Papa Sira : Si elle est dans un foyer c'est pourquoi ton fils a le droit de la frapper ?

Maman Bakari : Bien-sûr c'est sa propriété. Je m'en vais ouvrir la porte à mon fils. J'ai même pensé m'être réveillée pour quelque chose de sérieux alors que c'est pour cette stérile.

Papa Sira : Tu n'as même pas honte de dire ça toi en tant que femme. Je vais emmener ma fille avec moi et préparez-vous à chercher un avocat pour lui.

Maman Bakari : Ne me dis pas que tu vas gâcher le foyer de ta fille pour si peu !

Je me demande pourquoi les gens minimisent la violence alors que c'est quelque chose qui joue psychologiquement sur les victimes. Ils sont souvent traumatisés à la longue pourtant chez nous on normalise ça. Elle est entrain de dire "pour si peu" comme si les coups ne font pas mal.

Maman Bakari : Si tu emmène ta fille, je suis sûre qu'elle n'aura plus de mari. Toi comme moi savons que personne n'epousera une femme divorcée et stérile.

Qui a dit qu'une femme divorcée ne se remariera pas ? Vraiment cette femme a une mentalité bizarre. En plus elle traite l'enfant des gens de stérile comme si c'est elle qui implante les fœtus dans les ventres. J'aimerais tellement lui répondre "maman tu es devenue Dieu depuis quand ??" parce qu'à ce que je sache Dieu qui prédit l'avenir est au ciel. Bref je préfère me taire pour ne pas qu'on me traite d'impolie.

Papa Sira : C'est ton avis ça, mais ma fille va se remarier et aura des enfants et toi Nana tu seras témoin de ça inch'Allah. Maintenant on s'en va.

On est montés dans sa voiture, moi derrière avec Sira et Dalanda devant avec son oncle. Elle lui a expliqué brièvement ce qui s'est passé.

Papa Sira : Je vous remercie les filles de m'avoir informé, sinon je n'allais jamais le savoir. Mais cet idiot va le payer parce qu'on va porter plainte une fois les analyses faites à l'hôpital.

Moi : C'est normal.

Papa Sira : Tu es l'enfant de qui ? Tu ressembles vraiment à quelqu'un que je connais, dit-il en me regardant.

Moi : Je suis la fille de Mariam Sidibé.

Papa Sira : Aaah tu es Fatima Zahra ! Ma cousine m'a beaucoup parlé de toi. Mais pourquoi tu viens pas à la maison ? Tes soeurs viennent souvent nous saluer mais toi je t'ai plus revue depuis que tu étais enfant.

C'est vrai que je ne pars plus chez la famille de maman depuis la dernière fois qu'elle s'est battue pour moi parce qu'une tante m'a dit de ne pas m'approcher de sa fille. Sous prétexte qu'on ne sait pas d'où je viens et quel genre de femme malade m'a mise au monde. L'une d'entre elle avait même dit que j'ai le SIDA. Maman s'est énervée et elles ont commencé à se battre. Depuis je n'ai plus remis les pieds chez mes oncles. De toute façon on me considère pas comme un membre de la famille donc je préfère rester chez moi.

J'ai juste souri parce que je savais vraiment pas quoi dire en plus de ça on est arrivés chez moi à ce moment là. Sauvée par le gong.

Papa Bakari : Viens nous voir à la maison ma fille et passe mon salam à ta mère.

Moi : D'accord j'y manquerai pas inch'Allah.

J'ai dis au-revoir aux filles et je suis rentrée chez moi direction la cuisine. J'ai pris la nourriture dans le micro-ondes pour manger mais je me suis figée en repensant à ce qui s'était passé ce matin. Pendant un instant je me suis sentie aimée dans ses bras. Ces lèvres sur les miennes m'ont fait ressentir des milliards de papillons dans le ventre. C'était ma première fois de goûter à un baiser pareil et je n'arrive vraiment pas à l'oublier.

? : Tu penses à quoi ?

J'ai sursauté.

Moi : Rien Rama, dis-je en prenant place sur la chaise pour manger.

Ramatoulaye : Hum tu es trop bizarre aujourd'hui. Bref j'ai une bonne nouvelle pour toi.

Moi : Quoi ?

Ramatoulaye : J'ai reparlé à Bintou aujourd'hui.

Moi : Mais c'est génial ! C'est toi qui l'a appellée.

Ramatoulaye : Oui et je me suis excusée. Tu avais raison, je ne devrais pas abandonner une amie pour un petit ami qui ne veut même pas m'épouser.

Moi : Enfin ! Dieu merci ma soeur a retrouvé la raison.

Ramatoulaye : Tchipp comme si j'avais perdu la raison.

Moi : Okk. Sinon qu'est-ce qui ta motivée pour que tu t'excuses ?

Ramatoulaye : Mon amie me manquait. À chaque fois que j'avais envie de discuter ou parler Aziz n'était pas là. Et puis j'ai compris qu'on ne peut pas tout dire à un homme et que l'amitié est importante dans la vie.

Moi : Humm c'est maintenant que tu as compris ça.

Ramatoulaye : Je t'assure nos disputes, nos fous rires me manquaient. Et à chaque problème elle était là pour me soutenir. On a pleuré ensemble, on s'est consolées l'une l'autre. Mais comme une conne j'ai exécuté sans broncher lorsqu'un homme est entré dans ma vie et m'a dit de laisser mon amie parcequ'il ne l'aimait pas.

Moi : Je suis contente pour toi mais tu as pensé à la réaction d'Aziz ?

Ramatoulaye : Il n'est pas mon mari Zahra, il n'a pas à me donner des  ordres tout le temps. Il veut avoir tous les droits sur moi mais il ne veut pas payer la dot donc je m'en fiche ma soeur.

Moi : Waw waw waw alhamdoulilah ma soeur est revenue sur terre avec l'esprit ouvert. Seigneur Allah merci pour ta clémence dis-je la main levée en l'air.

Elle a commencé à me taper.

Moi : Aïe ! Toi tu es trop comme ça. Je suis là à prier Dieu pour toi et tu me frappes.

Ramatoulaye : N'importe quoi. Je te laisse, je vais ranger ma chambre. Toi reste dans tes gamineries.

Moi : D'accord sœurette tes désirs sont des ordres.

Après avoir fini de manger, je suis partie dans  ma chambre pour me coucher. Cette journée a été riche en émotions. Je me suis endormie en ayant son visage comme dernière image.

Chronique De Fatima: Amoureuse Du Fils de Ma Mère Adoptive(EN CORRECTION  )Where stories live. Discover now