Clandestin

30. Attraction et réconciliation

Tanya

Je le serrais dans mes bras ! Je serrais mon père dans mes bras. Les larmes me montaient aux yeux et les battements de mon cœur s'étaient accélérés à sa vue. Ils l'avaient libéré, et maintenant, je pouvais le serrer dans mes bras.

Éden m'avait appelé il y a de cela quelques minutes afin de m'annoncer que Léo venait à la maison et que nous allions devoir discuter. Alors en ouvrant cette porte, je m'attendais à le trouver et que nous allions devoir discuter pendant plusieurs heures s'il le fallait. Mais au lieu de cela, le visage souriant de mon père était apparu devant moi et les craintes qui habitaient mes pensées à l'idée de parler avec mon frère m'avaient quitté.

Sans que je m'y attende, des larmes commencèrent à couler le long de mes joues. Mes bras se serraient autour du cou de mon père et j'enfouis mon visage dans son cou. Son odeur, elle m'avait manqué. Elle me fait me sentir en sécurité et me redonne l'impression d'être chez moi.

Je revois notre chez-nous situé dans un ancien loft abandonné. Mon père et moi l'avions décoré à notre goût, mais surtout avec des pièces volées. Il était tellement coloré, des cousins de toutes les couleurs recouvraient le sol et des rideaux multicolores ornaient chaque fenêtre. J'aimais notre cocon. Sa présence m'avait fait oublier la douleur de ma cheville et je me rendis compte que je pouvais tout à fait me déplacer.

Éden n'avait pas tort, ce médecin n'était pas vraiment compétent.

En quittant ces bras, je ressentis un vide, mais il fut vite remplacé lorsque mon père vint me prendre par les épaules avant de me guider vers la porte d'entrée. Devant celle-ci se trouvait Léo, debout à nous fixer moi et notre père. Nous nous sommes arrêtés en face de lui. Tandis que j'allais le présenter à mon père, je fus coupé par celui-ci.

- Léo ? Est ce bien toi ?

Il le connaissait. Comment ? Je le regardais me dépasser et faire quelques pas dans sa direction.

- Wow, tu as grandi depuis la dernière photo que j'ai vue de toi. Ta mère n'avait pas menti lorsqu'elle disait que tu devenais plus beau de jour en jour.

Maman ?! Je crois avoir loupé un chapitre ?! Léo se tourna vers moi lui aussi dans l'incompréhension.

- Tu es toujours en contact avec Meredith ? Je croyais que tu ne lui avais pas adressé la parole depuis son départ.

- Elle ne m'avait jamais dit qu'elle et toi, vous parliez. Pourquoi ne pas nous l'avoir dit ! Entendis-je Léo dire à l'attention de mon père.

Il nous observa chacun notre tour avant de souffler. Il se baissa afin de récupérer le peu d'affaires qu'il avait apportées et rentra. Avant qu'il ne disparaisse à l'intérieur, il s'arrêta sur le pas de la porte et nous dit :

- Nous en parlerons plus tard, je suis fatigué et j'aimerais me reposer.

Non, mais je rêve ! Maintenant, je sais de qui je tiens pour ce qui est d'éviter la confrontation.

Rah ! Je le déteste !

À bout de nerf, je me retournais et donnais un coup de pied dans un buisson qui avait le malheur d'être sur mon passage. Je tremblais de rage. C'était le premier à me demander à avoir confiance en lui, mais il était aussi le premier à me mentir. Léo s'approcha de moi et me prenait les mains dans les siennes, espérant sûrement stopper mes tremblements. Je relevais les yeux vers lui et me rapprochais de lui avant de le prendre dans mes bras.

Je le serrais comme une bouée de sauvetage. Je m'en voulais, je n'avais pas beaucoup de personnes autour de moi et le peu de personnes qui m'aimaient encore me trahissait les unes après les autres. Je relevais mes yeux dans ceux de mon jumeau avant de lui demander d'une petite voix :