XXIX.

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***Ryan TCHICOT***

Je rentre en France dans une semaine et les choses n'ont toujours pas bougé avec Mayite. Elle est devenue encore plus dure qu'avant ce n'est pas croyable. Insensible, inébranlable. J'ai sorti toutes mes cartes mais je n'ai pas avancé d'un mini-mètre. Mayite est devenue un monstre froid. Une muraille sans faille. Son cœur caché dans une forteresse fortifiée. Comment et quand en est-on arrivé là ?

Je n'ai qu'une semaine, sept jours pour renverser la tendance mais au vu de ses réactions, pour une fois je doute de moi. Je doute de mon pouvoir de persuasion. Mais je ne compte pas baisser les bras pour autant, ça jamais ! Le jeu en vaut largement la chandelle. Alors ce matin encore je me lève aller acheter ses roses, j'y glisse une carte et je vais la faire livrer au bureau. Il n'y a personne chez elle, les garçons sont dans un club de vacances et elle au boulot. Le soir je vais récupérer Lucas et Raphaël avec qui je vais prendre une glace puis on rentre. Mayite est déjà de retour, elle finit tôt ces derniers temps. Je me plais à penser que c'est en rapport avec moi.

- Mayite tu peux rapidement m'accompagner quelque part ?

- Où ?

- Viens tu verras. Ce n'est pas loin.

Elle met des sandales aux pieds et me suit. Je prends la voiture d'OMANDA, il faut même que je fasse le plein. Je conduis Mayite à mon chantier, elle se taire dans le silence. Je me gare à l'extérieur, il commence à faire sombre mais c'est éclairé.

- C'est ton chantier ?

- Oui.

- Félicitations !

- Qu'est-ce que tu en penses ?

- La même chose que toi, il y a plein de défauts mais c'est joli. Oui, maman Lou m'en a parlé.

- De l'autre côté je ferai exactement la même chose. Par manque d'espace les deux studios seront collés mais séparés à ce niveau par une cloison ou une haie, je ne suis pas encore décidé.

- La haie va demander de l'entretien, pour peu que tes locataires soient des sauvages, c'est un investissement à l'eau. La cloison est mieux à mon avis.

- D'accord ! C'est l'héritage de notre futur enfant.

Elle ne répond pas comme d'habitude. Elle tourne dans le studio en regardant partout. En un rien de temps on a fait le tour, c'est uniquement quatre pièces. Le salon qui ne peut malheureusement pas avoir un coin salle à manger, la cuisine, une chambre et une douche.

- J'ai déjà trouvé un locataire, il rentre le mois prochain. Cent quatre-vingt mille le mois. Toutes ces locations financeront la construction de notre maison.

Je m'approche d'elle, la tiens par la taille et le serre fort contre moi.

- La maison que tu voulais tant.

- Il va falloir que tu arrêtes avec ça. Il n'y aura plus jamais de nous. Plus jamais Ryan, mets-toi ça dans le crâne. Tu as décidé de changer, c'est bien. Tu veux devenir une meilleure personne, c'est encore mieux. Mais Ryan nous deux s'est terminé.

Je la retourne pour qu'elle me regarde dans les yeux et me répète ce qu'elle vient de dire là.

- Pourquoi ? Parce que tu ne m'aimes plus ? Parce que de mon côté rien n'a changé. J'ai juste eu un avant-goût de la vie sans toi et c'est fade, déguelasse. I'm trying to come clean for you, I'm trying babe. Si je t'ai blessée je te demande pardon. Laisse-moi te guérir. Laisse-moi réparer les dégâts que j'ai causés en toi.

MayiteWhere stories live. Discover now