Treinta uno

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– tu veux dire que tout ce qui s'est passé entre nous n'a plus de valeur pour toi ? Demanda Haïzaki, complètement confus par la déclaration du rouge.

– bien sûr que ça en a, notre relation a été la première pour nous, ce qui fait qu'elle est la plus spéciale qu'on n'aura jamais, mais tu dois comprendre qu'on est pas fait pour être ensemble, nous sommes tous deux des dominants.

– Akashi... dit le blond. S'il n'était pas lui il aurait sûrement fondu en larmes mais il n'allait pas donner ce plaisir au rouge. Celui-là même qui le regardait sans montrer aucun sentiment.

  Haïzaki ouvra les yeux pour se découvrir dans la cellule. Ça faisait maintenant un mois qu'il avait été arrêté et il devait être jugé dans environ une semaine. Il avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour sortir, mais rien. Le rouge s'était déjà visiblement assuré qu'il croupisse en prison.

  Cette nuit-là encore, il avait rêvé de son passé avec le rouge: de leur séparation, du rouge qui avait failli tué sa mère mais qui avait quand-même fini par tuer son père à la place et qui tuait sa femme des années plus tard. Tout ça pour une raison qu'il ignorait.

  Un garde vint lui annoncer une visite. C'était l'un de ses hommes.

– alors ? Demanda le blond en s'asseyant.

– nous pensons que l'empereur a kidnappé son fils et sa femme, annonça tristement l'homme.

  Haïzaki hocha la tête. C'était fini : le rouge s'était déjà assuré d'avoir toute la cour entre ses mains.

– mais nous avons aussi trouvé quelque chose, dit l'homme la voix basse et en se rapprochant du blond. Les armes qui étaient avec vous sont des faux. Ça, il le savait déjà ; jamais Akashi n'aurait pu sacrifier la marchandise pour le faire arrêter.

– et lui ? Comment va-t-il ? Demanda le blond.

– d'après ce qu'on sait de la presse, il s'est fiancé avec Tetsuya Kuroko.

  Le blond ferma les yeux, à cause de la haine, de la colère, de la douleur. Il se permettait de lui faire ça et de se marier en paix. Il lui avait fait trop de mal pour qu'il s'en sorte aussi facilement. Le rouge devait payer d'une façon ou d'une autre, même si ça devait lui prendre des années.

  Avant de s'en aller, l'homme lui donna un bout de papier et de l'argent  que Haïzaki cacha avant de retourner dans sa cellule. Une fois dans cette dernière, il lut ce qui était écrit. Visiblement, tout n'était pas encore perdu, il avait encore une chance. Ses lèvres s'élargirent dans un sourire mauvais. Il pouvait toujours se venger.

  Les mois, avec des lueurs éblouissantes de désespoir, étaient passés rapidement pour le blond. À la première audience,

Il était devant le juge, sur le point de rendre le verdict. Il avait plaidé coupable.

– accusé, levez-vous, cette phrase tombait comme l'épée d'un bourreau, amena avec elle un silence torturé par la défiance, le doute et la crainte qui criaient aux oreilles dans un calme assourdissant. La cour vous condamne à 60 ans de prison ferme, sans possibilité de remise de peine, annonça le juge avant de laisser tomber durement le marteau, brisant le silence de l'attente.

Il se leva et l'assistance de même. Haïzaki quitta le bâtiment, sur son chemin, une foule de journalistes qui lui posaient des questions qu'il n'entendait même pas.

Jusqu'à ce que, de la bouche de l'un d'eux, sorte le nom d'Akashi. Qu'est-ce qu'il avait pu dire ? Il se retourna pour essayer de le voir mais il avait visiblement était noyé dans la vague de journalistes prête à tout pour un reportage. Il fut reconduit dans sa cellule, attendant son convoi pour la prison. Mais jamais il n'allait s'avouer vaincu par Akashi, il allait se venger par tout les moyens possibles.

Le temps était passé si vite, sûrement qu'au moment où Haïzaki était condamné, le rouge, lui, se mariait tranquillement. Mais Haïzaki avait juré, Akashi devait payer.

Akashi enfilait la bague sur l'annulaire du bleu en prononçant ses vœux. Ils étaient dans la cour de la maison de Masaomi, le père d'Akashi. Les invités du bleu n'étaient composés que de sa famille restreinte ainsi que quelques un de ses amis et son témoin, Kagami. Ceux du rouge : son père, sa femme, ses hommes dont Aomine et Anamiya et son témoin Mibushi.

– en vertu du pouvoir que me confère la loi, je vous déclare unis par les liens du mariage. Vous pouvez vous embrasser, dit le maire avec un sourire chaleureux.

Akashi caressa la joue du bleu avant de rapprocher tendrement son visage et d'embrasser son époux. Enfin ils étaient mariés et leurs problèmes étaient tous déjà loin.

Après la cérémonie, les festivités avaient enfin commencées. Tous les invités étaient réunis dans un autre coin de l'immense jardin, il y avait une sorte de buffet à l'extérieur ; une longue table couverte d'une nappe blanche. Il y avait dessus toute sorte de mise en bouche accompagnant l'apéritif et de boissons.

La table se trouvait juste à côté de grandes portes françaises doubles qui donnaient sur la salle de réception. Elle était richement décorée, tout en gardant un côté humble et sobre. Il n'y avait qu'une dizaine de table formant des cercles d'un côté de la salle, de l'autre, il y avait une place prévue pour les musiciens, et entre les musiciens et les tables, la piste de danse.

Les invités étaient déjà installés quend ce fut l'heure de la danse. Akashi, de noir vêtu, se leva pour inviter Kuroko à la danse. Ce dernier prit sa main en se levant, ensemble, ils allèrent jusqu'au centre de la grande pièce.

Akashi posa sa main sur la taille du bleu tandis que ce dernier faisait de même en posant la sienne sur l'épaule de son mari et il joignit l'autre à celle de Akashi. Aussitôt que la musique commençait, eux aussi entamaient leur danse. Kuroko adressa un sourire au rouge qui le lui rendit puis l'embrassa sur le front.

Kuroko déposa doucement sa tête sur la poitrine du rouge, l'air pensif.

– Tetsuya? Qu'est-ce que tu as ? Demanda le rouge, ayant senti son anxiété.

Kuroko bougea négativement la tête en fermant les yeux. Le rouge chercha ce qui n'allait pas, jusqu'à trouver.

– tu t'inquiètes pour Akira ?

– Seiji, rectifia Kuroko

– tu veux aller voir Seiji ?

– Oui

Quand le slow prenait fin et que les autres couples dansaient déjà, Akashi attira Kuroko jusqu'à l'étage, dans une chambre au fond d'un couloir. Des yeux, il lui fit signe d'entrer. Kuroko retourna la poignée et poussa la porte.

Seiji se trouvait dans son berceau, accompagné de Asu, sa nounou.

– laissez-nous, dit le rouge à l'intention de la jeune femme qui les salua puis quitta la chambre.

Kuroko prit le bébé dans ses bras en lui demandant s'il lui avait manqué et à parloter de ci et de ça comme s'il pouvait lui répondre. Akashi avança et attrapa le bleu par la taille et l'attira doucement contre son torse.

– Je t'aime, lui murmura le rouge. Kuroko répondit par un léger sourire.

– Je n'arrive toujours pas à croire que nous sommes mariés, dit le bleu avec un regard songeur.

– Oui, c'est arrivé si brusquement, tout s'est passé si vite, appuya Akashi.

Mon ObsessionWhere stories live. Discover now