Butterfly effect

Chapitre II La nouvelle

Bien que ce soit le patron, il  tenait toujours à participer à la vie de son café. Aussi, une fois qu'il fut prêt, il alla directement se placer à son poste favori. Faire le café. Il fallait bien avouer que c'était une drogue pour lui, car d'après son entourage, il en consommait beaucoup trop. Ce qu'il appelait lui-même comme étant un doux nectar, était ce qu'il buvait le plus lors d'une journée. Il en consommait pratiquement tout autant, voir d'avantage que d'autres peuvent boire de l'eau. Cependant, ce matin-là, il n'avait rien fait de tout ça, se contentant de rejoindre Solar. Il se planta face à elle, pour lui dire bonjour en lui faisant la bise, avant de rester ce qui fut de trop longues secondes silencieuses. Elle remarqua tout de suite qu'il avait visiblement quelque chose à lui dire, et pour une raison qu'elle ignorait encore, elle se doutait que ça ne lui plairait pas.

_Il faut que je te parle Solar ! Maintenant si possible... Avant que d'autres clients viennent, dit-il soudainement.

Ce qu'il venait de dire eut le mérite de faire fonctionner la curiosité de Solar, et elle le regarda avec de grands yeux, ne comprenant pas ce qui se passait. Elle essayait de se remémorer ce qu'elle aurait pu mal faire ces derniers jours, en vain. Il ne lui semblait pas avoir faire d'erreur. Elle ne voyait pas ce qui pourrait arriver, qui mérite d'être vu avec elle, avant de finalement comprendre. Elle n'aimait pas faire la caisse, et il le savait pertinemment, donc autant dire qu'il allait insister pour la faire changer d'avis. Elle ne le voulait pas, et avait bien l'intention de rester ferme dans son choix. Elle l'avait alors suivi jusqu'à son bureau, laissant alors la charge des nouveaux clients, qui venaient d'arriver, aux autres serveuses. Minho prendrait, durant l'espace d'un instant, la place du patron de café, laissant ainsi son second de cuisine s'occuper du reste. Il ne pouvait s'empêcher de regarder Solar partir avec TOP, en se demandant ce que ça pouvait bien dire, et ce qu'il lui voulait, pour vouloir lui parler à l'écart des autres. Il espérait sincèrement que ce n'était pas pour lui annoncer une mauvaise nouvelle.

_ Je te préviens que je ne veux pas me mettre à la caisse !Tu sais très bien que je n'aime pas ce poste. Gérer l'argent... Des autres n'est pas ma spécialité... Enfin, je veux dire gérer la caisse surtout, annonça-t-elle alors précipitamment, avant même qu'il puisse dire quoi que ce soit.

_Tant mieux alors, parce que je dois te quelque chose de beaucoup plus important ! Répondit-il sur un ton qui se voulait être sérieux.

_Quoi ? Pourquoi ? Mais qu'est-ce qu'il se passe ? Je suis renvoyée ? Pourtant... Je... Je n'ai rien fait... Il y a un changement ?... En plus la nouvelle n'est pas encore arrivée... Alors tu ne peux pas te séparer de personnel... Je...Dis-moi ce que j'ai fait de mal, pour que je puisse me rattraper...Pouvoir avoir... Heu... Une seconde chance...

Solar était tellement angoissée et stressée, qu'elle en bégayait beaucoup, ayant du mal à formuler une phrase entière. Toutes ses pensées se chamboulaient dans sa tête, et elle avait du mal à penser clairement. Elle avait également les mains qui tremblaient beaucoup. Son problème d'élocution provenait de l'enfance, et ça faisait bien longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Elle avait énormément travaillé avec le personnel médical, pour pouvoir corriger ça, et voilà qu'un grand moment de stress intense venait de réduire à néant tout son travail. Il venait tout simplement de faire revenir ce bégaiement qui l'avait toujours complexé. Néanmoins, ce n'était pas ce qui lui faisait le plus peur en cet instant. Elle craignait surtout de se retrouver sans emploi, ce qui allait engendrer le fait qu'elle ne puisse plus faire l'acquisition de nouvelles paires de chaussures... Ce qui la plongerait alors dans une situation de dépression intense. Elle qui venait de réserver les dernières Jimmy Choo, censées sortir dans moins de deux moi et demi, cette nouvelle allait tout gâcher. Son cœur battait la chamade, alors qu'elle commençait à avoir du mal à respirer. Elle regardait son patron, essayant de comprendre ce qu'il voulait, avant de finalement réussir à reprendre la parole.