35. Mélodie hantée

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Si je pouvais vous conseiller une musique pour ce chapitre, je vous conseille d'écouter angels like you de Miley Cyrus.

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Tanya

Des cris de souffrance, des coups violents et les pleurs coulaient à flots sur les joues de Madeline devant moi. Elle était assise devant moi, par terre.

Je pouvais ressentir sa peur, son désespoir et sa colère comme si elles étaient mes propres émotions. Je voulais hurler, pleurer et briser tout ce qui me tombait sous la main.

Le sol recouvert d'eau m'arrivait jusqu'aux chevilles. Le monde autour de moi était sombre, rien ne pouvait être discerné à moins de quatre mètres. À cause du brouillard épais qui nous entourait.

Mais rien de tout cela ne m'intéressait, ce que je voulais, c'était courir et prendre Madeline dans mes bras. La serrer contre moi. Mais j'en étais incapable. Mes jambes et mes bras étaient attachés au sol par de lourdes chaînes.

J'étais prisonnière de cette cage.

En face de moi, Madeline avait cessé de pleurer, mais à la place du sang coulait sur ces joues et sortait de ces orbites.

Elle était assise à présent sur un siège en velours. Les jambes croisées et les mains posées sur les accoudoirs. Ces yeux me fixaient. Remplis de haine et de tristesse.

Elle n'était plus celle que je connaissais.

Elle se leva et s'approcha pas à pas de moi. Elle leva sa main avant de prendre mon menton entre ces doigts. Elle me fixait avec dégoût tandis que je pleurais.

— Ne pleure pas, ingrate, je ne saurai pas comme ça sans toi. Tout est ta faute !

— Je suis désolée ! Tellement désolée.

Je tentais de m'éloigner, mais en vain. J'étais bloqué et à sa merci. Une boule d'angoisse se forma dans mon estomac et j'avais de plus en plus la nausée.

Elle me cracha au visage avant de faire le tour de mon corps. Elle marchait doucement et chantait un air qui me donnait la chair de poule.

— Sais-tu ce que j'ai vécu ? Ce que l'on me faisait vivre pendant que tu étais confortablement assise sur ton canapé ?

— Je suis désolée Madeline, tant désolée.

— On m'a torturé, violé et attaché contre ce mur, vivante. Mes cris de douleur les faisaient rire.

— Je suis désolée Madeline. Tu n'aurais pas dû vivre tout cela. Tout ça, c'est ma faute. Finis-je par dire en chuchotant.

Elle me contourna avant de finir par revenir en face de moi. Elle prit mon visage entre ces mains, rapprocha son visage du mien.

En moins d'une seconde, le sol s'effondra sous moi et je sentis mon corps tomber encore et encore dans les abysses de mes peurs.

Tout devenait de plus en plus sombre et des bras me tiraient de plus en plus profondément dans un brouillard noir.

Les derniers mots de Madeline me brisèrent le cœur :

— Tout a toujours été ta faute. Et ce le sera toujours !

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Mon corps se souleva d'un coup. Des larmes coulaient le long de mes joues et mon souffle était court. Les battements de mon cœur battaient contre les oreilles.

Clandestin Where stories live. Discover now