de question ! Tu m'observais depuis toujours ! »

Le programme me montrait mon reflet vu de dos à travers une caméra. Plusieurs sont dans la maison mais je ne reconnaissais pas tout les emplacements. Il déclare :

« Mon plan se déroulait bien.

-Jusqu'à Paul ? Oh ! Et qu'en est-il de Mary ?

-La deuxième chance ne sera pas accordée.

-Parce que me droguer jusqu'à ma mort est une chance !?

-Tu souffres moins qu'eux.

-Qu'est-ce que tu leur a fait !?

-Je réparais une erreur. »

Je perds mon sang froid et pointe l'arme vers son crâne. J'exige :

« Réponds-moi !

-J'éliminais les erreurs.

-Qui je suis ?

-Ta mémoire reconnait Paul mais tu continues de vivre en inconnue dans ton propre corps.

-Arrête de jouer !

-Avec tout ces éléments, tu plies à mes ordres. Je ne t'aiderais pas, tu ne tireras pas de toute façon.

-Qu'est-ce que... ? »

Ma main tremble m'obligeant à lâcher l'arme la rendant à son propriétaire originel. Rien ne change. « Tu n'as rien ! Personne. » Je m'enfonce. Il jette l'arme à feu et couvre des larmes. « Vraiment ? Des larmes ? » Je souligne. « Elles ne sont pas pour lui. » Il révèle alors que je m'effondre sur le sol.

Devenir le secret honteux qu'on cache dans la cave ne l'empêche de m'amener à manger. Je suis affamée et accepte de manger. « Je n'ai jamais voulu ce type de fin pour toi. Tu ne m'as pas laissé le choix. » Me dit-il. J'essayais de m'enfuir à mon réveil, à sa première visite mais il a trop de force. Ses mains abîmées sont celles d'un tueur.

Il me laisse derrière lui en abandonnant une lumière. Rien ne se cache au hasard. La faim m'oblige à fermer les yeux sur sa folie, je ne peux pas le croire, il a glissé du poison. Il n'abandonne pas le plus doux des homicides.

Je n'oublierais pas ses paroles, celles qu'il a prononcé alors que je n'étais pas en état de répondre. « Tu avais toutes les pièces du puzzle pourtant. »

Juste nous [En Réécriture]Where stories live. Discover now