Sativa: Feel in a Heartbeat

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— J'ai longuement hésité mais je voulais savoir si tu accepterais d'être officiellement ma petite amie. Je sais que c'est un peu précipité, cependant, ce voyage m'a fait prendre conscience d'à quel point je t'appréciais. Je comprendrai tout à fait si tu refuses.

Je suis obligée de retirer ma paille de ma bouche pour ne pas m'étouffer avec mon Coca Cherry. Depuis que l'AntéChrist est parti, je suis au téléphone avec Logan, toujours sur mon transat. J'ai fini par céder à la tentation d'acheter quelque chose mais j'ai opté pour un soda et non pas pour un cocktail -bordel, qu'est-ce que ça m'a coûté de résister à l'appel de l'alcool-.

Le jeune homme vient de me lâcher cette bombe sans prévenir.

Sa petite amie ? Moi, la célibataire aguerrie ? Sortir avec quelqu'un ? Officiellement ?

— Je suis désolé, face à mon silence, Logan s'empresse de poursuivre. Je n'aurais pas dû te demander ça, c'était sans doute trop tôt.

— Non ! m'écrié-je. Non, désolée, c'est juste que je ne m'y attendais pas.

Henson, je te défends de...

— Oui, je continue. Oui, j'aimerais beaucoup être ta petite amie officielle.

Wow, alors là.

Lorsqu'il me répond, j'entends son sourire dans sa voix. Il ne devrait pas se réjouir de s'être liée à une idiote comme moi. Une idiote incapable de se tenir.

— Super ! il rigole. Tu ne peux pas savoir comme ça me fait plaisir d'entendre ça ! J'ai hâte que tu reviennes pour que je puisse te serrer dans mes bras comme il se doit.

— Moi aussi, susurré-je. Bon, je te laisse, je crois que ma voisine veut me montrer une énième photo de son chat.

— Pas de soucis. Amuse-toi bien, Sativa. À plus tard.

Je lui souhaite une bonne journée puis raccroche. Bien sûr, il n'y a aucune putain de voisine et aucun putain de chat. J'ai juste paniqué.

J'enroule mes écouteurs autour de mon téléphone puis me lève. Une fois devant le bar, je commande une bière pour le trajet entre la piscine et ma chambre. Je crois que j'en ai besoin là, tout de suite.

Je suis contente d'avoir accepté de sortir avec lui. C'est juste... étrange. Diego l'a très bien expliqué. Je déteste ma vie mais je suis tétanisée à l'idée de faire des choix qui pourraient la changer.

Quant à cet idiot de Valdez, il faut aussi que je m'occupe de son cas.

Je règle ma bière, jette le Coca vide dans la poubelle et me mets en marche vers la chambre. Lorsque j'abaisse la poignée, je suis surprise de trouver la baie vitrée ouverte. Je le suis encore plus en voyant Angel assis sur la chaise du bureau, dos à l'extérieur et le regard rivé sur l'écran de son téléphone.

Merde, j'avais présumé qu'il ne reviendrait pas ici avant ce soir. Moi qui avais prévu de me détendre en regardant la télé -ça me permet aussi de travailler mon espagnol-, l'idée tombe clairement à l'eau. Impossible de passer un bon moment avec cet enfoiré dans la même pièce.

Il relève les yeux en m'entendant puis ses pupilles se posent sur la bouteille entre mes mains.

— Je trouvais ça étrange que tu aies résisté si longtemps, lâche-t-il après avoir à nouveau reporté son attention sur son portable.

— N'est-ce pas, grogné-je pour toute réponse.

Je délaisse mes chaussures à l'entrée puis m'installe sur le lit. J'hésite un court instant mais finis par m'asseoir en tailleur au bord du matelas et par allumer la télévision. En fin de compte, il est hors de question qu'il m'empêche de faire ce que j'avais prévu de faire.